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L'augmentation des prix alimentaires

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 285 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 27/05/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le consommateur paye 2.3 % de plus au premier trimestre que pendant le même trimestre 2010 pour acheter ses aliments. Parmi les facteurs explicatifs citons :
    - le climat local (pour les fruits et légumes vendus frais) ;
    - le climat mondial (pour les céréales) ;
    - la baisse des stocks mondiaux (490 millions de tonnes en 2010 contre 427 millions de tonnes en 2011) ;
    - la demande mondiale en céréales tirée vers le haut (liée à la démographie, au changement de comportement alimentaire et au développement des agrocarburants) ;
    - la spéculation avec les denrées alimentaires ;
    - les pratiques commerciales des groupes alimentaires et des chaînes de distribution (qui répercutent les hausses sur les prix des consommateurs, mais jamais les baisses).

    Ceci pose un problème sur le plan du droit élémentaire de l’être humain de se nourrir correctement. L’accès à la nourriture est mise en péril par des facteurs liés à l’environnement et par d’autres liés à l’homme.

    D'après le CRIOC : « se nourrir sain n’est plus donné à tout le monde ».

    Quelles sont les observations de Madame la Ministre à propos de cette problématique ? Les familles avec enfants sont-elles plus touchées que les personnes isolées ou les couples sans enfant ?

    Madame la Ministre dispose-t-elle des moyens nécessaires pour y faire face ? Quelle sera sa réponse à l’égard de ce problème ? N’est-il pas urgent de mettre en place les dispositifs nécessaires pour garantir une alimentation correcte, notamment des enfants ?
  • Réponse du 17/06/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Le budget des ménages est effectivement sous pression. Le CRIOC sur son site évalue l'augmentation du coût du panier de la ménagère à 12% depuis 5 ans. Le CRIOC explique cette augmentation par différents facteurs tels que les conditions climatiques, l'envolée du prix des matières premières, la spéculation du marché, ... (pour plus d'informations, je renvoie vers le lien suivant: htfp:/ /www.oivo-crioc.org/show_doc.php?doc=5646&lang=FR).

    Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'évoquer lors de 3 précédentes questions de l'honorable membre sur ce sujet, la Wallonie n'a pas de compétence directe qui permettrait d'interagir sur le niveau général des prix. Le suivi des prix et les mécanismes économiques relèvent davantage de l'Etat fédéral. Différents dispositifs existent pour venir en aide aux personnes en difficultés, notamment en matière alimentaire. Citons les aides octroyées par les CPAS, les banques alimentaires, les restaurants sociaux, ainsi que la fixation du salaire minimum ou le niveau des allocations familiales, qui relèvent de compétences fédérales.

    La Région wallonne n'est toutefois pas inactive. Il existe en effet une pléthore de mesures destinées à prévenir la paupérisation des personnes.

    Dans le cadre de mes compétences, je ne cesse de soutenir les services sociaux de première ligne destinés à aider les personnes les plus fragilisées que ce soit par des agréments, subventions ou appels à projets.

    Plus spécifiquement en matière de lutte contre le surendettement, j'ai déposé une note au gouvernement afin de soutenir ce secteur. Le rapport « Prévention et traitement du surendettement en Wallonie 2009» de l'Observatoire du Crédit et de l'Endettement démontre que parmi les principales causes de surendettement, outre l'insolvabilité structurelle (23 %), on retrouve le mode de vie en décalage avec les revenus (20 %) et les difficultés de gestion. Le profil des ménages ne varie gère puisqu'il concerne majoritairement des adultes isolés (40%) vivant seuls ou avec un ou plusieurs enfants (24%). Dans le plan d'action que j'ai prévu, des actions spécifiques seront consacrées à de la prévention auprès des publics les plus fragilisés.

    Ainsi, en juin prochain, des travailleurs sociaux de centres de service social vont être formés en qualité de personne-relais afin d'effectuer des actions de prévention auprès de leurs bénéficiaires. Une opération similaire est en préparation avec du personnel de l'AWIPH. Si l'évaluation est positive, j'envisage d'étendre ce type d'actions à d'autres travailleurs sociaux.

    En ce qui concerne l'énergie, il est vrai que la population plus fragilisée est en effet particulièrement affectée, par son augmentation. L'énergie représente souvent, avec le loyer, une part très importante du budget du ménage. Dans le cadre d'une aide sociale spécifique, une allocation de chauffage peut être sollicitée à cet effet auprès des CPAS, via le fonds social mazout, qui permet d'intervenir dans le paiement de la facture de mazout des personnes en situation difficile.

    Le Fonds énergie finance également cette mission d'aide et d'accompagnement des CPAS, qui peuvent ainsi soutenir les personnes précarisées dans le cadre de la fourniture d'énergie aux personnes les plus démunies.