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Le charbon biologique

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 559 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 30/05/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine


    Dans Het Laatste Nieuws du week-end du 16 au 17 avril, nous pouvons lire que dans la commune d’Amel (zone industrielle de Kaiserbaracke) la centrale de production de « charbon biologique » la plus importante au monde serait réalisée. On pouvait y lire :
     
    « De gemeente Amel, in de provincie Luik, krijgt de belangrijkste productie-eenheid voor biokool ter wereld. Dat meldt de Franstalige krant "La Meuse Verviers" vandaag. Op de site in de industriezone van Kaiserbaracke zou de industriële productie van "groene steenkool" binnenkort van start moeten gaan. De productie-eenheid, die momenteel nog getest wordt, zal 42.000 ton biokool per jaar kunnen produceren, dat is gelijk aan het elektriciteitsverbruik van 28.000 gezinnen.

    Om kool te produceren, wordt een natuurlijk proces nagebootst. Waar de natuur 90 miljoen jaar voor nodig heeft, gebeurt in een uur, zo luidt het in de krant. Het productieproces is vergelijkbaar met het branden van koffie. De productie-eenheid in Amel zou dezelfde hoeveelheid elektriciteit kunnen leveren als ongeveer 25 windmolens, zo wordt nog benadrukt in "La Meuse Verviers". ».
     
    Dans un autre article, on peut lire :
     
    „Biokool bestaat uit houtachtige biomassa (houtafval, bosresten, houtspaanders,…) die gebrand wordt. Het afgewerkte product wordt aangeboden in de vorm van korrels en is een vaste hernieuwbare brandstof met eigenschappen die deze van fossiele steenkool dicht benaderen.“ La matière première qui est à la base du produit est donc la „biomasse en bois“ (déchets de bois, déchets forestiers, sciure …).
     
    Sur le site http://www.4energyinvest.com/home.aspx?id=1000200&lg=fr on peut avoir les précisions suivantes : « Amel BioCoal, Belgique / En février 2009, 4Energy Invest a débuté la construction d’une importante unité de torréfaction de biomasse à Amel, située à côté du site actuel de cogénération de 4Energy Invest. Cette unité de torréfaction convertira la biomasse en un combustible solide, et produira des pellets de bois torréfiés (BioCoal) destinés à la co-combustion avec du charbon pulvérisé dans les centrales électriques ainsi que du charbon de bois pour le barbecue. La capacité annuelle maximum de l’unité de torréfaction de biomasse d’Amel sera d’environ 40.000 tonnes de BioCoal et charbon de bois pour barbecue qui seront produites à partir de 80.000 tonnes de biomasse avec un taux moyen d’humidité de 50%. L’unité de torréfaction sera fournie en chaleur et électricité par les sites de cogénération opérationnels de 4Energy Invest, Amel I et Amel II. De cette façon, le BioCoal et le charbon de bois qui seront produit auront une empreinte CO2 minimale.
    En outre, à côté de l’unité de torréfaction, une unité de stockage de la biomasse devrait accueillir jusqu’à 35 000 tonnes de matières et servir de plateforme stratégique pour les activités de conversion de la biomasse en énergie de 4Energy Invest. 4Energy Invest a l’intention de commercialiser le BioCoal auprès des producteurs d’énergie qui exploitent des centrales à charbon en Belgique, en Allemagne et/ou aux Pays-Bas, et auprès des grossistes en charbon de bois pour le barbecue. Le début de l’exploitation commerciale de l’unité de torréfaction de biomasse est actuellement prévu pour la fin de l’année 2009. ».
     
    Cette unité permettrait de produire 42.000 tonnes de « charbon biologique » qui – à son tour – servirait à produire autant d’électricité que 25 éoliennes.
     
    Pour l’instant, la centrale se trouverait toujours dans la phase test, mais pourrait dans un délai assez bref produire de la  "houille verte"
     
    On produirait en une heure ce dont la nature a besoin de 90 millions d’années. Le procédé serait comparable à celui de la torréfaction de café.
     
    La présente est donc adressée aux trois ministres chargés de la politique énergétique, de l’économie et des forêts.

    Monsieur le Ministre est-il au courant du projet ?
     
    Qu’en pense-t-il sur le plan de la politique énergétique ? Est-ce souhaitable en matière d’approvisionnement énergétique ?

    Est-ce souhaitable de brûler du bois à taille industrielle pour le transformer en électricité (et chaleur) ?

    Quel en sera l’impact au niveau des certificats verts ?

    Quels sont les impacts environnementaux éventuels ?

    Quelle est la matière première pour fabriquer le charbon dit biologique ? Est-ce vraiment uniquement des déchets de bois ? Ou est-ce aussi du bois à haute valeur ?

    Dans l’affirmative, ne risque-t-on pas de mettre à mal l’approvisionnement des autres utilisateurs de bois puisqu’on provoque une raréfaction de la matière première ?

    La Région wallonne va-t-elle aider un tel projet dans le cadre des aides à l’investissement ?

    Quel est le montant de l’investissement ainsi que le taux d’aide ?
  • Réponse du 10/06/2011
    • de LUTGEN Benoît

    La presse a effectivement fait écho du projet de fabrication de « charbon biologique » à Amel (Kaiserbaracke). Il s’agit en fait d’un procédé de torréfaction, opération de traitement de la biomasse située entre le séchage et la pyrolyse. Ce traitement thermique s’effectue en l’absence d’oxygène entre 200 et 300°C, au moyen d’une montée en température lente et d’un temps de séjour de 5 à 15 minutes. Il permet de modifier les propriétés physico-chimiques de la biomasse, facilitant ainsi le broyage, la combustion ou la gazéification.

    D’après le site internet de la société, 4Energy Invest exploite principalement des sous-produits de l’exploitation forestière (écorces, copeaux, …), mais d’autres produits connexes pourraient également être utilisés. Il ne s’agit donc pas de bois à haute valeur, mais bien des résidus de procédés de transformation du bois.

    Concernant la production d’énergie au départ de biomasse, j’ai déjà eu l’occasion de répondre sur ce sujet et particulièrement le lundi 2 mai dernier où je faisais le point suite à une question de M. Pirlot. J'invite l'honorable membre à relire le compte rendu de la séance de la commission.

    Toutes les autres questions relèvent des compétences de mes collègues de l’Energie, de l’Economie ou de l’Environnement.