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Les toitures vertes

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 629 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 06/06/2011
    • de BAYET Hugues
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La destruction massive de la nature a une conséquence sur l’équilibre environnemental de la terre, comme la régulation de la température en été et le réchauffement climatique, la diminution locale des pluies, la disparition de certaines essences et espèces d’insectes.

    Conscientes de cette problématique, les villes ont instauré de nouvelles politiques pour rétablir une plus grande biodiversité au moyen des jardins en ville ou de nouveaux modes de construction. Ainsi, depuis quelques années, l’installation de toitures vertes favorise la biodiversité en attirant de nouveaux insectes en ville, lesquels sont utiles car ils permettent, notamment, aux oiseaux de nidifier tranquillement.

    Les toitures vertes présentent d’autres avantages comme celui d’absorber les eaux de pluie, réduisant de ce fait les risques d’inondations en cas de précipitations diluviennes.

    Certaines villes d’Allemagne ont pris des mesures incitatives telles que la réduction des frais d’égouts en cas de pose d’une toiture verte. Les toitures vertes ont par ailleurs l’avantage d’absorber les particules fines, le pollen, mais aussi le dioxyde de soufre ou l’oxyde d’azote de l’atmosphère, il y a donc moins de retombées nuisibles sur les citoyens.

    Pour les habitants, la pose d’une telle toiture a aussi des effets bénéfiques : c’est un économiseur d’énergie vu que la protection végétale permet à la toiture de conserver une température constante toute l’année. Généralement, une grande partie de la chaleur est dispersée par le toit. De même, en cas de fortes températures, ce type de toiture protège des rayons du soleil par l’évapotranspiration des plantes. Enfin, la toiture verte offre une réelle protection contre le bruit et contre le feu.

    Ainsi, la Région bruxelloise attribue une prime à l’énergie pour « toiture verte » et quelques communes délivrent également des primes locales. Une prime régionale est-elle envisageable en Wallonie?

    Quelles sont les réflexions et études menées concernant l’aménagement des toits des bâtiments publics en toitures vertes ?

    Existe-t-il un écolabel pour les toitures vertes ?
  • Réponse du 22/06/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme cela a déjà été souligné en commission en séance du 9 novembre 2010, je me réjouis de constater que certaines démarches liées à la construction durable font leur chemin et peuvent désormais être portées à la connaissance de tous.

    C'est le cas de l'utilisation des toitures vertes qui permettent de bénéficier et de faire bénéficier de tous les avantages que l'honorable membre vient de détailler dans sa question, voire d'autres encore.

    Il est vrai que ces toitures vertes sont donc particulièrement indiquées dans un environnement urbain, même si certaines contraintes techniques imposent un usage limité de ce type d'aménagement.

    Compte-tenu de ces arguments, l'opportunité de donner une prime sera étudiée dans le cadre du prochain régime de primes en 2012.

    A noter qu'il est déjà possible d'obtenir une prime pour une telle toiture. En effet, en cas de remplacement d'une toiture dans le cadre d'une prime à la réhabilitation, si la nouvelle toiture est une toiture végétale et si elle est isolée en respectant la norme imposée par la réglementation, elle peut bénéficier d'une prime à condition qu'elle remplace une toiture insalubre.

    Dans le cadre des primes énergie, seule l'isolation thermique d'un bâtiment existant peut recevoir une prime, quelque soit la structure et la couverture de la toiture. Dans le cas d'une toiture verte, seule la couche isolante, nécessaire avec ce revêtement également, sera donc prise en compte.

    Concernant la question de la labellisation, elle a été posée dans le cadre de l'Alliance Emploi­Environnement puisqu'un groupe de travail a été consacré à la question de la labellisation du bâtiment. Ce groupe de travail a remis un rapport en octobre 2010. A la consultation de celui-ci, on s'aperçoit qu'il n'y est pas envisagé en tant que tel de créer un label prévu pour les toitures vertes, car multiplier les labels n'aurait pas de sens. Il s'agit plutôt de s'enquérir de la manière dont ce type de technique est mise en œuvre. On évolue donc plutôt vers un label de qualité de mise en œuvre qui porte sur le geste posé et l'exécution: le label bâtiment ne doit pas se limiter aux seuls aspects de la performance énergétique et des émissions de gaz à effet de serre induites par l'utilisation d'énergie. D'autres critères tels que l'émission d'autres gaz (acides, ... ), la consommation d'eau potable, le rejet des eaux usées, l'utilisation de ressources non énergétiques, le confort et la santé des occupants, le choix du terrain et des matériaux, la gestion et réduction des déchets, la protection de la biodiversité ... doivent également entrer en ligne de compte afin de qualifier et quantifier la durabilité d'un bâtiment selon tous ces aspects.

    Enfin, pour conclure, je tiens à souligner un avantage non négligeable de la toiture verte qui, a mon sens, en fait non seulement un produit écologique mais également durable, c'est que cette couche végétale permet de protéger l'étanchéité du soleil dont le rayonnement ultraviolet durcit et dégrade les matériaux. Avec une couverture végétale, l'étanchéité est à l'abri du soleil. Sa durée de vie est multipliée, ce qui compense largement l'investissement d'une toiture végétale. Ne pas devoir remplacer son étanchéité après 20 ans représente une économie de matières premières et de frais non négligeable.