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L'huile de palme et la biodiversité

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 895 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 10/06/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Notre consommation d’huile de palme est une importante source de GES. En même temps, la production d’huile de palme est la principale cause de déforestation. Greenpeace : en Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme, on brûle les tourbières de façon telle que la pratique est responsable de 4 % des émissions mondiales annuelles de GES.

    La production d’huile de palme n’a pas seulement un effet sur la biodiversité mais aussi sur la santé humaine.

    Puis-je donc me permettre de m’adresser à Monsieur le Ministre qui est chargé de la politique internationale de la Région wallonne ? Nous sommes, par nos habitudes alimentaires et énergétiques, en partie responsable de la déforestation et de l’érosion de la biodiversité ailleurs dans le monde.

    Au vu des résultats observés par l’Observatoire wallon de la santé et au vu des effets sur la biodiversité, par exemple en Indonésie, n’est-il pas temps de sensibiliser l’opinion publique par rapport au risque que représente la consommation d’acides gras saturés en même temps que de la sensibiliser par rapport aux effets négatifs en termes de biodiversité et d’habitats ?

    La question concernant les effets sur la santé a également été posée à la collègue de Monsieur le Ministre, Mme Tillieux.
  • Réponse du 06/07/2011
    • de HENRY Philippe

    Dans chaque action que j'entreprends au niveau international je veille à l'intégrité environnementale des projets. Dans le cadre du financement rapide de la lutte et l'adaptation au changement climatique prévu par l'accord de Copenhague (« Fast start »), nous avons mis en œuvre un partenariat Wallonie-Afrique focalisé sur le renforcement des capacités des pays les moins développés. En particulier, l'analyse des projets qui ont été sélectionnés dans cette initiative l'a été aussi sur les impacts environnementaux directs ou indirects à court ou à moyen terme. Aucun projet soutenu par l'initiative fast start ou développé dans le cadre du « community developpement carbon fund » de la banque Mondiale auquel nous participons également, ne soutient directement ou indirectement le développement de la culture de l'huile de palme.

    Mais l'honorable membre a raison, la prolifération de cette culture et de son utilisation est inquiétante. Une sensibilisation objective des consommateurs devrait être de mise.

    Dans l'organisation institutionnelle de notre pays, la compétence d'information vis-à-vis des consommateurs revient soit au ministre compétent en matière de produit, Monsieur Magnette, soit à la ministre en charge de la sécurité alimentaire ayant la tutelle sur l'AFSCA, Madame Laruelle. Les mesures actuelles qui visent la promotion des biocarburants via la défiscalisation de quotas de produits « durables » rendent quasi impossible l'importation d'huile de palme.

    De plus, le Gouvernement fédéral est en train de finaliser un arrêté qui met en œuvre le système de contrôle par des critères de durabilité des biocarburants prévu par la directive européenne 2009/28 sur les énergies renouvelable. Les Gouvernements régionaux, via la Conférence interministérielle des Ministres de l'Environnement, ont été consultés sur la mise en œuvre. J'ai veillé à ce que le système belge des critères permette la limitation de l'importation de l'huile de palme en tant que matière première pour les carburants.

    Néanmoins, la problématique de l'huile de palme dépasse de loin les seuls secteurs de l'énergie et de l'environnement. L'huile de palme entre dans un très grand nombre de produits alimentaires ou de cosmétique. Aussi, je crois que le meilleur moyen pour conjurer la tendance d'une croissance inquiétante de la production de l'huile de palme est que chaque décideur, dans la sphère de ses compétences, prenne des mesures pour enrayer le phénomène.

    C'est ce que je fais dans le cadre de la charge ministérielle qui m'a été confiée.