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"le meilleur plan de relance économique wallon est rédigé chez nos voisins"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 303 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 14/06/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Les bons résultats économiques que la Région wallonne a pu engranger les derniers mois se basent pour une grande partie sur les exportations wallonnes chez nos voisins et vers d'autres régions du monde (où notre présence n'était pas encore au top jusqu'à présent).

    En disant cela, on sous-entend implicitement que le meilleur plan de relance économique pour la Région wallonne est mis sur pied chez nos voisins ...

    En effet, notre économique est largement tributaire de ses exportations : c'est favorable dans la mesure où la situation économique chez nos partenaires commerciaux nourrit l'optimisme, mais c'est dangereux si, à l'inverse, nous dépendons trop du bien-être économique de quelques partenaires commerciaux.

    Avec d'autres, je conclus qu'il faut absolument diversifier les zones géographiques envers lesquelles nous développons nos relations commerciales, que ce soit en Europe de l'Est, en Asie ou en Amérique latine, ...

    Quels sont les projets de Monsieur le Ministre en la matière et quels seront les investissements tant en ce qui concerne la mise sur pied de relais qu'en termes de ressources humaines qu'il envisage de réaliser afin de diversifier les zones géographiques d'exportations ?
  • Réponse du 28/07/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Nous dépendons effectivement des exportations. Ainsi, il existe une nécessité de mettre en œuvre des politiques visant à favoriser l'internationalisation de nos entreprises. Notre marché intérieur n'est pas assez important pour pouvoir maintenir un niveau d'activités suffisant. C'est ce à quoi le gouvernement s'attache depuis la précédente législature.

    La diversité des pays et des régions vers lesquels les entreprises wallonnes exportent est effectivement primordiale afin de ne pas être trop dépendant d'un marché trop restreint.

    Toutefois, la majorité actuellement de nos exportations se font au sein de l'Union européenne. Eu égard aux caractéristiques communes des économies européennes ainsi que de leurs rapprochements géographiques, il ne faut pas perdre de vue que nous serons toujours interdépendants économiquement avec nos voisins.

    Afin de déterminer notre potentiel d'exportation, il faut à la fois prendre. en compte les caractéristiques spécifiques de notre économie comme l'existence d'un certain savoir-faire et les points communs que nous partageons avec les autres pays développés comme un coût du travail important, un coût du capital plus modéré et une main d'œuvre ayant un niveau de qualification relativement élevé.

    Au lieu de prévoir des mesures ponctuelles visant des marchés spécifiques qui s'avéreraient peu efficaces sur le long terme, il serait préférable de favoriser les actions permettant une meilleure compétitivité et une plus grande singularité de nos entreprises afin qu'elles puissent, soit développer leurs parts de marché, soit se positionner dans un marché de niche.

    Développer des compétences spécifiques à la Wallonie, favoriser l'innovation, encourager les investissements et soutenir la formation de notre main d'œuvre paraissent faire partie des politiques à implémenter afin d'accroître l'importance de notre commerce extérieur.

    Des actions comprenant les aides à l'investissement, le soutien aux spins-off, la prise en compte de certaines attentes du privé par rapport aux formations délivrées par l'enseignement supérieur, le programme Creative Wallonia et le Master Plan TIC permettent dès lors directement et indirectement de développer le potentiel wallon d'exportation.

    Par conséquent, le soutien à l'exportation doit dans un premier temps s'inscrire dans un cadre plus général de développement économique. La politique des pôles, qui ne se limite pas à l'aspect « commerce international», démontre que de bons résultats en termes d'exportation découlent tout d'abord d'un environnement économique favorable et d'un soutien au potentiel innovant et aux investissements des entreprises.

    En effet, le montant des exportations réalisées par les secteurs couverts par les pôles de compétitivité représentait en 2009 près de la moitié du commerce extérieur wallon (48%), ce qui constitue une augmentation significative par rapport à leurs poids de 41 % en 2006.

    Néanmoins, il ne faut pas négliger les exigences requises par le passage à l' « international » pouvant freiner, voire dissuader, une entreprise dans son insertion sur des marchés extérieurs.

    L'AWEx et la SOFINEX, de par leurs aides, allant de la conception de la stratégie d'exportation au soutien du financement d'un investissement étranger, accompagnent les entreprises dans leur démarche d'internationalisation et facilitent leur introduction dans de nouveaux marchés.

    Le rapport d'Ernst & Young d'audit externe sur la mise en œuvre du contrat de gestion 2006-2010 de l'AWEx s'est avéré très enthousiaste concernant les résultats des actions de l'agence. Les entreprises soutenues par l'AWEx ont en effet connu une croissance de leur effectif (6,7%) et de leur valeur ajoutée (6,9%) supérieure à la moyenne des PME wallonnes (la croissance moyenne de l'effectif et de la valeur ajoutée des PME wallonnes est respectivement de 2,9% et de 5,2%).

    Et, finalement, après une politique de développement de notre tissu économique et une politique de soutien à l'internationalisation devraient suivre des mesures visant à promouvoir notre région et son savoir-faire à l'extérieur. Les missions de l'AWEx s'inscrivent dans cette démarche toute comme les visites de la Région wallonne dans diverses régions du monde comme ce fut le cas récemment en Asie du sud-est ou actuellement aux Etats-Unis.

    Ainsi, être indépendant de nos voisins au niveau économique n'est pas envisageable et attaquer de façon spécifique certains marchés ne semble pas être une politique payante sur le long terme. Être présent sur le plus grand nombre de marchés possibles doit cependant être un objectif car notre prospérité dépend énormément de notre commerce extérieur.

    Atteindre cet objectif passe dans un premier temps par une politique globale de développement économique de la Région et de ses entreprises, ensuite par un soutien à l'internationalisation de ces dernières et, finalement, par une promotion de la Région et de ses acteurs économiques.

    Même si elle doit faire l'objet de réflexions et d'évaluations régulières, une telle politique multi-facette est actuellement mise en œuvre par le Gouvernement et elle commence déjà à porter ses fruits. Rappelons en effet que la part de la Wallonie dans les exportations belges a augmenté de 18,5% à 20,4% de 2005 à 2009.

    Le gouvernement est déterminé à poursuivre ces politiques visant à soutenir les exportations des entreprises wallonnes comme le démontre plusieurs initiatives présentées dans la note d'orientation réalisée dans le cadre de l'élaboration du nouveau contrat de gestion de l'AWEx comme par exemple:
    - une optimisation du réseau de nos attachés économiques et commerciaux en renforçant certains postes stratégiques situés notamment dans les BRICS et les Prochains 13, suite à une première optimisation en 2009 en Inde, en Chine et au Kazakhstan, notamment. L'appui à l'étranger (AEC, Welcome Offices, agents de liaison scientifique, antennes logistiques, prescripteurs investissements, réseau des wallons à l'étranger, etc.) continuera à être suffisamment diversifié et dense afin de répondre aux besoins des opérateurs wallons dans toutes les régions du monde ;
    - une promotion globale de l'image de la Wallonie, avec la mise en place d'une véritable stratégie de branding, afin de positionner nos entreprises sur les marchés extérieurs ;
    - de nouveaux objectifs annuels tels que l'exploration d'un nouveau marché à l'exportation (régional ou national) ou le nombre de nouvelles firmes clientes des services à l'exportation ;
    - la mise en place d'un réseau global d'innovation avec quelques partenaires stratégiques, qui a d'ailleurs été initié avec notre partenaire américain Texas A&M pour la création de joint-ventures communes, l'amélioration des produits grâce au savoir-faire et à l'expertise de chacune des parties, et finalement, la commercialisation des ofolJuits et technologies sur le marché de chacune des parties.