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Les piscines

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 759 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 28/06/2011
    • de BORSUS Willy
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Très régulièrement la presse relaie la fermeture de l’une ou l’autre piscine, pour des problèmes d’infrastructures, voire d’hygiène.

    Ces fermetures entravent notamment le bon déroulement des cours de natation dans le cadre scolaire. Le Service général de l’inspection a d’ailleurs relevé, en janvier dernier, la « grande disparité dans l’organisation des cours de natation à destination des élèves de maternelle et de primaire ».

    Puis-je dès lors demander à Monsieur le Ministre un bilan des piscines accessibles actuellement en Région wallonne? Combien d’établissements sont fermés actuellement pour raison de travaux, d’entretien, etc. ? Dans quelles communes? Pour quelle durée ?

    Par ailleurs, où en est la réalisation du Plan piscine de Monsieur le Ministre ? Des travaux de réfection et/ou de construction ont-ils démarré ? Le cas échéant, quand les premiers chantiers auront-ils lieu ? Quels sont les montants nécessaires pour restaurer l’ensemble des piscines wallonnes ? Quels sont les investissements consentis jusqu’à présent ?
  • Réponse du 29/08/2011
    • de ANTOINE André

    La Région wallonne dispose d'un parc d'infrastructures sportives des plus importants. La Région compte, en effet, plus de 3.600 installations sur son territoire, soit 10 pour 10.000 habitants. Ce patrimoine nécessite des travaux d'entretien et de modernisation réguliers pour être maintenu dans un état performant.

    Sur ces 3.600 infrastructures, on peut dénombrer quelque 150 piscines installées sur le territoire wallon; parmi elles, 92 installations concernent le secteur couvert par Infrasports (subsidiable par Infrasports).

    Le constat dressé par Infrasports sur ces 92 piscines est alarmant :
    - inadaptation et vétusté des équipements existants;
    - non conformité en matière de sécurité et d'hygiène (santé publique);
    - mauvaise efficacité énergétique.

    A ces constats, on peut ajouter les éléments suivants :
    - le coût de construction des piscines explose ± 15 à 20 millions d'euros par infrastructure (partie sportive et partie ludique);
    - des performances, des contraintes (sécurité/hygiène) de plus en plus importantes sont imposées aux gestionnaires, notamment par la Région;
    - la philosophie des piscines a changé: au départ, elles étaient uniquement utilisées pour la natation - aujourd'hui, ce sont de véritables complexes dédiés au sport mais aussi à la détente, aux loisirs, à la famille, la relaxation et la remise en forme;
    - le décret mission de la Communauté française définissant les missions prioritaires de l'enseignement impose aux enfants de 6e primaire de savoir nager;
    - la demande de la population ne cesse de croître (cfr l'étude du CRISP sur les pratiques et les consommations culturelles en Communauté française).

    La priorité doit, dans un premier temps, être accordée aux projets de rénovation, de conservation et d'extension des installations existantes.

    La plupart des piscines existantes ont été construites dans les années 1970. Leur conception est obsolète, très peu économique. Des problèmes apparaissent dans la structure des bétons et les installations techniques sont vétustes et peu performantes.

    La presse relaye régulièrement les difficultés des pouvoirs locaux à maintenir ces équipements en activité, vu leur vétusté d'une part et les coûts de fonctionnement récurrents d'autre part.

    La problématique est importante avec de lourdes incidences sur les budgets des pouvoirs locaux propriétaires et gestionnaires de ces équipements indispensables à l'initiation de la natation mais aussi au loisir, à la condition physique et au bien-être des citoyens, jeunes et moins jeunes.

    La Région est, et le sera encore plus à l'avenir, largement sollicitée pour contribuer à la réalisation des programmes de rénovation et de restructuration des bassins de natation.

    Sur base de ces constats, Infrasports a élaboré, en collaboration avec l'AES (Association des Etablissements Sportifs), la DPC (Département de la Police et des Contrôles) et l'ICEDD (Institut de Conseil et d'Etudes en Développement Durable), un cadastre des bassins de natation, ouverts au public, situés sur le territoire wallon.

    Après avoir dressé un diagnostic précis de l'état de nos piscines et bassins de natation, le groupe de travail a estimé, dans un second temps, les masses budgétaires nécessaires pour opérer leur rénovation et mise en conformité, voire leur reconstruction.

    Il en résulte, en résumé, que l'investissement global nécessaire à la rénovation de l'ensemble des piscines wallonnes s'élèvera, sur base de 92 piscines analysées, à quelque 172.000.000 euros, soit :
    - 12.000.000 euros à court terme (soit 9.000.000 euros de subsides), ;
    - 60.000.000 euros à moyen terme (soit 45.000.000 euros de subsides);
    - 100.000.000 euros à long terme (soit 75.000.000 euros de subsides).

    Depuis l'entame de cette législature, j'ai déjà octroyé 9.000.000 euros de subsides pour la rénovation à court terme, via la Division organique 13 - 63 09 21 - Subventions pour des opérations d'acquisition, de construction, de rénovation et d'équipements de petites infrastructures sportives et d'infrastructures initiées par des pouvoirs locaux et leurs régies autonomes.

    Pour les rénovations de moyen terme, avec l'appui de l'Administration, j'ai souhaité élaborer un plan d'actions prioritaires dédié spécifiquement aux piscines.

    Dans chaque programme de financement alternatif des infrastructures sportives adopté sous les précédentes législatures, le Gouvernement avait fixé une enveloppe budgétaire maximale pour chacun des projets retenus. Plusieurs projets ontfinalement coûté moins cher que prévu, d'autres ont été abandonnés par leur bénéficiaire, d'autres encore n'ont pas été rentrés dans les délais prescrits. I\s ne peuvent dès lors plus bénéficier des moyens dégagés à l'époque.

    Pour financer ce plan d'investissement prioritaire dédié aux piscines, j'ai proposé au Gouvernement wallon le 16 décembre 2010, de réaffecter l'intégralité de ces montants « récupérés» des programmes de financement alternatif 2000-2009 aux projets « piscines ».

    A ce jour, 5 demandes de subsides ont été signées :

    - Binche: Mise en conformité de la piscine communale - Subside : 478.260 euros;
    - Ciney: Rénovation de la piscine - Subside : 2.231.780 euros;
    - Jemeppe-sur-Sambre: Rénovation de la piscine communale de Moustier ­Subside : 617.050 euros;
    - Aubange: Rénovation des installations techniques de la piscine du centre sportif du Joli Bois à Athus - Subside : 974.740 euros;
    - Boussu: Rénovation et mise en conformité de la piscine communale - Subside : 552.630 euros.

    Les dossiers de rénovation des piscines de Waremme (1.100.000 euros), Visé (718.280 euros) et de Saint-Georges-sur-Meuse (606.000 euros)devraient bientôt arriver à mon Cabinet. Dès réception de ceux-ci, j'octroierais la promesse du subside pour que les travaux puissent commencer au plus vite.

    Pour l'information de l'honorable Membre, j'ai signé, pour la piscine de Saint-Georges-sur-Meuse, l'application de la procédure d'urgence (article du décret).

    Le subside total pour les huit dossiers susmentionnés est de 6.168.530 euros.

    J'informe l'honorable Membre qu'aucun dossier n'est en « standby » ou en attente d'une signature, ni chez Infrasports, ni en mon Cabinet.
    Ces dossiers de rénovation de piscine sont traités prioritairement.

    Ce programme de rénovation est complété par un programme de construction de nouvelles installations : la part contributive de la Région s'élève, dans ce cadre, à plus de 22 millions d'euros pour 8 piscines au total (Ans, Seraing, Liège, Rebecq-Braine-le-Château-Tubize-Ittre, Braine-l'Alleud, Braine-le-Comte, Virton et enfin Mons).
    Les dossiers de Braine-le-Comte et Mons sont finalisés et signés.

    En résumé, depuis le début de cette législature, j'ai octroyé pour un total de 21.575.820 euros de subsides pour les piscines (construction et rénovation) :
    - 9.000.000 euros en subside « Petites Infrastructures Sportives» = 19 piscines;
    - 4.854.190 euros grâce au Financement Alternatif (Binche, Ciney, Jemeppe Sur Sambre, Aubange et Boussu);
    - 7.721.630 euros pour les constructions des piscines de Mons et Braine-le-Comte.