/

La situation financière de Dexia

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 326 (2010-2011) 1

1 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 28/06/2011
    • de KILIC Serdar
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le nouvel accès de fièvre sur les marchés financiers a ramené à l'avant-plan les incertitudes entourant le monde bancaire et notamment la banque Dexia. Et les analystes spéculent sur la nécessité pour l'ex-banque des communes de rehausser ses fonds propres.

    Il y a peu, une société de bourse londonienne publiait une analyse que l'on peut résumer comme suit : la valeur de Dexia se compose de ses métiers (soit 5,3 euros par action), de son héritage du passé (- 1,1 euro) et de la nécessité d'une augmentation de capital (-1,9 euros par action).

    La presse s'est fait l'écho de l'hypothèse selon laquelle les responsables de la banque envisageaient de procéder à une augmentation de capital. En effet, les nouvelles règles de Bâle III modifient en profondeur le profil comptable de la banque, en l'obligeant à redistribuer ses obligations entre d'un côté un « bon portefeuille » avec des titres assortis d'une note suffisamment bonne et de l'autre un « mauvais portefeuille » comprenant les obligations spéculatives sur lesquelles Dexia devrait appliquer une dépréciation immédiate de 2 milliards d'euros.

    Dans ce cas d'espèce, le ratio de solvabilité tomberait alors à 7,6 %, alors qu'un peu partout, les autorités régulatrices plaident en faveur d'un ratio tournant plutôt autour de 10 %. Fort de ce constat, il manquerait donc 3,4 milliards euros à Dexia pour se trouver à nouveau dans les clous.

    Le gouverneur de la Banque nationale avait par ailleurs mentionné que les plans de restructuration négociés par Dexia et KBC avec la Commission européenne étaient insuffisants, tant du point de vue de leur ampleur que de leur timing. Manifestement, ces deux banques ont accepté ce raisonnement et ont dès lors décidé d'accélérer leur restructuration afin d'éviter d'être rattrapées par les événements internationaux.

    Dexia a ainsi annoncé, à la fin mai, son intention de se débarrasser de manière accélérée de son portefeuille obligataire et de son portefeuille d'actifs toxiques américains – ce qui grèvera ses comptes du deuxième trimestre (et de l'année), à hauteur de 3,6 milliards d'euros. Le projet serait basé sur trois axes : la vente des activités bancaires et d'assurances polonaises ; le remboursement, dès la fin de l'année, du prêt de 3,5 milliards d'euros octroyé par l'État ; et une augmentation de capital de 2 milliards d'euros, au printemps.

    Par ailleurs, le 16 juin 2011, Dexia a perdu plus de 10 % en début de séance. L'action du groupe bancaire a visiblement fait les frais des déclarations de Moody's selon lesquelles l'examen que cette agence menait depuis fin mars sur la note de la banque franco-belge prendrait en compte son exposition à la Grèce.

    Pour d'autres observateurs avisés du dossier, le titre Dexia réagissait plus violemment que les autres bancaires en raison de sa taille.

    Quel serait l'impact pour Dexia d'une restructuration de la dette grecque ? Quel serait le ratio de solvabilité de Dexia si la dette grecque devait être restructurée ?

    Quelle est la position de la Région wallonne sur cette accélération de la restructuration de Dexia ?