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La transition entre l'école et le travail pour les personnes ayant fréquenté l'enseignement

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 312 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 28/06/2011
    • de DAELE Matthieu
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Actuellement, le projet « transition-insertion », financé en partie par le FSE, est mené dans plusieurs écoles de l’enseignement spécialisé de la Province de Liège. Ce projet, mené notamment en partenariat avec l’AWIPH, les entreprises de travail adapté de la Province de Liège, des services d’accompagnement et le FOREM, part du constat que les jeunes issus de l’enseignement spécialisé ont souvent un parcours chaotique et non abouti en matière de transition professionnelle, car ils se trouvent souvent livrés à eux-mêmes au sortir de l’école et sont incapables de s’orienter parmi les ressources d’insertion professionnelle.

    Ce projet qui s’étend de 2009 à 2012 met en place dans chaque école partenaire un référent-coordinateur. Cette personne joue différents rôles :
    assurer le passage scolarité-marché du travail ;
    renseigner sur les réseaux, les structures à mobiliser ;
    préparer à l’insertion professionnelle ;
    intervenir dans la construction du projet professionnel.

    Cette fonction, nouvellement créée, est innovante puisqu’elle permet d’accompagner le jeune en situation de handicap dans sa démarche d’insertion socioprofessionnelle, dès sa dernière année d’études. Le « référent-coordinateur » étant professionnel dans l’école du jeune, cela permet de travailler dans la confiance et de bien connaître le milieu dans lequel évolue le jeune. Ce projet concerne les étudiants suivant l’enseignement spécialisé de formes 2 et 3. En 2010, 80% des personnes ayant bénéficié de ce projet se sont insérées socio-professionnellement soit en ETA, dans le milieu ordinaire, dans des centres de jour, en formation ou suivis par des services d'accompagnement.

    Il s’agit d’un projet ambitieux et très intéressant qui nécessite la collaboration des acteurs politiques de la Communauté française (enseignement) et de la Région wallonne (emploi, personnes handicapées) ainsi que des associations et entreprises. L’AWIPH intervient annuellement à hauteur de 10.000 euros.

    Un des points de la DPR veut promouvoir l’égalité devant l’emploi et la formation pour les personnes en situation de handicap, et plus particulièrement pour les 18-25 ans. Ce projet permet de répondre en partie à cette exigence. Madame la Ministre a régulièrement dit que cette transition école-vie active faisait partie de ses priorités.

    Comment pérenniser ce projet au-delà de 2012 ? N’y aurait-il pas lieu de mettre en place un accord de coopération entre la Communauté française et la Région wallonne ? En tant que ministre en charge de l’intégration des personnes handicapées comment Madame la Ministre compte-t-elle inscrire ce projet dans la durée ?
  • Réponse du 20/07/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    L'accompagnement des personnes en situation de handicap et âgées de 16 à 25 ans est une de mes priorités.

    En effet, le 22 juillet 2010, j'ai dégagé des moyens supplémentaires à concurrence de 625 000 euros afin de soutenir la mise en place de projets destinés à améliorer la « transition école-vie active auprès des jeunes âgés de 16 à 25 ans ».

    Un appel à projets dans le cadre des « initiatives spécifiques» a été lancé afin de réaliser cette action.

    J'ai approuvé la sélection de 1 0 projets proposée par le comité de gestion de l'AWIPH en sa séance du 25 novembre 2010. Leur mise en œuvre a débuté le 01 janvier 2011.

    Ces projets répondent à un ou plusieurs objectifs : ils visent à maximiser l'autonomie et le développement des habiletés du jeune, à favoriser une meilleure connaissance de ses intérêts pour le préparer adéquatement à une vie active adulte, en complémentarité entre les parents, l'école et les partenaires concernés.

    Ils veillent également à assurer une continuité dans le parcours du jeune, de son vécu scolaire à la vie active adulte en sensibilisant, en outillant et en impliquant le jeune et son parent dans la démarche de planification de sa transition.

    Les 10 projets doivent s'adresser à de jeunes adultes âgés de 16 à 25 ans, qui se préparent à quitter l'école ou l'ont quittée, qui ont des incapacités physiques, intellectuelles, des troubles envahissants du développement ou des troubles graves de santé mentale, et qui sont issus de l'enseignement de forme 1 ou de forme 2.

    Les personnes issues d'autres formes d'enseignement spécialisé doivent bénéficier d'allocations majorées en raison du handicap ou rentrer dans les conditions pour bénéficier d'une allocation de remplacement de revenus pour être prises en compte dans le cadre de l'initiative spécifique.

    En ce qui concerne le projet « transition-insertion» mis en œuvre dans le cadre du programme Compétitivité, l'Agence le soutient effectivement en apportant une somme annuelle maximale de 10 000 euros de parts publiques belges pour la période. Il s'agit, en réalité, de la valorisation du suivi du projet par deux agents de l'AWIPH, soit l'équivalent d'un cinquième temps globalement.

    Je rappelle qu'à l'origine du projet « Transition-Insertion», il y a un questionnement porté par la Fédération Liégeoise des Entreprises de Travail Adapté (FETAL) en 2006 : « Que deviennent les jeunes candidats à un emploi dans les ETA, qui ne sont pas retenus? ».

    La question a été élargie au devenir de tous les jeunes à leur sortie de l'enseignement spécialisé.

    La FETAL et les différents partenaires ont donc soumis un projet au Fonds Social Européen pour organiser, au départ de la dernière année de scolarité (dernière année de présence à l'école), la transition socioprofessionnelle pour les futurs travailleurs issus de l'enseignement spécialisé (formes 2 et 3), afin d'éviter les situations de rupture.

    Concrètement, il s'agit de détacher - à temps partiel - des professeurs ou éducateurs de l'enseignement spécialisé, dans cinq écoles de la Province de Liège, afin de leur permettre de suivre des élèves entre le 1er janvier et le 31 décembre suivant leur année de sortie.

    La mission de ces « Référents-Coordinateurs» est d'orienter et de soutenir les jeunes dans leurs démarches d'insertion à travers une pratique de conseils et d'activation d'un réseau d'intervenants, comme l'honorable membre le signale, avec un taux intéressant d'insertion professionnelle ou sociale.

    Enfin, il s'agit bien de créer une nouvelle fonction au sein des écoles. Dès lors, ce projet, une fois arrivé à son terme, devrait donc être pérennisé par la Communauté française et étendu à l'ensemble des établissements d'enseignement spécialisé concernés et aux élèves les fréquentant, ce qui permettrait de compléter le projet d'initiatives spécifiques de l'AWIPH.

    Un protocole de coopération mériterait assurément à ce moment d'être conclu pour conjuguer les moyens des deux entités.