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Le PIB brut par habitant

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 331 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 30/06/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Suivant les informations(1) dont je dispose, le PIB brut (moyenne wallonne 2008 = indice 100) varie très fortement en fonction des provinces. Ainsi, les provinces de Brabant wallon (indice 133.5) et – bien qu’en légère régression depuis 2000 - Liège (102.5) peuvent être considérées comme les locomotives économiques de la Région wallonne.
     
    A l’inverse, la province de Hainaut (indice 91.1), confrontée à un processus très lourd de reconversion économique, aura encore besoin d’un certain temps pour se remettre sur le plan économique et emploi.
     
    Ce qui m’étonne, ce sont les indices de 93.2 pour le Luxembourg et de 96.1 pour la province de Namur. Si Namur se maintient au niveau d’un indice de 95 à 96 depuis une dizaine d’années, le Luxembourg par contre régresse de 97 (2000) à 93.2 (2008).
     
    Les indices expriment, bien sûr, la réalité avant la crise bancaire et économique. Puis-je demander à Monsieur le Ministre de compléter notre information en nous donnant son analyse de la situation ?
     
    Quels sont les principaux facteurs qui expliquent, selon lui, la faiblesse relative des provinces de Namur et de Luxembourg ?


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    (1) IWEPS, Institut des comptes nationaux
  • Réponse du 05/09/2013
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les données statistiques qui se trouvent à la Banque Nationale belge ne correspondent pas exactement aux chiffres figurant dans la question.

    De ces chiffres, on peut voir que l’augmentation du PIB de la province du Luxembourg suit de près, avec tout de même une progression légèrement inférieure à celle de la Wallonie, la tendance de la région dans son ensemble. De 2005 à 2011, le PIB, à prix courant, de la province du Luxembourg a augmenté de 22 % alors que celui de la Wallonie a progressé de 24 %.

    Des arrondissements s’en sortent mieux que d’autres. Bastogne, par exemple, voit son PIB augmenter depuis 2005 jusque 2011 de manière importante et à un rythme plus soutenu que celui de la Wallonie (+41,5 %). Tandis que le reste des arrondissements se situent dans la moyenne wallonne, il faut souligner qu’Arlon est un peu à la traîne avec une progression du PIB nominal de 11,5 % sur la même période de temps.

    Lorsque l’on regarde le PIB par habitant de 2005 à 2011 à prix courant, on voit effectivement que la province du Luxembourg suit également une tendance à la hausse (+15 %) qui reste inférieure à celle de la Wallonie (+20 %). L’écart entre le Luxembourg et la Wallonie dans le cadre de cet indicateur est plus important que celui existant lorsque seule l’évolution du PIB nominal est prise en considération. Cette constatation peut être attribuée notamment au phénomène des travailleurs frontaliers impliquant que le nombre d’habitants augmente sans être accompagné d’une manière équivalente au reste de la Région wallonne d’une hausse du PIB.

    C’est l’une des provinces, selon le FOREM, où l’évolution démographique a été la plus élevée au cours des 10 dernières années. De 2000 à 2010, la hausse y a été de 9 % contre 4,8 % en Wallonie. Cette évolution s’explique par une fécondité plus importante qu’en Wallonie mais également par l’attrait du Grand-Duché de Luxembourg, important pôle d’emploi tout proche.

    La faible évolution du PIB par habitant à prix courant de 2005 à 2011 dans l’arrondissement d’Arlon confirme cette réalité (+4 %). Ceci ne s’applique par contre pas à Bastogne dont le PIB par habitant, entre 2005 et 2011, augmente de 32 %.

    Ainsi, même si c’est seulement de manière très légère et non homogène au sein de la province, l’évolution économique de ces dernières années a été moins avantageuse pour le Luxembourg par rapport au reste de la région. Cette réalité peut s’expliquer par l’évolution relativement négative de secteurs dans lequel est spécialisée la province comme l’agriculture, la sylviculture et la pêche, la fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac ou encore le travail du bois, l’industrie du papier et l’imprimerie. Alors que la valeur ajoutée produite en Wallonie a évolué positivement de 24 %, à prix courant, depuis 2005 jusque 2011, celle produite par ces secteurs dans cette province a diminué durant ce laps de temps avec l’exception de la valeur ajoutée produite par l’agriculture, la sylviculture et la pêche qui n’a progressé que de 5 % de 2005 en 2011.

    Il faut néanmoins souligner l’activisme du gouvernement et les politiques mises en œuvre par ce dernier afin de soutenir ces secteurs et, plus particulièrement, ceux du bois et de l’agroalimentaire. La filière bois bénéficie en effet depuis 2008 d’une attention particulière de l’AWEx qui a mis en œuvre de nombreuses actions de prospection. Ainsi, les exportations wallonnes de ce secteur ont crû respectivement de 4,3 % en 2010 et de 6,4 % en 2011. En outre, le Gouvernement a lancé en 2009 l’Office économique wallon du bois afin de stimuler le développement de la filière foret-bois en Wallonie.

    Quant à l’agroalimentaire, la politique des pôles de compétitivité a mis sur pied le pôle Wagralim dédié au domaine de l’agro-industrie. Il faut également souligner que la création d’un incubateur visant à accompagner et à soutenir les projets d’entreprises dans le secteur de l’agro-industrie est en cours de finalisation. Les entrepreneurs existants ou potentiels du secteur pourront ainsi bénéficier d’une structure au sein de laquelle leurs projets pourront être finalisés et développés pour une commercialisation future.

    Cependant, il faut relativiser la situation en gardant à l’esprit que l’écart entre l’évolution de PIB du Luxembourg et celle de la Wallonie est faible et que la situation de départ de la province était meilleure que celle du reste de la Wallonie comme on peut le constater avec un taux de chômage en avril 2013 pour le Luxembourg et la Wallonie de respectivement, selon l’IWEPS, 10,6 % et 15,4 % ainsi qu’un niveau de revenu primaire par ménage plus important (21.515 euros pour le Luxembourg contre 20.161 euros pour la Wallonie en 2010 selon l’IWEPS).

    Il faut cependant rester attentif aux interrogations soulevées par la question sachant que le secteur de la construction est un secteur particulièrement affecté par la crise et que ce dernier représente une part relativement importante du PIB luxembourgeois.