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Les difficultés de payer les soins de santé

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 316 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 30/06/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    En Région wallonne, le pourcentage de ménages qui déclarent avoir des difficultés de payer les soins de santé (et qui postposent assez souvent la visite médicale) augmente depuis une bonne dizaine d’années.
     
    En effet, de 2001 à 2008, le pourcentage augmente de 31.8 % à 39 %. Y a-t-il des données statistiques qui nous informent sur les évolutions les plus récentes ? De 2010 ou de 2011 ? La tendance observée se maintient-elle ou se renforce-t-elle ?
     
    Parallèlement à cela, le nombre de ménages qui déclarent avoir postposé les soins pour des raisons financières est de l’ordre de +/- 14 % (2004 et 2008). C’est interpellant de savoir qu’il y a des concitoyens malades qui ne peuvent pas se faire soigner parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer la quote-part du patient.
     
    Parallèlement à cela, peut-on observer une augmentation des interventions des CPAS dans le financement des soins de santé ? Dans l’affirmative, cela équivaudrait à une régionalisation partielle et par la bande des soins de santé. Et cela traduit que, malgré les efforts en la matière, notre système évolue vers une médecine à deux vitesses.
     
    Quelles sont les observations de Madame la Ministre en la matière ? Et quelles sont ses conclusions ?
     
    Faut-il mettre sur pied des dispositifs qui tentent de rendre à chacun l’accès à une médecine de qualité ?
     
    La pauvreté et le mode de vie qui vont de pair peuvent aussi contribuer à un état de santé plus fragile. Comment rompre ce cercle vicieux ?
  • Réponse du 29/07/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Le CRIOC met en évidence que la part consacrée aux soins de santé dans le panier du ménage diminue. Pour une famille de 2,3 personnes et un montant total de près de 2 600 euros, la part consacrée aux soins de santé est actuellement de 122 euros/mois et ce chiffre a diminué de près de 1,77 % depuis les cinq dernières années (cf. http://www.crioc.be/).

    En matière d'endettement, 56% des personnes en médiation de dettes ont au moins une dette en soins de santé. Le montant médian de ces dettes à tendance à augmenter depuis 2008. (cf. http://www.observatoire-credit.be/images/stories/docs/rrw 2009.pdf).

    Par ailleurs, la revue « Les Echos du crédit et de l'endettement » a consacré dans son dernier numéro un article sur les dettes en matière de soins de santé (in Echos du crédit et de l'endettement, n° 30 juin 20111. Les factures d'hôpitaux constituent les dettes les plus fréquentes en soins de santé. Il y est aussi question d'une corrélation entre surendettement et moins bonne santé. Par contre, l'étude aboutit à la conclusion que la moins bonne santé peut être tant une cause qu'une conséquence du surendettement.

    En ce qui concerne les statistiques wallonnes disponibles sur le sujet, ce sont essentiellement celles du rapport annuel de l'Observatoire du crédit et de l'endettement que je viens de mentionner. Les données datent de 2009, la collecte des données statistiques 2010 est en cours et devrait permettre à l'Observatoire du crédit et de l'endettement de produire son état annuel sur l'endettement en Wallonie fin de cette année.

    Par ailleurs, à ma connaissance, il n'y actuellement aucune statistique relative à l'intervention des CPAS dans les soins de santé, ceci relevant de l'autonomie locale.

    L'accès aux soins de santé est un enjeu majeur. C'est pourquoi, dans les limites de mes compétences. je soutiens différentes initiatives.

    Chaque relais social dispose d'un relais santé (à l'exception de Tournai). Ces relais santé sont chargés d'effectuer un travail de première ligne avec les opérateurs du réseau des relais sociaux. Leur travail et leurs actions sont considérables. Ils représentent le premier maillon vers l'insertion et les premiers soins de santé des plus précarisés.

    A l'écoute des besoins et des attentes de la population, le Gouvernement wallon soutient le développement des associations de santé intégrée (maisons médicales). C'est ainsi qu'ajoutées à l'offre de soins ou filières classiques, ces ASI assurent une réelle égalité d'accès aux soins de qualité. La charge financière laissée au patient est sensiblement réduite.

    Je travaille actuellement avec le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté à une généralisation des cartes d'accès aux soins de santé pour les personnes démunies. Ce dispositif, s'il venait à être généralisé, viendra compléter l'offre de soins « globaux et accessibles » des maisons médicales.