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La collecte et le traitement des huiles et graisses de friture usagées en 2010

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 978 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 30/06/2011
    • de ONKELINX Alain
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En octobre dernier, Monsieur le Ministre avait indiqué que la majorité des huiles de friture collectées étaient transformées en biocarburant et que cette tendance s'amplifiait d'année en année.
     
    En 2009, 87 % des quantités collectées en Belgique ont servi à la fabrication de biodiesel contre 74 % en 2008. Les autres filières de valorisation, en diminution constante, sont la production d'électricité verte: 11 % en 2009 contre 19 % en 2008 et d'autres applications techniques telles que la fabrication de lubrifiant, de bougies, de savon industriel, etc. à raison de 2 % en 2009 contre 7 % en 2008.
     
    Monsieur le Ministre possède-t-il les données relatives aux collectes effectuées en 2010 ? Les tendances observées les années antérieures se confirment-elles ? La proportion de production de biodiesel a-t-elle augmenté ? D’autres filières de valorisation ont-elles vu le jour ? Quel est le rapport entre les huiles individuelles collectées et les huiles professionnelles ?
  • Réponse du 04/08/2011
    • de HENRY Philippe

    Au cours de l'année 2010, ce sont quelques 27.590 tonnes d'huiles et de graisses de friture usées (HGFU) qui ont été collectées en Belgique, dont 6.458 tonnes sur le seul territoire wallon. Sur ces 6.458 tonnes collectées en Région wallonne, 1.978 tonnes d'origine ménagère l'ont été via le réseau des parcs à conteneurs. Les 4.480 tonnes restantes ont été quant à elles récupérées auprès des utilisateurs professionnels, essentiellement dans le secteur de l'Horeca. C'est ainsi qu'en 2010, les HGFU ménagères wallonnes représentaient 7,17% du total des HGFU collectées en Belgique, tandis que la part des HGFU professionnelles wallonnes s'élevait quant à elle à 16,24% de ce même total. Par rapport à l'année 2009, la collecte des HGFU ménagères en Wallonie a enregistré en 2010 une croissance de 3,40%, tandis que celle des HGFU professionnelles progressait de 14,34%.

    Comme l'a rappelé l'honorable Membre en posant sa question, la forme de traitement la plus importante est depuis des années la production de biodiesel. Concrètement, les HGFU récupérées puis filtrées, sont ensuite mélangées à de l'éthanol et à un catalyseur chimique. Le mélange obtenu est alors, suite à une réaction chimique, divisé en glycérine et en biodiesel. la glycérine peut être utilisée pour des applications techniques, tandis que le biodiesel ainsi obtenu est revendu à des négociants en carburant, lesquels le mélangent alors à du diesel d'origine minérale. Ce diesel produit à base d'HGFU présente donc un double avantage: d'une part, il consomme moins de ressources fossiles et d'autre part, il ne monopolise aucun espace de culture nécessaire à la production alimentaire.

    Au cours de l'année 2010, la valeur des HGFU a, avec la hausse des prix de l'énergie, fortement augmenté. L'impact de cette augmentation sur le traitement des huiles et graisses de friture a été considérable. Le biodiesel est devenu encore plus important en tant que destination finale des quantités collectées (87% en 2009, 90% en 2010). En conséquence, la part de la valorisation énergétique et de l'oléochimie comme application finale a encore diminué (respectivement de 11% à 9% et de 2% à 1%).

    La valeur en hausse du marché des HGFU a attiré de nouvelles sociétés dans le commerce des ces HGFU traitées: alors qu'en 2009, 14% des huiles étaient vendues via des traders, ce pourcentage a grimpé à 26% en 2010. Leur destination finale est dès lors parfois plus difficile à déterminer avec certitude. Néanmoins, d'après les informations recueillies par l'ASBL Valorfrit, ce sont les Pays-Bas qui se tailleraient la part du lion en tant que destination finale des HGFU collectées en Belgique. Alors qu'en 2009 et 2008, on n'y traitait respectivement que 28% et 40% des flux, cette part de marché culmine désormais à 52%. Le fait qu'un certain nombre de recycleurs néerlandais aient développé leur propre unité de production de biodiesel n'est probablement pas étranger à ce phénomène.

    Les 16,35% de parts de marché de la Slovaquie restent dans le même ordre de grandeur que les années précédentes. En Allemagne, on a par contre beaucoup moins utilisé d'HGFU d'origine belge que les années précédentes. La part de marché qui s'élevait auparavant à environ un quart des quantités traitées, plafonne désormais à 16,24%. En Belgique, les 5,46% traités se limitent à un acteur important qui utilise les HGFU dans la production d'électricité et à un certain nombre d'entreprises qui les utilisent pour d'autres applications à petite échelle.