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Le soutien à une nouvelle invention écologique

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 691 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 11/07/2011
    • de SENESAEL Daniel
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
     
    No Télé consacrait il y a peu, un reportage sur une invention qui semble promise à un bel avenir. C'est un Ellezellois de 80 ans qui a mis au point un radiateur électrique qu'il dit révolutionnaire. Celui-ci, fait d'acier et d'inox, fonctionnerait à l'aide d'eau et d'un produit qu'il veut maintenir secret.
     
    D'après l'inventeur, pour une puissance équivalente à 1 kilowatt, le radiateur n'en consommerait que la moitié. Ces radiateurs permettraient de chauffer à eux seuls une maison peu isolée pour une facture électrique de 150 euros par mois.
     
    Aujourd'hui, l'inventeur, Edgard Degand, dit vouloir se tourner vers des partenaires privés et vers le monde politique pour aller plus loin. Breveter mondialement son invention coûterait trop cher.
     
    Monsieur le Ministre a-t-il déjà entendu parler de cette invention ? Comment la Région wallonne pourrait-elle soutenir cette invention si son potentiel économique et écologique se confirmait ?
  • Réponse du 03/08/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Tout comme l’honorable Membre, je n'ai eu vent de cette invention que via le site et l'émission du 8 juin 2011 de No Télé.

    Les informations techniques qu'on l'on peut y recueillir sont malheureusement trop peu nombreuses que pour que l'on puisse se faire une idée définitive de la réalité de cette invention.

    Ce radiateur, qui émettrait une puissance de 2 kilowatt, ne consommerait qu'une énergie correspondant à une puissance de 1 kilowatt.

    Mes services m'indiquent que cette première affirmation pose un problème majeur car elle est contraire au premier principe de la thermodynamique selon lequel l'énergie électrique consommée sur le réseau ne peut être qu'égale à l'énergie calorifique émise par le radiateur.

    Or si une allusion est faite à la présence dans le radiateur d'eau et d'un autre produit, aucune explication n'est donnée sur une éventuelle source secondaire de chaleur.

    Il manque donc une donnée importante.

    Enfin, en ce qui concerne le coût réel du système, la facture d'électricité de 150 euros dont parle l'auteur de l'émission est une facture totale d'électricité pour tous les besoins domestiques dont on ne peut déduire la consommation due au seul chauffage.

    S'il est donc à ce stade, très difficile de se faire une idée sur la portée réelle du projet de M. Degand, plusieurs pistes devraient lui permettre d'aller de l'avant

    Ainsi, il existe en Wallonie un système d'octroi de bourses de préactivité, géré par l'Agence de stimulation économique (ASE). Elles sont destinées à toute personne physique qui souhaite créer une entreprise basée sur une idée originale et réaliste.

    Pour juger de la qualité et du réalisme des projets, un comité de sélection se réunit toutes les cinq semaines pour analyser les dossiers rentrés. Ce Comité composé de représentants du monde des entreprises, du monde universitaire et du monde financier, compte aussi en son sein des représentants des administrations concernées et de l'ASE. Les critères analysés sont, entre autres:
    - le caractère original de l'idée ou du projet ou l'existence d'une niche particulière pour le projet ;
    - le réalisme de la méthode de travail et l'existence d'un marché potentiel permettant d'assurer la viabilité du projet;
    - les possibilités de développement de l'activité en Wallonie et les possibles retombées en matière d'emploi.

    En outre, la Région wallonne accorde une aide financière aux entreprises ayant fabriqué un produit qui contribue à une meilleure maîtrise de la consommation d'énergie pour qu'elles puissent entamer une procédure d'agrément de ce produit. Cette aide est gérée par la DG04 (administration en charge, notamment de l'énergie). Le montant de cette subvention équivaut à 50% des coûts de la procédure d'agrément (frais d'essais techniques, frais de constitution du dossier ... ) avec un maximum de 200.000 euros.

    M. Degand trouvera auprès des administrations et organes concernés toute l'écoute et les éléments requis pour effectuer ces démarches s'il désire avancer dans la commercialisation de son projet, et que ce dernier passe la barrière de la validation technique.