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Les propos de l'Union wallonne des entreprises (UWE) relatifs à plus de cohérence dans la politique industrielle

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 357 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 15/07/2011
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    L'administrateur délégué de l'Union wallonne des entreprises (UWE) plaide pour plus de cohérence dans la politique industrielle et reproche au gouvernement le manque d'attraction de la politique mise en place, rappelant qu'une vraie politique industrielle ne se limite pas aux pôles de compétitivité, ni à la fiscalité régionale, mais que c'est aussi un environnement acceptable et des prix de l'énergie abordables.

    Manque-t-il un pilote dans l'avion de la politique industrielle ? Les compétences sont-elles à ce point morcelées au sein du gouvernement qu'elles freinent le développement d'une politique cohérente et la mise sur pied d'un schéma attractif ?

    La Wallonie est-elle touchée par un phénomène de délocalisation ? Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres qui permettent d'étayer son point de vue ? Partage-t-il les craintes exprimées par l'UWE ? Des risques ont-ils été identifiés ? Lesquels ? Des mesures sont-elles programmées ? Lesquelles ?
  • Réponse du 30/09/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Une politique industrielle vise à mettre en œuvre des actions cherchant à améliorer la compétitivité des industries du territoire qui en est l'objet. Afin de rendre la Wallonie plus compétitive, il faut pouvoir jouer sur différents aspects.

    Une étude, en 2005, a démontré les faiblesses de notre économie, notamment, dans la création d'activités, la capacité d'innovation et l'interaction entre les entreprises et le monde de la recherche.

    Des politiques au sein du 1er Plan Marshall et du Plan Marshall 2.vert ont été mises en œuvre afin de pallier à ces faiblesses comme la promotion de l'esprit d'entreprendre, la politique des pôles de compétitivité ou encore la création d'un environnement propice à l'émergence de spin-off pour ne citer qu'elles.

    En ce qui concerne l'innovation, elle est au centre de la nouvelle politique Creative Wallonia.

    Il ne faut pas non plus oublier les mesures générales existantes relatives à la transmission d'entreprises, les primes à l'investissement qui permettent d'améliorer la productivité de nos entreprises et les primes environnementales qui conduisent à une réduction des coûts énergétiques de nos entreprises.

    Si ces mesures peuvent sembler trop éparses, il est possible, dans un souci de rationalisation de la politique industrielle du gouvernement, de les rassembler sous les 5 objectifs généraux qui suivent:
    * L'amélioration de notre productivité
    * Le soutien à l'innovation
    * Le soutien à des secteurs prometteurs
    * La promotion des synergies entre les différents acteurs wallons
    * La création d'une dynamique positive

    Le gouvernement, en outre, veille également à préserver en Wallonie des industries qu'il considère comme stratégiques et structurantes pour la région. C'est dans ce cadre qu'il faut faire référence à l'industrie sidérurgique qui, avec certaines adaptations au niveau de la qualité des produits, de la rationalisation de la production et des relations entre les différents acteurs du secteur concerné, possède un avenir et peut rester compétitive sur le long terme.

    De nombreux projets de recherche ont été menés, dans ce sens, dans le cadre des pôles de compétitivité, comme les revêtements intelligents notamment.

    Il existe, dès lors, une cohérence dans l'établissement et, dans la mise en œuvre de notre politique. Celle-ci doit bien évidemment évoluer en permanence afin de s'adapter aux nouveaux défis et de prendre en compte les efforts déjà réalisés.

    La répartition des compétences au sein du gouvernement implique une spécialisation des ministres leur permettant une plus grande efficacité.

    Une coordination est toutefois nécessaire et, le Gouvernement en est conscient comme le prouve la collaboration établie entre Ministres dans le cadre du développement de la nouvelle stratégie des implantations commerciales, ou encore la coordination de la politique des pôles de compétitivité.

    Il est, en effet, opportun de penser à renforcer la nouvelle politique industrielle précédemment mise en œuvre au travers du Plan Marshall l, il est également nécessaire de voir quelles seront les nouvelles compétences qui seront transférées ainsi que les moyens qui y seront adjoint dans le cadre de la réforme de l'Etat pour toute éventuelle nouvelle modification.

    En ce qui concerne, le nombre d'émigrations d'entreprises hors de Wallonie, celui-ci a, selon l'IWEPS, diminué de 2008 par rapport à 2007 et de 2009 par rapport à 2008, alors que l'immigration restait relativement stable mais à un niveau inférieur à celui des émigrations.

    La délocalisation, qui ne peut être dissociée de la problématique de l'attractivité économique, est un phénomène à prendre très au sérieux.

    En effet, développer l'activité et l'implantation d'entreprises sur notre sol passe, notamment, par une amélioration de notre compétitivité, par la disponibilité d'une main d'œuvre de qualité, par des infrastructures de qualité et par des pouvoirs publics stables.

    L'activisme du gouvernement dans ces domaines ne peut être démenti.

    La politique industrielle de la Région wallonne existe et se structure autour de quelques axes précis sur lesquels de nombreuses mesures sont prises. Cette politique doit certes faire l'objet d'évaluations mais son orientation et ses bases ne peuvent être continuellement remises en cause.