Les échanges commerciaux entre la Wallonie et les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 360 (2010-2011) 1
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Question écrite du 15/07/2011
- de TROTTA Graziana
- à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles
Fin mars, alors que l'on assistait aux premières interventions militaires de l'OTAN en Libye, j'interrogeais Monsieur le Ministre sur l'impact du contexte socio-politique instable de plusieurs pays arabes sur les échanges commerciaux des entreprises wallonnes.
Aujourd'hui je reviens vers lui pour faire le point sur le sujet car, d'une part, les chiffres des exportations de Wallonie vers ces pays pour le premier trimestre 2011 devraient maintenant être disponibles et, d'autre part, la situation dans toute cette région a encore beaucoup évolué depuis ma précédente question.
En effet la tache d'huile continue de se répandre. Elle a atteint depuis plusieurs semaines maintenant la Syrie, où la répression des manifestations a fait couler et continue de faire couler beaucoup trop de sang, et - pour la parenthèse, mais c'est important - on peut déplorer une certaine passivité ou en tout cas l'absence de réaction plus ferme de la part de la Communauté internationale. Quoi qu'il en soit, de la Mauritanie à l'Iran, les populations clament la liberté, les régimes vacillent et certains pourraient basculer alors que d'autres ont été renversés.
Je sais que Monsieur le Ministre reste très attentif à l'évolution de la situation dans le monde arabe. Pour ma part je sais que toute activité économique avec la Libye sera suspendue jusqu'à ce que le paix et l'absence de violences réapparaissent.
Pour ce qui concerne les autres pays, Monsieur le Ministre peut-il réactualiser, pays par pays, le bilan des échanges commerciaux avec notre Région ? La situation est-elle telle qu'il faille envisager, avec son administration, un mécanisme de soutien aux entreprises implantées dans cette région, afin de garantir leur redressement ?
Réponse du 19/09/2011
- de MARCOURT Jean-Claude
Les statistiques d'exportations wallonnes vers les pays arabes pour le premier trimestre 2011 nous informent que nos échanges avec ces pays ont cette fois encore augmenté de 61,7%, après une croissance de 10,1 % en 2011, au Proche et Moyen-Orient, mais ont néanmoins diminué de 7,6% en Afrique du Nord.
Premièrement, nos exportations ont augmenté de 4,4 % pour le premier trimestre 2011 en Algérie, de loin le client le plus important de la Région Wallonne en Afrique du Nord (42e client en 2011).
Le Maroc est désormais notre 52e. client. Au premier trimestre 2011, les exportations wallonnes y ont diminué de 13,5 %.
En ce qui concerne la Tunisie (50e client en 2011), la situation tend à se normaliser et le flux d'échanges commerciaux n'aura été que peu ralenti. Les chiffres du premier trimestre 2011 montrent cependant une diminution de 12,8% de nos exportations.
On enregistre également une baisse de nos exportations assez importante sur le marché libyen au premier trimestre 2011 de -55,3%, étant donné la cessation de toute activité économique avec la Libye.
A l'inverse, nos chiffres à l'exportation ont augmenté de 7,3% pour le premier trimestre 2011 vers l'Egypte (le 43e client de la Wallonie), de 12,6% vers le Bahreïn (notre 96e client en 2011), et de 55,2 % vers le Yémen (notre 122e client en 2011).
Finalement, nos exportations ont également connu une croissance de 129% vers la Syrie, notre 75e client, pour le premier trimestre 2011, malgré les sursauts que connait ce pays depuis plusieurs mois. Il importe toutefois de relativiser ces chiffres à l'aune des faibles volumes vers ces pays.
Ces premiers chiffres pour 2011 peuvent paraître surprenants à première vue. Il faut également remarquer que la plupart de ces contrats ont été signés avant que ne débutent les révoltes dans le monde arabe, et ont ensuite été exécutés au premier trimestre 2011, ce qui explique les bons résultats en Syrie, au Bahrein, ou en Egypte.
Il est certain que les conséquences de cette crise se feront sentir sur nos échanges tout au long de l'année 2011, et peut-être au-delà. Il faut ainsi rester attentif à l'évolution de la situation et réfléchir à la mise en place d'un mécanisme de soutien pour nos entreprises, le cas échéant.
Néanmoins, les diminutions de nos exportations étant encore marginales par rapport aux résultats de 2010, et aucune entreprise n'ayant encore rapporté avoir été impactée ou avoir subi de dommages jusqu'à aujourd'hui, la situation sera réévaluée à l'automne prochain avant la mise en place éventuelle d'un tel mécanisme.