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"dompter l'énergie du sous-sol"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 723 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 19/07/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Dompter l'énergie du sous-sol », tel était le titre d'un article publié dans l'Echo le 15 juin 2011 en page 5.

    Il apparaît de ces articles que la Wallonie disposerait d'un potentiel théoriquement considérable.

    Il est vrai que près de Mons, à Saint-Ghislain, il est puisé de l'eau à 2,4 kilomètres de profondeur.

    Le puits de Saint-Ghislain extrait le fluide à 72°C en produisant 16,7 GWh par an et en évitant ainsi l'émission de 5.400 tonnes de CO2 par an comme l'exprime le journaliste Frédéric Rohart dans son article.

    Cependant, cette expérience montoise est quelque peu unique alors que d'autres pays n'ont pas hésité à se lancer dans le géothermique.

    L'article nous apprend que la géothermie fournit 25 % de la demande totale d'électricité en Islande pour 22 % au Salvador et 17 % aux Philippines.

    Le Gouvernement wallon a-t-il examiné la possibilité de développer sur de nombreux sites et territoires wallons l'exploitation de l'énergie du sous-sol ?

    Quelles sont les initiatives prises à ce propos par le Gouvernement wallon en 2010 et 2011 ?

    Quand on connaît les enjeux liés au réchauffement climatique, n'y a-t-il pas urgence à s'emparer de ce dossier ?

    Je remercie Monsieur le Ministre de me faire part des décisions prises à ce jour par le Gouvernement wallon pour encourager l'exploitation de l'énergie du sous-sol.
  • Réponse du 03/08/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme le montrent mes réponses à la question écrite n° 512 de M. Borsus et à la question orale de M. Miller portant sur la même thématique, l'honorable Membre peut se rendre compte que je me suis déjà emparé de ce dossier dont je perçois toute l'importance dans la politique à mener pour faire face aux enjeux climatiques mais aussi pour accéder à l'indépendance énergétique de notre région.

    Comme l'explique la réponse à la question n° 512, il convient de classer la géothermie en différentes catégories en fonction du contenu énergétique de la ressource. Cette classification est en lien direct avec le type d'usage possible, mais aussi, dans notre contexte géologique, avec la profondeur.

    Selon cette classification, la géothermie exploitée dans les pays cités dans la question comme l'Islande, le Salvador ou les Philippines est de type géothermie « haute énergie». Elle concerne les ressources à des températures supérieures à 150°C et son exploitation ne concerne malheureusement pas la Wallonie (ni la Belgique d'ailleurs) car, en l'absence de réservoirs volcaniques, ces températures ne se retrouvent qu'à des profondeurs qui rendent son exploitation économiquement impossible.

    Même si certaines hypothèses existent, il est impossible de chiffrer, au stade actuel des connaissances, le potentiel exact de la géothermie profonde en Wallonie.

    En effet, une connaissance précise du sous-sol profond est encore manquante du fait du peu de forages profonds réalisés à ce jour. En outre, si certains forages ont pu traverser la nappe chaude de Saint-Ghislain, ils ne sont pas arrivés, entre autres pour des raisons techniques, à atteindre les nappes plus profondes.

    En géologie, il n'est possible, sur la base des données récoltées en surface, d'établir des modèles fiables des structures en profondeur que s'ils sont localement validés, à ces profondeurs, par des forages. En outre, aucune compilation de l'ensemble des données existantes n'est disponible.

    C'est pour pallier ce manque d'information, que j'ai demandé à mon administration de lancer un marché public afin d'établir la cartographie du potentiel wallon de la géothermie profonde. Ce travail permettra de définir le contour des zones présentant, du point de vue géologique, le plus grand potentiel. Ceci ne signifie pas que nous aurons des chiffres sur le potentiel en kWe et kWth, de telles précisions nécessitant de nouveaux forages.

    J'ai en outre reçu les résultats intermédiaires de l'étude menée sur les obstacles au développement de la géothermie profonde dans notre Région. Ces éléments m'ont permis de soumettre au gouvernement, lors de la séance du 14 juillet dernier, une note d'orientation reprenant les étapes vers un cadre incitatif adapté au développement de la géothermie profonde ainsi que la planification des premières étapes de trois projets pilotes.