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La réalité du manque de diversité du tissu économique en Wallonie

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 366 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 27/07/2011
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Reprenant l’examen du rapport 2011 de l’Union wallonne des entreprises (études sur le situation de l’entreprise, édition 2011, p. 54 et suivantes), je lisais ces termes : « La Wallonie, c’est là un fait incontestable, souffre d’un retard économique global par rapport à ses plus proches voisins. ».
     
    Aux auteurs de poser, par voie de conséquence, la question suivante : « Le manque d’activité constaté en Wallonie a-t-il pour origine un manque de vigueur industrielle ? ».
     
    Et l’étude de conclure qu’une plus grande diversité du tissu industriel wallon permettrait de protéger davantage l’économie régionale des crises qui ne manqueront pas de survenir dans les prochaines années.
     
    Cette constatation m’impose donc les questions suivantes.

    Monsieur le Ministre partage-t-il ce constat ?

    Dans l’affirmative, quelles mesures concrètes ont été adoptées pour pallier ce manque de diversité ?

    Comment peut-on renforcer le secteur industriel, en assurant à la Wallonie un secteur plus quantitatif, comprenant de plus grandes structures ?
  • Réponse du 31/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Le gouvernement partage le constat qu’un tissu industriel diversifié et condensé est nécessaire à un développement économique conséquent et durable. L’industrie permet de ne pas concentrer l’activité économique de la région au secteur tertiaire qui exige principalement un type précis de main-d’œuvre.

    Ainsi, développer l’industrie permet une diversification de notre économie ainsi que l’occupation de nombreux travailleurs aux qualifications variées. En outre, comme démontré par les chiffres de l’UWE, un tissu industriel important tire vers le haut d’autres secteurs comme le secteur des services aux entreprises.

    La création d’activité peut provenir de l’action d’un entrepreneur local ou de l’implantation d’un groupe étranger sur le territoire wallon. Dès lors, afin de favoriser l’aspect «entreprenariat local», il semble important de promouvoir l’esprit d’entreprise, d’octroyer des formations permettant aux personnes qui le souhaitent de lancer leur propre entreprise ainsi que de proposer des soutiens financiers ou matériels à ces personnes afin de faciliter la concrétisation de leurs idées. Le Gouvernement, notamment via l’Agence de Stimulation Economique, met en œuvre ce type de mesures.

    Quant à l’aspect « implantation d’un groupe étranger », il est lié au concept d’ « attractivité » de la Région. Selon un rapport d’Ernst & Young, l’attractivité de la Région dépendrait davantage de la qualité de la main d’œuvre du pays candidat que de ses coûts salariaux et de ses charges sociales qui dépendent du niveau fédéral. Le rapprochement entre le monde académique et le monde universitaire, les réformes des programmes universitaires, les bourses pour l’acquisition d’expérience à l’étranger visent à répondre à cette attente des investisseurs étrangers.

    D’après le même rapport, outre diminuer la pression fiscale, parmi les mesures à prendre pour augmenter les investissements étrangers, on peut retrouver le soutien à l’innovation, la stimulation de la recherche et du développement ou encore la promotion des mesures environnementales.

    Si le secteur industriel le plus important, l’industrie manufacturière, représente toujours la même proportion du PIB wallon total, il a vu le nombre de travailleurs en activité diminuer suite à l’augmentation de la productivité du secteur. Ainsi, en plus de permettre une plus grande attractivité de la Région wallonne, le type de mesures citées ci-dessus facilite l’obtention d’une plus grande compétitivité de nos entreprises locales et dès lors un développement de ces dernières.

    En effet, eu égard à la hausse de la productivité de l’industrie manufacturière compensant le coût de la main d’œuvre wallonne, il semble manifeste qu’un développement de notre industrie passe par une emphase sur l’investissement de façon générale mais plus particulièrement sur la recherche, sur l’innovation et sur des infrastructures de qualité.

    Le gouvernement a par conséquent mis en œuvre des mesures rencontrant ces exigences car il considère que l’établissement d’un tel cadre permet de donner la possibilité aux acteurs wallons de se créer des opportunités sur les marchés belge, européen et mondial, et ainsi augmenter la production wallonne de richesses.

    Effectivement, les primes à l’investissement permettent l’existence d’une incitation pour les entreprises à être en permanence à la recherche d’une augmentation de leur productivité.

    Quant aux primes environnementales, elles rendent possible une réduction des coûts de productions et impliquent une meilleure rentabilité de nos industries.
    La politique industrielle wallonne, au travers du Plan Marshall, prend en compte le besoin du développement par les entreprises de la recherche via notamment le soutien au spins-off ou encore la politique des pôles qui permet une promotion des synergies en favorisant les interactions entre acteurs du monde économique et de la recherche.

    Quant à l’innovation, elle fait l’objet d’un programme-cadre spécifique connu sous le nom de Creative Wallonia. L’innovation non technologique, l’innovation de procédé et d’organisation, fera l’objet en 2012 d’une mesure de soutien. L’amélioration de la qualité de nos infrastructures est prise en considération dans son aspect « technologie de l’information et de la communication » au travers du plan Master TIC.

    L’internationalisation de nos entreprises doit aussi être promue. En effet, dans un marché aussi petit que celui de la Belgique, un développement soutenu et durable de nos entreprises nécessite le recours à l’exportation. Il existe une gamme complète de services et d’aides financières à l’attention des entreprises proposée par l’AWEx en vue de soutenir leurs démarches d’internationalisation. Ces services concernent par exemple l’élaboration d’une stratégie d’exportation, l’ouverture collective de bureaux à l’étranger, la traduction de documents techniques et commerciaux ou encore les opérations d’exportation et d’internationalisation notamment via la SOFINEX.

    Différentes missions économiques sont également conduites par le Gouvernement en vue de promouvoir le savoir-faire, les produits et les services wallon à l’étranger.

    Le gouvernement a également lancé une réflexion visant à favoriser un upgrade de certaines entreprises wallonnes qui ont un potentiel de croissance non exploité est en cours. Cette réflexion ne devrait pas déboucher sur la mise en place de nouveaux mécanismes ou de nouveaux outils mais plutôt sur l’établissement d’une approche de soutien davantage ciblé afin de rendre les outils et mécanismes wallons encore plus performants.

    Par le biais de différentes mesures concernant différentes étapes de la vie d’une entreprise, touchant tant aux besoins internes qu’externes de la Wallonie et prenant en compte la dimension européenne et internationale du marché sur lequel agissent les entreprises wallonnes, le Gouvernement oeuvre pour que la région possède un tissu industriel diversifié et condensé dans un objectif de faire la Wallonie une région productive, compétitive, ouverte sur le monde, jouissant d’une croissance soutenue et bénéficiant d’un niveau de vie élevé.