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L'accès au financement pour les entreprises

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 368 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 27/07/2011
    • de KAPOMPOLE Joelle
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Eu égard à la crise économique, beaucoup de gouvernements ont pris des mesures urgentes de financement d’entreprises afin de limiter au mieux les conséquences négatives de cette crise financière.
     
    Si de tels actes, posés dans l’objectif de préserver les populations, ne peuvent être que loués, force est de constater que l’accès au financement par les entreprises reste un défi majeur, particulièrement pour les PME.
     
    Selon l’étude de l’UWE de 2011, il convient de relever que la vraie difficulté pour les PME wallonnes est l’accès au capital-risque privé.
     
    Il en résulte que l’Union wallonne des entreprises recommande de « faciliter la transition du capital-risque public au capital-risque privé pour les entreprises où elles détiennent une participation, par exemple par la mise sur pied de fonds mixtes privé/public ou d’un réseau de sociétés de capital-risque (privés et publics) ».
     
    Quel est le point de vue de Monsieur le Ministre quant à cette recommandation ?

    Partage-t-il cette analyse de la situation ?
  • Réponse du 30/09/2011
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Un accès souple et continu au financement est, pour une entreprise, une condition indispensable à un développement. stable et soutenu. Obtenir un tel accès nécessite généralement de la part de l'entreprise une structure solide de financement, une liquidité suffisante sur le long terme ou encore une position marketing avantageuse.

    Pour les start-ups ou spin-off, un financement peut s’avérer plus difficile à obtenir car les éléments cités précédemment ne peuvent encore être entièrement connus ou démontrés. Il y a dès lors une prise de risque beaucoup plus importante de la part d'organisme de financement en ce qui concerne le capital-risque.

    Des outils wallons permettent à la Région de prendre sur elle-même une part de la prise de risque rendant dès lors possible un investissement plus Important de la part des partenaires privés. Les interventions de la région étant minoritaires ou complémentaires, celle-ci bénéficie de l'expertise des autres participants au financement.

    Via le cofinancement - impliquant des prêts subordonnés - et la garantie, la Sowalfin permet aux banques, soit de partager leur prise de risque, soit d'avoir leurs interventions partiellement couvertes. Au travers de ces mécanismes, l'organisme public wallon facilite l'accès pour les entreprises à du financement qui, dans le cas d'octroi d'un prêt complémentaire subordonné à une «jeune pousse », peut s'apparenter au capital-risque privé.

    Fln 2010, l'encours de la Sowalfin au niveau du cofinancement et de la garantie était de 58,3 millions d’euros: et de 106,6 millions d’euros respectivement.

    Pour ce qui concerne les capitaux à risques publics stricto sensu, Il y a la SRIW et les Invests dont les interventions représentent un volume de financement relativement important. Le portefeuille de la SRIW, comme elle l'indique dans la publication de ses chiffres clés, est constitué d'environ 400 entreprises, ce qui représente un montant de près de 740 millions d'euros d'immobilisations financières à fin 2010.

    En 2010 toujours, le Groupe SRIW à réalisé des engagements qui représentaient un montant total de 104,4 millions et concernaient 102 entreprises. Quant aux Invests, ils ont en portefeuille un nombre important d'entreprises qui occupent au total plus de 16 000 personnes. En 2010, les Invests ont accepté 335 demandes d'intervention pour un montant de près de 100 millions d'euros.

    Le gouvernement est également d'avis que le capital-risque public ne doit pas être une fin en soi. C'est notamment dans ce contexte que, lorsqu'un Invest entre dans le capital d'une start-up, les conditions et modalités de sortie du capital sont organisées dès ce moment par convention. Une transition vers le capital-risque privé est dès lors généralement prévue.

    Mais cette transition doit être également facilitée. Des solutions comme la mise sur pied de fonds mixtes privé/public ou d'un réseau de sociétés de capital-risque (privés et publics) comme suggérée par l'UWE doivent être et sont prises en compte par le gouvernement dans le cadre de sa réflexion visant à favoriser le développement des PME wallonnes. La possibilité d'encourager la mise en place de fonds d'investissement purement privés consacrés aux PME à l'échelon de la Wallonie ne doit pas non plus être ignorée.

    Cette préoccupation, qu'est le besoin de faciliter la transition vers du capital-risque privé, ne concerne pas seulement la Wallonie mais l'Union Européenne dans son ensemble. Ainsi, le gouvernement ne doit pas, d'une part, minimiser la nécessité d'action en vue de faciliter cette transition et, d'autre part, se précipiter afin de prendre en considération l'ensemble des éléments pertinents dont la dimension européenne de la problématique.