/

L’activité de la fondation destinée à améliorer l’image de l’aéronautique sur le site de Cerfontaine.

  • Session : 2002-2003
  • Année : 2003
  • N° : 22 (2002-2003) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 30/01/2003
    • de LEBRUN Michel
    • à KUBLA Serge, Ministre de l'Economie, des PME, de la Recherche et des Technologies nouvelles

    Voici un an, une fondation destinée à améliorer l'image de l'aéronautique dans notre pays a été créée. Il s'agit de la Fondation Baron Pierre de Caters.

    Ses activités s'articulent autour de:

    - l'organisation d'événements aéronautiques civils de grande envergure;
    - la construction d'aéronefs par des jeunes en difficulté scolaire et/ou sociale;
    - l'offre à des jeunes entre 16 et 20 ans de la possibilité d'entreprendre une formation de pilote privé;
    - la construction d'un centre de découverte aéronautique.

    La Région wallonne a entamé la construction d'un aérodrome à Cerfontaine, à proximité des lacs de l'Eau d'Heure. La Fondation a émis le souhait de pouvoir y installer ses activités principales. Ceci dans l'attente de pouvoir installer une cellule de formation par province, de manière à couvrir l'ensemble du territoire belge.

    Il s'avère en effet que cet aérodrome constituerait un choix idéal car, parallèlement à la possibilité de développer la totalité des activités, il se trouve à l'amont des importantes industries aéronautiques carolorégiennes et il permet au projet de contribuer à la vocation touristique de cette contrée.

    La Fondation a initialement demandé à la Région wallonne de l'aider à démarrer ses activités. Cette démarche n'a malheureusement jamais abouti à quelque chose de concret.

    Depuis lors, elle a trouvé des investisseurs étrangers qui sont prêts à investir 750.000 dollars US pour réaliser son programme. La proposition des investisseurs est plus que favorable puisque, sans apport, elle pourrait prétendre à la moitié des bénéfices générés sur le site, ce qui permettrait d'entamer rapidement le programme social.

    Néanmoins, elle souhaite que la gestion de l'aérodrome lui soit conjointement confiée pour une période de dix ans en le “privatisant”, tout en gardant un caractère public en ce qui concerne les heures d'ouverture, l'accueil des visiteurs extérieurs et des utilisateurs. A priori, cela ne devait pas poser de problème puisque la Fondation prendrait en charge tous les frais inhérents à l'entretien et au bon fonctionnement du site en échange de la perception des recettes. Ceci semblait une solution intéressante pour la Région wallonne puisque les deux autres aérodromes publics, à savoir Spa et Saint Hubert, génèrent annuellement des coûts minimum pris en charge par la Région.

    Cette exigence est compréhensible vu que “l'événementiel” est, par définition, un capital à risque. Les investisseurs veulent être certains de récupérer leur capital, mais ils veulent surtout que le concept soit mené à son terme, quelles que soient les circonstances.

    Malgré le soutien de nombreuses personnalités, la Fondation a actuellement l'impression de se trouver face à un mur infranchissable du côté de la Région wallonne.

    Malheureusement, dans la réalisation du projet, le temps est compté. Dans le cas d'une réponse trop tardive, d'une part, il risque d'être impossible d'obtenir des budgets de sponsoring vu que les grosses sociétés ont déjà établi leur budget pour l'année prochaine. D'autre part, les patrouilles aériennes, pilotes de démonstration et autres intervenants des manifestations, réalisent et clôturent leur calendrier d'activités au cours des premiers mois de l'année.

    Certains prétendent même qu'un des experts en aéronautique de Monsieur le Ministre aurait lui-même des vues sur la gestion de cet aérodrome.

    Quel est le programme des travaux de Monsieur le Ministre à l'aérodrome de Cerfontaine ?

    Monsieur le Ministre confirme-t-il sa volonté de privatiser l'exploitation de cet aérodrome ?

    La Fondation Baron Pierre de Caters paraît-elle à Monsieur le Ministre un partenaire fiable ? A-t-il connaissance d'autres candidats pour la gestion ?

    Qu'en est-il de ces rumeurs qui affirment qu'un des experts de Monsieur le Ministre aurait des vues sur cet aérodrome ? Doit-on mettre ces rumeurs en relation avec la SOWAER ?
  • Réponse du 14/02/2003
    • de KUBLA Serge


    Le nombre d'aérodromes publics en Région wallonne passera prochainement à 3 unités avec l'ouverture prévue du site de Cerfontaine fin mai/début juin 2003.

    Première question: le programme d'achèvement des travaux

    Décidé par vous-même à la fin de la précédente législature, l'aménagement de l'aérodrome de Cerfontaine représente à ce jour un investissement de plus de 8 millions d'euros pour la Région wallonne.

    Sont actuellement définitivement réalisés et/ou irrévocablement en voie de finalisation pour la date d'ouverture : la piste de 160 X 900 mètres, le bâtiment technique, le bâtiment administratif, le drainage de la piste, l'aménagement des abords ainsi que la construction de deux hangars, l'un pour les avions et l'autre pour les planeurs. Les prochains mois seront mis à profit pour la finalisation de la mise en conformité aux normes internationales et l'homologation de l'aérodrome.

    Deuxième question : la volonté de privatiser cet aérodrome.

    Conformément au décret du 23 juin 1994, et comme c'est le cas, reconnaissons-le avec un certain succès, pour les deux aéroports en Région wallonne, j'envisage qu'un certain nombre de compétences de la Région wallonne soient progressivement concédées ou sous-concédées, cela, tout en veillant à ce que l'autorité garde la haute main sur les aspects de sûreté et de sécurité des pratiques aériennes. En parallèle, j'envisage de confier à la SOWAER le suivi domanial du site, de la même manière que sur les aéroports. Je suis convaincu que l'objectif recherché au travers des mises en concession permettra d'une part, de dynamiser la gestion du site et d'autre part, d'identifier un certain nombre d'utilisateurs compétents et motivés pour l'implantation et le développement d'activités liées aux métiers et aux différents secteurs de l'aviation. Dans le cadre de la mise en concession, et dans la mesure où il s'agit d'infrastructures publiques qui doivent être accessibles à tout utilisateur potentiel, il est important selon moi d'opérer une claire distinction entre les aspects de gestion et d'utilisation.

    Troisième question : la fiabilité de la Fondation de Caters;

    Mes collaborateurs sont en contact avec un certain nombre d'interlocuteurs qui se sont manifestés à ce jour, certains à propos de la gestion du site, d'autres concernant une utilisation du site. A titre indicatif, parmi nos interlocuteurs figurent notamment quelques clubs d'aviation (planeurs principalement), un assembleur d'ULM ainsi que la fondation que vous mentionnez. La Fondation présente toutefois la singulière particularité de lier sa demande “d'utilisateur” à celle de “gestionnaire” du site. Mes collaborateurs et moi-même avons fait savoir, verbalement et par écrit, à la Fondation, les raisons énoncées ci-avant pour lesquelles nous entendons distinguer les volets “utilisation” et “gestion” et la mise strictement sur le même pied de tous les candidats sur le site.
    Dès à présent, des engagements peuvent être pris avec des candidats utilisateurs et c'est d'ailleurs dans ce cadre que le dossier de la Fondation est examiné par mon Cabinet avec la collaboration de l'Administration.
    Dès février 2003, je ferai au Gouvernement des propositions pour le volet gestion du site de l'aérodrome de Cerfontaine.

    Quatrième question : les rumeurs de vue de l'un de mes experts sur l'aérodrome.

    Je n'ai connaissance d'aucune rumeur à ce sujet, et n'ai désigné aucun expert dans ce dossier en dehors de mon Cabinet et de l'Administration.