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Le fait que le LED joue sur la corde du développement durable

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 793 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Une lampe LED a une durée de vie de vingt-cinq ans, contre un an pour une lampe incandescente.

    Les lampes LED, en effet, sont bien moins énergivores que les lampes incandescentes - dont la commercialisation en Europe est condamnée, à terme, et donc bien plus respectueuses pour l’environnement.

    Au premier trimestre 2011, la vente des produits LED a fortement augmenté.

    Actuellement, les lampes LED coûtent encore assez chères. Mais il y a une volonté de baisser les prix le plus vite possible afin d’augmenter les ventes.

    En termes de luminosité et de spectre lumineux, les LED équivalent au moins les lampes classiques.

    Y a-t-il une volonté de réduire la consommation électrique entre autres par l’usage de lampes moins énergivores telles les LED ? Que prévoient les différents cahiers de charge ?

    Qu’en est-il dans les services publiques ? Dans la fonction publique wallonne ? Dans les pararégionaux ? Dans les services des communes, des paracommunaux et des intercommunales ?

    Peut-on chiffrer le potentiel en matière d’économie d’électricité par le recours systématique aux LED ?
  • Réponse du 22/09/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Énormément d'informations circulent actuellement sur les «Leds» et il convient tout d'abord de rappeler certains éléments techniques importants.

    Actuellement, une ampoule à Leds atteint une performance photométrique équivalente à celle d'une ampoule à incandescence de 40W.

    Les Leds les plus performantes sont les Leds « blanc-froid» qui ont une efficacité lumineuse de plus de 100 lumens/watt mais ont comme inconvénient d'émettre une lumière froide que l'on qualifie de « blafarde » (température de couleur de l'ordre de 5 000 à 8 300 degrés Kelvin).

    Les Leds « blanc-chaud » sont moins performantes (70 lumens/watt) mais sont préférées aux Leds « blanc-froid » pour leur lumière chaude plus agréable (température de couleur de l'ordre de 3 500 degrés Kelvin).

    En outre, la lumière émise par les Leds est directionnelle. Pour cette raison, elles sont mieux adaptées à la mise en valeur de certains espaces ou objets (balisage, décoratif, accentuation, ... ), plutôt qu'à la création d'un éclairage uniforme.

    En ce qui concerne plus précisément leur durée de vie, elle peut atteindre 50 000 heures en théorie. Toutefois, cette durée de vie est fortement influencée par la température de la jonction et l'important dégagement thermique au niveau de la jonction des Leds doit absolument être contrôlé sous peine de voir la durée de vie et le flux lumineux divisés par 4 ou 5.

    Ainsi, les faits, mon administration m'indique que l'efficacité énergétique de luminaires spécialement développés pour les Leds est jusqu'à présent soit équivalente soit inférieure aux luminaires équipés de tubes «fluos» les plus performants (T5 avec ballast électronique).

    Enfin, lors d'opérations de relighting, il faudra redimensionner l'installation existante en fonction des performances des luminaires Leds au risque de ne pas respecter les niveaux d'éclairement requis par la norme NBN-EN-12464.

    Ainsi, avec les Leds actuellement sur le marché, le Département de l'Energie explique que leur intégration dans un luminaire existant, non conçu initialement pour recevoir des Leds, entraîne un éblouissement plus important et une diminution du rendement lumineux global. Une simple opération de remplacement de tubes « fluos» par des tubes Led « équivalents » dans un vieux luminaire ne permettra donc pas de respecter les niveaux d'éclairement recommandés par la norme précitée.

    D'autres alternatives aux lampes à incandescence existent et sont déjà largement utilisées. Ce sont principalement, pour les bâtiments résidentiels ou de bureaux :
    - les lampes halogènes à haute efficacité énergétique (gain de 30 % par rapport à une incandescence);
    - les lampes fluocompactes dites « fluos» (gain de 70 % par rapport à une incandescence) .

    Les Leds, quant à elles, permettent un gain de 80 % par rapport à une incandescence.

    A partir du milieu des années 90, la technologie qui a été adoptée pour améliorer l'éclairage des bureaux en Wallonie consistait et consiste encore en des armatures équipées de tubes « fluos» TL5 pour lesquels le flux émis est plus important pour un diamètre réduit et permet donc une meilleure gestion du flux. Ces tubes doivent être équipés de ballasts électroniques dimmables et d'optiques à haut rendement, le tout associé à une bonne gestion de l'éclairage.

    Dans les cahiers des charges, l'utilisation de luminaires à base de Leds n'est pas encore généralisée principalement à cause d'un prix d'achat encore fort élevé et d'un meilleur rapport « gain énergétique / investissement » pour un luminaire classique équipé de tubes « fluos ».

    Certains halls d'entrée de bâtiments du SPW ont déjà été équipés de spots à Leds comme par exemple ceux de bâtiments situés Square Léopold, Marché aux Herbes, Rue brigade d'Irlande, Espace Bibot ou Place de Wallonie.

    La Wallonie favorise, à l'aide de primes ou de subsides, l'utilisation d'un éclairage de qualité ayant une bonne efficacité énergétique. On peut citer par exemple le Fonds Energie avec les primes personnes morales, le Programme UREBA (communes, CPAS, Provinces, écoles, hôpitaux, piscines, ASBL), le programme AMURE (tertiaire industriel), les déductions fiscales pour investissement économiseurs d'énergie (Entreprises industrielles commerciales ou agricoles, titulaires de professions libérales).

    Il serait bien évidemment possible de faire un calcul théorique de l'économie engendrée en Wallonie par le remplacement systématique des éclairages actuels par des éclairages Leds en se basant sur la part de l'éclairage dans les consommations totales et en estimant les économies d'énergie à 80% de ce chiffre. Mais, ne disposant pas d'un inventaire de chacun des points lumineux présents en Wallonie, ce chiffre serait purement théorique et finalement non réaliste car il suppose que l'ensemble des sources seraient remplacées et que l'ensemble des sources remplacées seraient des ampoules à incandescence ce qui est loin d'être le cas, surtout dans le secteur tertiaire, déjà souvent équipé par des sources plus efficaces ne permettant plus un gain que de 10%.