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Les pompiers prêts à l'action

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 607 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à FURLAN Paul, Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville

    « L’incendie des Fagnes a montré la pauvreté de nos moyens et, en cas d’accident nucléaire, on court à la catastrophe ». Ce sont les commentaires du chef des pompiers faits juste au moment de l’accident nucléaire au Japon. C’est interpellant si on compare l’incendie des Fagnes avec un éventuel accident nucléaire.

    « Nous disposons certes d’autopompes et de citernes pour les feux de forêt mais pas de service héliporté. Aussi devons-nous parfois faire appel à la police fédérale. Il faut faire, de façon urgente, un inventaire des moyens existants et des besoins à couvrir - puis investir là où c’est nécessaire. ». Le destinataire de la demande est bien identifié, c’est le niveau fédéral. Mais au vu que les services des pompiers dépendent d’un pouvoir organisateur (les communes) dont Monsieur le Ministre a la charge, relayera-t-il la demande auprès de son collègue fédéral ? Dans le cadre d’une conférence interministérielle ?

    « Je suis le commandant des pompiers de Sambreville : savez-vous que j’ai appris par la presse l’incident qui s’est produit voici quelques mois à l’Institut des radioéléments de Fleurus ? Personne n’avait jugé utile de nous prévenir. ». Les pompiers belges ne disposent ni de la formation adaptée, ni des moyens adéquats pour faire face à ce risque. Et la communication entre les gestionnaires des installations et les corps de pompiers est mauvaise, voire nulle. C’est interpellant !

    Comment œuvrer dans le cadre des compétences régionales (tutelle sur les communes) pour améliorer, en concertation avec l’autorité fédérale, la formation et le flux de l’information indispensable en cas d’accident nucléaire ? Cette dimension de la problématique a fait l’objet des stress-tests commandés par le niveau fédéral ? Y a-t-il une coordination entre les Régions et le niveau fédéral en ce qui concerne la mise sur pied d’un plan d’intervention en cas d’accident nucléaire ? Dans un tel scénario, personne ne pourra plus se retrancher derrière une répartition de compétences en fonction de laquelle les rôles sont répartis. Il faudra privilégier la concertation et le coopération entre toutes les institutions concernées, et ce, longtemps avant qu’un tel événement ne se produise (ce que personne n’espère).
  • Réponse du 30/09/2011
    • de FURLAN Paul

    Fin mars, le Conseil européen annonce que, suite aux événements de Fukushima, la sûreté de toutes les centrales nucléaires européennes doit être vérifiée sur base d'une analyse des risques baptisée « stress-test ». L'objectif de ce stress test est d'évaluer dans quelle mesure les centrales nucléaires disposent de marges de sûreté qui garantissent la sûreté de leur exploitation, même en situation d'urgence extrême.

    L'AFCN (l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire) est responsable de la surveillance et du contrôle exercés par les autorités dans les domaines de la radioprotection et de la sûreté nucléaire au sein des installations nucléaires belges.

    Il s’agit là de l’aspect préventif de la problématique. Un autre aspect concerne la gestion de crise après le déclenchement d’un accident nucléaire.

    Depuis 1991, il existe en Belgique un plan d’urgence national pour la gestion d’accidents nucléaires et radiologiques. Ce Plan d’Urgence Nucléaire et Radiologique pour le Territoire belge a été actualisé en 2003 sur base des expériences acquises lors des exercices de plan d'urgence.

    Le plan d’urgence nucléaire décrit la responsabilité de toutes les parties concernées, l’organisation générale appliquée, les zones de planification d’urgence, les mesures de protection pour l’homme et l’environnement, des niveaux-guides d’intervention pour la population et les services de secours,...

    Pour une situation d'urgence nucléaire, la gestion de crise est coordonnée au niveau national par le Centre gouvernemental de coordination et de crise (CGCCR), qui est placé sous la tutelle du ministre de l'Intérieur. La mise en œuvre des actions décidées au niveau fédéral et les opérations des équipes d'intervention sont ensuite placées sous la direction des gouverneurs de province, avec la collaboration des communes concernées.

    Les gouverneurs établissent – en complément au plan national – un plan particulier d'urgence et d'intervention pour les risques nucléaires liés aux installations situées sur le territoire de leur province ou à proximité de celui-ci.

    De plus, depuis la création du Centre régional de crise de Wallonie (CRC-W), celui-ci informe les membres du Gouvernement wallon en cas de crise importante et collabore étroitement avec les services des Gouverneurs et le CGCCR.
    C’est ainsi que le CRC-W a participé aux exercices suivants en matière nucléaire : en novembre 2009 à l’exercice de Tihange, en mai 2010 à l’exercice transnational organisé par la France sur le site de la centrale de Chooz, en juin 2010 à l’exercice de l’Institut des radioéléments à Fleurus. En outre le CRC-W participera au prochain exercice de Tihange actuellement planifié en 2012.
    Très récemment encore, lors de l’incident de Marcoule dans le Sud de la France, le CRC-W s’est informé auprès des autorités fédérales pour savoir s’il y avait des conséquences potentielles au niveau de la Wallonie, ce qui n’était heureusement pas le cas.

    Par ailleurs, le CRC-W est associé à l’élaboration des plans d’urgence et d’intervention pour les aspects relevants des compétences régionales.

    Enfin, le CRC-W représente la Région wallonne auprès de la cellule de gestion du CGCCR ; celle-ci se réunit lors du déclenchement d’une phase fédérale, par exemple en cas d’accident nucléaire important.

    La problématique est donc plus que jamais au cœur des préoccupations et tous les niveaux de pouvoirs collaborent au mieux dans la mesure de leurs compétences respectives à une prévention optimale de tels accidents.