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"des Flamands trilingues à 18 ans"

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 886 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Pascal Smet (SP.A), le ministre flamand de l’enseignement, est satisfait : sa note sur les langues vient d’être approuvée par le Gouvernement flamand. Elle doit encore franchir le cap du conseil flamand de l’Enseignement (le Vlor) et du débat parlementaire avant d’être mise en œuvre : d’ici la rentrée 2013-2014, l’anglais sera alors promu première langue étrangère dans les écoles du Nord, en se hissant au même niveau que le français.

    Le statut de la troisième langue nationale, l’allemand, est aussi revu dans une autre note. Les jeunes ayant pris des dispositions pour les langues disposeront de la possibilité de choisir soit l’allemand. » (presse francophone)

    Voilà un objectif ambitieux qui doit nous interpeller à deux égards :
    - d’abord par le fait que l’anglais sera la première langue étrangère promue par le Flamands au même titre que le français (ou l’Allemand) ;
    - ensuite par la volonté de ne pas se contenter d’un bilinguisme mais de viser le trilinguisme.

    Je n’ai pas de doute que le Nord du pays va y parvenir. Où en sommes-nous depuis tant d’années d’efforts, de déclarations d’intentions, de projets, d’annonces …. ? J’ai bien peur que – à quelques exceptions près – nous soyons toujours au stade d’un projet ou d’un objectif mais que la concrétisation de celui-ci ne sera pas pour demain, ni même pour après-demain. Alors que l’enjeu est important : c’est l’ouverture vers le monde, notre capacité de nouer des relations culturelles et commerciales, la conquête de nouveaux marchés dans un monde globalisé … qui nous caractériseront ou, à l’inverse, témoigneront d’un certain repli sur soi-même.

    Les efforts déployés par la Région wallonne afin de compenser le manque de connaissances acquises dans l’école me paraissent être la goutte d’eau dans l’océan – l’apprentissage des langues à l’âge adulte nécessitant bien plus d’efforts qu’à l’âge scolaire. Ne faut-il dès lors pas intensifier les politiques croisées entre la Région wallonne et les deux Communautés dans le but de transformer les objectifs en résultats ? Et investir plus de moyens (régionaux) dans l’apprentissage des langues par ceux qui vont arriver demain sur le marché de l’emploi (pour chaque euro investi dans l’apprentissage des langues pendant l’âge scolaire, on devra demain en investir cinq pour convaincre les individus à l’âge adulte de substituer la monoculture par une certaine biodiversité linguistique) ?
  • Réponse du 20/10/2011
    • de ANTOINE André

    Parmi les priorités qui sont les miennes, j’ai effectivement mentionné à plus d’une reprise ma volonté de favoriser le passage des frontières et d’intensifier l’apprentissage des langues à travers un vaste plan mobilisateur. Dans cet esprit, les mesures soutenues par la Région wallonne s’adressent, bien sûr, aux demandeurs d’emploi, mais également aux élèves

    1° Le plan Langues

    Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, j’ai maintenu la politique initiée en faveur des langues, une politique orientée à la fois vers les demandeurs d’emploi, les élèves ou étudiants et les travailleurs. Au cours des années 2010 et 2011 (chiffres au 30 juin), 1467 bourses d’immersion linguistique accessibles aux demandeurs d’emploi et aux étudiants souhaitant effectuer une seconde rhéto à l’étranger ont été délivrées. A cela, il faut ajouter les 511.087 heures de formations intensives réalisées en centre de formation FOREM. Sans oublier les apprenants de l’IFAPME et l’enseignement qualifiant à terme.

    Quant à sur l'ouverture vers le monde, la capacité de nouer des relations culturelles et commerciales, la conquête de nouveaux marchés dans un monde globalisé. Je vous dirai qu’à partir de janvier 2012, les étudiants en dernière année d’une formation en commerce, langues, … pourront bénéficier de bourses pour une immersion en entreprise ou dans une université au Brésil, en Inde, en Russie ou en Chine (BRIC).


    2° La plate-forme langues

    Au-delà du Plan Langues inscrit dans le Plan Marshall 2.vert, dont je viens de rappeler les grandes lignes, je vais créer une Plateforme Web, essentiellement axée sur les trois langues nationales, ainsi que sur l’anglais.

    La Plate-forme Web d’Apprentissage des Langues sera accessible gratuitement par connexion Internet à toute personne de plus de 18 ans (ainsi qu’aux mineurs anticipés et aux mineurs d’âge en formation en alternance) résidant en Région wallonne, la plate-forme sera disponible de deux manières :
    - soit au départ d’un espace de connexion public (centre de formation ou espace multimédia) situé en Région wallonne ;
    - soit au départ d’un ordinateur personnel privé.


    Ma volonté est justement d’amener le citoyen à se découvrir, se tester, s’épanouir sur la plate-forme avant de franchir la porte d’un organisme privé ou public de formation en langues ou de poursuivre son apprentissage, seul ou accompagné.

    Au niveau de la sensibilisation, de l’encadrement et du soutien aux utilisateurs, un tour de Wallonie aura pour objectif d’aller à la rencontre du public et d’ainsi lui venir en aide au niveau technique mais également pédagogique. Des experts sillonneront la Wallonie à raison de deux villes par jour afin de rencontrer le citoyen soucieux de parfaire ses connaissances.


    3° La mobilité interrégionale

    Enfin, j’ai toujours soutenu les actions de collaboration avec la Flandre et, dans le champ de mes compétences, la mobilité des demandeurs d’emploi.

    Le partenariat interrégional entre le VDAB, Actiris, l’ADG le FOREM et Bruxelles formation à permis de créer un système de données dans le but de favoriser l’échange d’informations sur les offres d’emploi en cas de pénurie de main-d’œuvre.

    Des équipes mixtes VDAB/le Forem ont également été mises en place. Elles assurent la gestion active des postes de travail, sélectionnent les candidats et, au besoin, les accompagnent dans les entreprises. Elles organisent aussi des jobdatings, c’est-à-dire des rencontres entre les demandeurs d’emploi et un/plusieurs employeur(s) d’un même secteur ou quelques PME d’un même site, ayant plusieurs postes de travail à pourvoir.
    Depuis le lancement du projet « Mobilité interrégionale », les résultats sont toujours encourageants au niveau de la gestion active de ces offres d’emploi et du volume de personnes insérées :
    * En 2009 : 1.470 insertions
    * En 2010 : 1.298 insertions
    * Au 1er sem. 2011 : 651 insertions

    Enfin, lorsque les demandeurs d’emploi souhaitent développer leur recherche au niveau international ou transfrontalier, ils peuvent bénéficier des services d’EURES (réseau de coopération dont l'objectif est de faciliter la mobilité géographique et professionnelle des travailleurs).

    En effet, le Forem participe activement à EURES (EURopean Employment Services), réseau de coopération dont l'objectif est de faciliter la mobilité géographique et professionnelle des travailleurs, un aspect de ce qu'on appelle "la libre circulation", au sein de l’Espace Economique Européen (EEE). 

    Sa mission est de fournir des informations, des conseils et un soutien aux Européens qui désireraient travailler dans un autre pays, ainsi qu’aux employeurs souhaitant recruter du personnel à l’étranger.