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La priorité quant à la pauvreté des enfants

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 384 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 05/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    En cette année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, le thème de la pauvreté sera une donnée politique incontournable.

    De plus, c’est un problème qui se pose dans tous les pays d’Europe. Pas moins de 79 millions d’Européens, soit 16% de la population totale, vivent sous le seuil de pauvreté.

    20% d’entre eux sont des enfants.

    Les experts sont unanimes : c’est en accordant la priorité à la pauvreté des enfants que l’on pourra briser la spirale de la pauvreté.

    Quelle est la situation au niveau de la Région wallonne ? La crise a-t-elle amplifié la tendance à la paupérisation des familles avec enfants ? … Des familles monoparentales ? Quelles sont les mesures mises en place par les départements de Madame la Ministre afin d’y remédier ?
  • Réponse du 04/10/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Début 2011, dans le cadre de la stratégie EU2020, un programme national de réformes (PNR) a été adopté par le Gouvernement belge. Chaque entité, dont la Wallonie, a participé à l’élaboration du PNR.

    Pour ce qui concerne la pauvreté, le PNR poursuit l’objectif de sortir 380 000 belges de l’exposition au risque de pauvreté d’ici 2020, sur un total de 1 900 000. Ce dernier chiffre peut surprendre. Il est le résultat d’un indice synthétique composé de l’indice de pauvreté monétaire, l’indice de pauvreté relative et l’intensité de main d’œuvre au sein des ménages.

    En septembre 2010, sur l’initiative du Secrétaire d’Etat à la Lutte contre la Pauvreté, Philippe Courard, une conférence européenne consacrée à la pauvreté des enfants a été organisée à Marche. Lors de cette conférence, ont été établies des recommandations pour combattre la pauvreté infantile.

    En se limitant au seul risque de pauvreté monétaire, en Belgique, près de 400 000 enfants vivent dans un ménage dont le revenu se situe sous le seuil de pauvreté, soit 21%. En Wallonie ce chiffre est de 22%, pour 10% en Flandre et 30 % à Bruxelles.

    Suite à cette conférence de Marche et à l’adoption du PNR, les Ministres des différentes entités du pays, ont convenu de réunir régulièrement 6 groupes de travail permanents, dont un consacré à la réduction de la pauvreté des enfants.

    Les facteurs de risque sont connus : famille monoparentale, absence de revenu décent, coût du logement et de l’énergie, déficience dans la couverture des frais liés aux enfants, comme l’absence de réelle gratuité scolaire par exemple.

    Si on considère que lutter pour sa survie au quotidien est un travail à temps plein, on se rend compte aussi que les seuls critères financiers sont insuffisants à décrire la pauvreté, et plus particulièrement celle des enfants. Ainsi, l’impossibilité d’aller au cinéma, de partir en classe verte, de bénéficier d’une alimentation équilibrée, de vivre dans un logement décent, provoquent l’exclusion.

    Les initiatives visant à lutter contre la pauvreté des enfants devront donc tenir compte de ces deux facteurs : social et financier.

    Par ailleurs, des mesures spécifiquement destinées aux enfants sont limitées. C’est en prenant des mesures pour booster l’emploi, pour aider les familles, que nous contribuerons aussi à réduire la pauvreté des enfants. C’est aussi le sens qu’il faut donner au plan Marshall.

    Aujourd’hui, dans mon département, un certain nombre de politiques sont menées. Je peux citer à titre d’exemples :
    - les interventions d’aides familiales à domicile ;
    - le travail des services de médiations de dettes ;
    - l’accueil des enfants et des adultes dans les maisons d’accueil, anciennement appelées « maisons maternelles ». Pour ce secteur, un tiers des bénéficiaires du décret de février 2004 sont des enfants ;
    - les consultations des services de santé mentale, largement fréquentées par des enfants ;
    - le suivi médical par les associations de santé intégrée ou maisons médicales.

    Dans le cadre du suivi de la conférence de Marche, de la mise en œuvre de la DPR et du PNR, diverses mesures seront prises :
    - une augmentation de l’offre dans les services d’accueil de l’enfance et de l’aide aux personnes, afin de faciliter la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée. La mesure implique la création d’ici 2014 de 1.250 nouveaux emplois ainsi que des investissements dans les infrastructures ;
    - le financement structurel de 8 abris de nuit agréés d’ici 2014. A cet égard, on observe depuis quelques années, une croissance du nombre de jeunes femmes avec enfants qui fréquentent ces institutions. Il en sera tenu compte ;
    - le renforcement de la lutte contre le surendettement, par un refinancement et une réforme du secteur ;
    - le développement des mesures pour l’accès à un logement abordable et de qualité pour tous.

    Cette liste n’est pas exhaustive, et ne prend pas en compte tout ce qui est entrepris dans le cadre du plan Marshall.

    D’autres initiatives sont prises par les communes via les plans de cohésion sociale. Ainsi, de nombreuses actions mises en œuvre dans le cadre des PCS contribuent à l’intégration des enfants, sans distinction. Le rapport d’activité 2010 des PCS sera disponible d’ici quelques semaines et soumis au Gouvernement.

    Enfin, à l’initiative du Ministre-Président, Monsieur Rudy Demotte, un plan de travail consacré aux Droits de l’enfant est en cours de rédaction. Chaque département de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie contribue à ce plan, dont certaines mesures auront un impact réel sur la qualité et le niveau de vie des enfants.