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Les réseaux locaux, un rempart contre l'isolement social

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 385 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 06/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    L’isolement relationnel est un fléau qui frappe de plus en plus de citoyens de tous les âges, mais particulièrement les personnes âgées. C’est une situation qui peut mener à différents types de maladies sur le plan de la santé mentale.

    Des études montrent que près d’une personne âgée sur cinq souffre d’isolement social. Il n’y a pas de lien direct avec le niveau de vie : l’isolement touche aussi des seniors aisés. Mais la pauvreté est un facteur et un facteur de renforcement.

    L’exclusion sociale résulte toujours d’une accumulation de problèmes : de précarité financière, mais aussi de santé, de logement, de mobilité… Et cet effet cumulatif est encore plus sensible quand on vieillit.

    Le lien entre l’isolement des personnes âgées et l’étendue du réseau social qu’elles ont constitué tout au long de leur vie : plus quelqu’un a investi dans un réseau de relations humaines, moins il risque de se retrouver seul au moment de la vieillesse. Ce n’est pas seulement une question de maintenir les contacts au-delà de l’âge de la retraite. C’est aussi l’expérience de vie, savoir comment s’y prendre qui jouent en faveur de l’intégration du senior dans les réseaux existants.

    Le développement de la vie associative est donc un des meilleurs remparts contre ce phénomène. Mais cela nécessite souvent une démarche proactive de la part de la personne concernée pendant sa vie active. Comment créer, au niveau des associations, les conditions pour favoriser la participation des seniors aux activités développées ? Bon nombre d’autorités publiques accordent des aides aux asbl qui mènent une politique active en faveur des jeunes. Ne doit-on pas mener la même réflexion dans la direction des personnes handicapées et des seniors ?

    La conclusion de ces études est qu’il faut encourager les citoyens à s’engager dans l’un ou l’autre réseau associatif, que ce soit sur le plan environnemental, social, culturel ou autre. Vu le démantèlement actuel des réseaux sociaux, ne faut-il pas lancer une campagne de sensibilisation en faveur de l’engagement volontaire ? En faveur du bénévolat ?
  • Réponse du 04/10/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Le manque de contacts sociaux est effectivement souvent associé à une amplification des problèmes de santé physique et psychologique, facteurs de risque de départ précoce en lieu de vie collectif.

    C’est pourquoi de nombreuses initiatives existent et visent à lutter contre l’isolement social des aînés.

    Ainsi dans le cadre du plan de cohésion sociale par des associations partenaires, dans le cadre de mes compétences, certaines communes ont développé des actions visant à favoriser le retissage de liens sociaux intergénérationnels et interculturels.

    La Croix-Rouge de Belgique développe par ailleurs des actions de lutte contre l’isolement et la solitude à destination des personnes âgées ; je pense aux rencontres collectives et participatives de personnes âgées isolées, mais aussi à Hestia, un programme de volontariat axé sur des visites hebdomadaires à domicile visant à apporter un réconfort relationnel à des personnes socialement isolées.

    Il convient également de rappeler le rôle essentiel joué par le réseau wallon de services d’aide aux familles et aux personnes âgées, les aides familiales et les gardes à domicile remplissent une mission sociale essentielle au quotidien auprès d’aînés isolés.

    Des subventions sont par ailleurs accordées depuis plusieurs années à diverses associations dont les activités encouragent la participation active des personnes âgées dans la société ainsi que le développement de liens intergénérationnels. Je pense, par exemple, à l’association Atoutage qui assure un encadrement méthodologique de projets intergénérationnels locaux.

    Par ailleurs, à l’occasion d’un Gouvernement commun avec la Communauté française, différentes mesures ont été prévues pour initier nos aînés aux technologies de l’information et de la communication, et en particulier à l’outil Internet. C’est dans cette perspective que j’ai consacré un budget de 130 000 euros à 35 projets dans le cadre d’un plan « Papy et mamy surfeurs » qui comporte deux volets :
    - l’organisation gratuite de modules de sensibilisation, de formation et/ou d’animation aux TIC pour les aîné(e)s, au sein des Espaces Publics Numériques (EPN) ;
    - l’organisation, par les EPN, de formations gratuites et adaptées au sein des maisons de repos, maisons de repos et de soins et des résidence-services.

    Soulignons enfin que 2011 est l’année européenne du volontariat, occasion unique de mettre en valeur l’action des personnes volontaires, de leur accorder la place qui leur revient et de rendre hommage à ces citoyens engagés.

    La Plate forme francophone du Volontariat est dans ce cadre une structure pluraliste composée de 30 associations représentatives des grands secteurs de la vie associative et de l’engagement volontaire (l’action humanitaire et la solidarité internationale, l’aide sociale et judiciaire, la culture et les loisirs, l’environnement, la formation et l’enseignement, la jeunesse et les séniors, les soins de santé, le sport, les courants philosophiques, la famille,...) et représente près de 300 000 volontaires en Communauté française.