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Les cellules mobiles d'intervention

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 389 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 13/09/2011
    • de BARZIN Anne
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Depuis 2009, il existe en Région wallonne, des cellules mobiles d'intervention pour les personnes qui présentent un handicap mental et des troubles graves du comportement.

    L’objectif de ces cellules mobiles est de soutenir les personnes entourant cette personne handicapée.

    Il s’agit d’un travail qui s’effectue au sein même du milieu de vie (l’institution, la famille ou parfois aussi l’école…) et qui tente de faire collaborer entre eux un ensemble d’acteurs de terrain afin par exemple d’éviter les hospitalisations inutiles ou de faciliter l’intégration dans le milieu de vie le plus adapté.

    La qualité du travail de ces cellules semble reconnue.

    Il me revient cependant que les délais d’intervention sont parfois un peu trop longs...

    Combien de demandes ont-elles été introduites auprès de ces cellules en 2010 ?

    Combien de ces demandes ont-elles reçu une réponse positive ?

    Quels sont les milieux de vie concernés par les demandes et par les prestations ?

    En moyenne, combien de temps s’écoule-t-il entre l’introduction de la demande et l’intervention de ces cellules ?

    Ce délai d’intervention permet-il toujours de répondre à l’urgence de la situation ?

    Comment se déroule la collaboration entre les acteurs de terrain ?

    Quel est le budget dégagé pour ces cellules en 2009, 2010 et en 2011 ?
  • Réponse du 14/10/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Il existe actuellement 7 cellules mobiles d’intervention sur le territoire wallon, en abrégé CMI.

    Cinq CMI sont financées uniquement par l’AWIPH et deux sont l’objet d’un financement conjoint du SPF/Santé publique et AWIPH.

    Les premiers éléments apportés par les rapports d’activité montrent leur utilité dans les situations difficiles qui, grâce à leur intervention, se résolvent dans le calme en évitant les hospitalisations inutiles en psychiatrie.

    Il faut préciser que certaines d’entre elles ont débuté leur activité dans le courant de l’année 2010. Les Héliotropes et SAMBUSAHM ont ouvert leurs premiers dossiers en mars et Synergie Handicap/Santé mentale en avril. Ceci pour souligner que les chiffres ci-dessous ne couvrent pas totalement les douze mois de l’année 2010.

    Au cours de l’année 2010, les CMI ont reçu plus de 220 demandes dont 194 ont été traitées. A la fin de l’année 2010, environ 100 de ces dossiers étaient toujours ouverts mais 47 nouveaux dossiers avaient été ouverts entre le 15 décembre 2010 et le 15 janvier 2011.

    44 demandes ont fait l’objet d’un refus et/ou d’une réorientation, la plupart soit parce qu’il ne s’agissait pas de personnes handicapées, soit qu’il y avait méconnaissance des missions des CMI (attente d’un hébergement, par exemple) soit encore pour que la personne concernée ne répondait pas aux critères d’intervention, comme l’âge ou le lieu de résidence. Dans ce dernier cas, il y a réorientation vers une autre cellule.

    Les dossiers ouverts donnent lieu à des interventions diverses et ceci pour une durée variable ; parfois le problème est résolu en une semaine, alors que d’autres situations requièrent un suivi de plusieurs mois. Le temps moyen de suivi est de 5 mois.

    Les CMI interviennent dans le milieu de vie de la personne, quel que soit celui-ci : institution, famille, etc. Elles travaillent, dans la mesure du possible, avec le réseau complet de la personne handicapée.

    Dans le courant de l’année 2010, les interventions ont été principalement requises par des services de l’AWIPH (88%) ; les autres demandes émanaient de familles, d’écoles, de services de l’Aide à la jeunesse, de l’ONE…

    Une CMI n’a pas mentionné le délai d’attente entre la demande et l’intervention. Pour les autres, le délai moyen est de 10 jours, mais parfois l’intervention s’est réalisée le jour même et dans d’autres cas au bout d’un mois.

    Quant à la question de savoir si ce délai permet de répondre à l’urgence de la situation, je rappelle que les CMI ne sont ni des services d’urgence ni des services de première ligne.

    En effet, leur mission principale est de donner des conseils et des outils à l’entourage quotidien de la personne afin d’apprendre à détecter les signes précurseurs des crises et d’y faire face de façon adéquate.

    Cependant, les CMI sont souvent appelées lorsque la situation est devenue ingérable et les limites de l’équipe largement dépassées. Dans ces cas, la cellule pare au plus pressé : elle dédramatise la situation, si nécessaire, elle éloigne momentanément la personne. Ensuite, elle s’attelle à l’analyse de la crise afin d’éviter à l’avenir les attitudes et les situations qui feraient monter tension et agressivité dans les échanges. Ceci permet ensuite de mieux faire face aux incidents sans les laisser dégénérer.

    La collaboration entre les acteurs de terrain est active. Elle concerne des services de l’AWIPH, des hôpitaux, des Services de Santé mentale, des écoles, des PMS, des familles, des services de l’Aide à la Jeunesse, des habitations protégées et ou encore des projets thérapeutiques.

    Enfin le budget annuel prévu par l’AWIPH est de 75 000 euros pour chacune des 5 CMI qui bénéficient du seul soutien financier de l’AWIPH et de 10.000 euros à titre de frais de fonctionnement pour chacune des deux CMI subsidiées par l’autorité fédérale.

    Comme il s’agit d’une initiative spécifique, ce budget est fixé pour trois années.