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Le préavis de grève au Forem

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 17 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 30/09/2011
    • de GONZALEZ MOYANO Virginie
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Un front commun syndical ayant fait le constat d'une série d'éléments particulièrement négatifs dans le contrat de gestion les ont amenés à activer un préavis de grève le 15 septembre au Forem.

    Les organisations syndicales soulignent que différents points sont déjà depuis de longs mois soit sur la table de la concertation, soit sur celle de la négociation sans que de réelles avancées se dessinent.

    Tout d'abord, le front commun déplore qu'il n'existerait aucune volonté de favoriser une réelle statutarisation du personnel ; cette faible proportion de statutaires ayant pour conséquence qu'il n'existe aucune perspective de carrière pour la majorité du personnel. Le front commun syndical demande que le contrat de gestion indique de manière claire et sans ambiguïté la volonté d'aller vers une orientation statutaire pour le personnel, au travers de procédures et de phasage.

    De plus, la fonction de conseiller référent, laquelle est la base du processus d'accompagnement individualisé, est une fonction dont le contenu est sujet à beaucoup d'inquiétudes de la part du personnel; ce dernier regrettant que cette fonction soit devenue beaucoup trop administrative. Le front commun syndical insiste afin que l'administration s'oriente vers une gestion plus collective des demandeurs d'emploi dans le cadre de l'accompagnement, de réfléchir à une gestion d'équipe et non uniquement une gestion individualisée où toute la responsabilité sera mise sur le seule tête du conseiller.

    De même, le front commun syndical déplore un délitement des conditions d'exercice de la fonction de formateur, demandant ainsi qu'au sein de chaque centre, un relevé exact soit réalisé de manière à objectiver les dysfonctionnements.

    De plus, le front commun syndical constate également un raidissement au niveau de la gestion du personnel; l'administration appliquant des dispositions qui n'ont pas été concertées.

    Plus globalement, les organisations syndicales déplorent qu'une culture du chiffre commence à prendre une place de plus en plus importante et s'installe même de manière insidieuse : le chiffre pour le chiffre, au détriment du sens et de la qualité.

    Quelle est la réaction de Monsieur le Ministre par rapport aux revendications du front commun syndical ? Quelles réponses envisage-t-il d'apporter à celles-ci ?
  • Réponse du 10/05/2012
    • de ANTOINE André

    L’honorable membre relève un certain nombre de points en lien avec le contrat de gestion du Forem, conclu entre les partenaires sociaux et le gouvernement en septembre dernier, et plus particulièrement en lien avec la mise en œuvre concrète de ce nouveau contrat.

    Concernant le personnel du Forem, il est expressément prévu d’accroître le taux de statutarisation. Soucieux de respecter cet engagement, je souhaite surtout et avant tout trouver le moyen adéquat qui permettra de répondre aux besoins du Forem en matière de gestion du personnel.

    En ce sens, un statut spécifique s’impose. Le Forem doit en effet être en mesure d’assurer la continuité de service public (missions de base) tout en s’adaptant à un environnement particulièrement évolutif (besoins d’expertises spécifiques, missions additionnelles). C’est pourquoi, faisant de cet important chantier une priorité pour l’année en cours, j’ai sollicité une proposition de statut spécifique de la part de l’Office.

    Dans l’intervalle, les conclusions d’un groupe de travail rassemblant les organisations syndicales, l’Administration et mon Cabinet m’ont permis de prendre la décision de réaliser, d’ici 2013, l’engagement de 143 statutaires supplémentaires (notamment en remplaçant les départs à la pension par des agents statutaires et en ouvrant 100 postes de conseillers consécutivement à l’organisation de l’examen de conseiller par le Selor). Ceci portera le taux de statutaires à 22% à la fin de l’année 2013, soit une augmentation de près de 5% par rapport au 31 décembre 2011 (à noter que ce taux se calcule, non pas sur l’ensemble du personnel du Forem, mais bien en excluant les contractuels privés relevant du règlement du personnel contractuel de la formation professionnelle ; ainsi calculé, il est de 17,29% au 31 décembre 2011).

    Quant à la fonction de conseiller référent, elle se conçoit comme une fonction au cœur du métier du Forem, impliquant à la fois une bonne appréhension des personnes et une connaissance des réalités du marché de l’emploi. Pas question dès lors d’en faire une fonction administrative, ni pour l’instant, ni à l’heure du transfert de compétences. J’y serai particulièrement attentif et veillerai à ce que les outils ad hoc soient mis en place.

    Une fois la nouvelle logique d’intervention mise en place (portefeuille de DE attachés à un conseiller ; bilan-plan d’actions-suivi), ses modalités se sont peu à peu généralisées au plus grand nombre, à savoir une durée d’accompagnement portée à un an, et un délai de prise en charge ramené à 6 mois maximum (les jeunes étant de toute façon pris en charge plus rapidement). Cette transition s’est accompagnée d’un important investissement en matière de formation. Par ailleurs, de nouveaux développements technologiques sont en cours de finalisation en vue de soutenir la gestion de l’accompagnement individualisé.

    Enfin, les données chiffrées font partie, dans l’esprit du nouveau contrat de gestion, des outils de pilotage nécessaires à un organisme tel que le Forem, mais ne constituent nullement un but en soi.