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La question de savoir s'il faut serrer la ceinture

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 8 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 30/09/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Dans l’éditorial de la dernière édition de « L'Indépendant », le SNI plaide pour une politique resserrement de la ceinture, mais … pas sur le dos des indépendants et des PME.

    Le Bureau du plan prévoit effectivement un ralentissement de la conjoncture pour 2012 : la croissance diminuerait de 2.2 % (prévision initiales) à 1.6 % (prévision actualisées). La conséquence est, qu’il faudra faire des efforts sur le plan de l’équilibre budgétaire.

    Le SNI annonce s’opposer aux partis de gauche qui « vont chercher l’argent là où il se trouve chez les indépendants et les PME. » Ce qui est intéressant à noter, c’est qu’en utilisant de tels propos, ils avouent que l’argent se trouve effectivement là où on essayera d’aller le chercher.

    Le SNI propose de réduire les dépenses du chômage par une limitation des droits d’allocations dans le temps. Proposition à méditer devant le contexte de la politique d’embauche et de licenciement, ou la politique de recours à des travailleurs intérimaires pratiquées par ceux qui proposent de limiter le droit au chômage.

    Le SNI propose de réduire les dépenses en soins de santé ou encore de réduire le nombre d’emplois dans la Fonction publique à tout niveau. Bref, ce sont les autres qui doivent serrer la ceinture. Peut-on prendre de type de considération au sérieux ?

    Indépendamment des considérations du SNI, la question concernant les prévisions conjoncturelles nous interpelle. D’abord dans le sens de savoir si Monsieur le Ministre confirme – pour la Région wallonne – les tendances pronostiquées par le Bureau du plan ? Ensuite en ce qui concerne les mesures à adopter pour lancer un mouvement anti-cyclique ?

    Vu que bon nombre de nos entreprises de production sont des sous-traitants (et qu’un des meilleurs programmes de relance économiques pour la Région wallonne est rédigé à … Berlin), ne faut-il pas intensifier, voire diversifier les contacts commerciaux (dans le cadre du commerce extérieur) pour réduire notre vulnérabilité basée sur le fait que le réseau de contacts commerciaux n’est pas encore suffisamment étoffé ?
  • Réponse du 26/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les considérations de la SNI sont à prendre au sérieux mais il ne faut pas occulter le fait que ces considérations représentent le point de vue d’un syndicat ne regroupant qu’un certain type de travailleurs.

    Les pouvoirs publics doivent écouter ces revendications mais également juger de leur pertinence ainsi que de leur opportunité en prenant en compte les intérêts de tous les travailleurs et résidants belges.

    Les chiffres publiés par le Bureau du Plan concernant l’année 2012 ne peuvent être confirmés qu’au titre de prévisions. Et, comme semble le suggérer la volatilité qui affecte actuellement les marchés due notamment à l’incertitude politico-économique dans laquelle la zone euro se trouve, il faut rester prudent face à ces prévisions et leur caractère exact.

    Quant aux mesures à adopter pour lancer un mouvement économique anti-cyclique, la Wallonie a la chance d’avoir le Plan Marshall, en place depuis plusieurs années, et qui, malgré la crise, permet d’insuffler une dynamique et de donner une perspective d’avenir à notre industrie. C’est dès lors dans le contexte du Plan Marshall qu’il faut continuer à travailler.

    Les outils nécessaires à une relance économique existent et sont toujours à la disposition du Gouvernement. L’accord budgétaire pour 2012 a permis de ne pas réduire les fonds destinés à stimuler et développer notre économie.

    C’est ainsi que la politique des pôles et les moyens financiers qui y sont attachés n’ont pas été revus à la baisse. De par son emphase « recherche » lui permettant d’être qualifié de politique à long terme et de par les synergies entre acteurs économiques qu’elle insuffle lui conférant un caractère structurant, la politique des pôles a encore beaucoup de bienfaits économiques à faire partager et ce malgré le contexte de crise. C’est dès lors l’exemple type d’une politique économique anti-cyclique.

    En dépit de l’environnement économique européen morose, de nouvelles mesures émanent du gouvernement. Récemment, le centre d’aides aux entreprises en difficulté a été créé afin de permettre de combler le vide que laisse les différentes aides que nous mettons aux entreprises, encadrées par des règlements européens, nous interdisant de venir en aide à ces entreprises en difficultés, hormis certains cas précis.

    D’autres mesures devraient être mises en œuvre courant 2012. Par exemple, le « Portail entreprises » devrait être mis en ligne cette année afin de faire connaître aux entreprises les différents mécanismes de soutien offert par la Wallonie.

    Le gouvernement partage le constat sous-entendu dans la question d’une Wallonie bénéficiant d’un potentiel de croissance économique relativement important et principalement orienté vers les marchés extérieurs. Même si la demande extérieure hors pays émergents semble stagner, il faut continuer à inciter nos entreprises à s’implanter dans les marchés étrangers afin d’y prendre des parts de marché.

    En effet, malgré les progrès récents en termes d’exportations – la part wallonne dans les exportations belges est passée de 18,5% à 20.4% de 2005 à 2009 -, des efforts doivent encore être réalisés.

    C’est dans ce contexte qu’il est important de garder, développer et diversifier nos partenariats internationaux. Il faut dès lors s’assurer que chaque mission économique ministérielle a un objectif précis et vise à atteindre un marché qui est pertinent du point de vue des entreprises wallonnes, de leurs compétences et des produits et services qu’elles rendent.

    Les mesures visant à faciliter l’accueil et l’implantation d’investisseurs doivent être encouragées, ce qui passe par un soutien à l’AWEX et à ses principes de fonctionnement qui combinent une certaine autonomie de gestion avec le respect des grandes orientations décidées par le gouvernement.

    C’est toujours afin de développer nos parts de marché à l’extérieur qu’il est primordial de faire la promotion de la Wallonie comme territoire dans lequel il est possible, aisé et intéressant de nouer des contacts commerciaux. Le Gouvernement a dès lors lancé un marché public remporté par McKinsey dédié à l’établissement et à la promotion d’un branding de la Wallonie.

    Un développement du réseau de contacts commerciaux passe également par des contacts entre entreprises sans que les pouvoirs publics n’interfèrent. Ainsi, dans le cadre du Small Business Act, une réflexion visant à favoriser un upgrade de certaines entreprises wallonnes qui ont un potentiel de croissance non exploité est en cours. Cette réflexion ne devrait pas déboucher sur la mise en place de nouveaux mécanismes ou de nouveaux outils mais plutôt sur l’établissement d’une approche de soutien davantage ciblé afin de rendre les outils et mécanismes wallons encore plus performants.

    Ainsi, le gouvernement s’efforce donc de mettre en œuvre des mesures pour, directement au travers de mesures gouvernementales ou indirectement au travers de mesures visant à favoriser l’internationalisation de nos entreprises, développer notre réseau de contacts commerciaux. Avec la prise de nouvelles mesures ou encore les mesures qui n’ont pas encore pu donner tous leurs fruits, il est important de bien superviser la mise en œuvre de l’ensemble des mesures qui visent à favoriser le caractère « international » de la Wallonie et de, ensuite, analyser ce qu’il faut poursuivre, améliorer ou le cas échéant abandonner.

    Le gouvernement est cependant convaincu que ces mesures permettront de s’approcher de l’objectif qui est de développer l’économie de la Wallonie.