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Les perspectives alarmantes pour l'emploi dans les pays du G20

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 37 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 13/10/2011
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    La récession de l'économie mondiale pourrait se traduire par une pénurie massive d'emplois parmi les pays membres du G20, en 2012, prévient l'Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport rendu public le lundi 26 septembre 2011. "Nous devons endiguer le ralentissement de la croissance de l'emploi et combler les emplois perdus. La création d'emplois doit devenir la première des priorités macroéconomiques" a déclaré le Directeur général de l'OIT.

    Depuis 2008, le chômage n'a cessé d'augmenter et la reprise économique entamée, en 2009, restait faible dans les économies du G20. Elle est désormais au point mort. La confiance des ménages et des patrons chute, ce qui freine la création d'emplois. Le chômage et les sous-emplois menacent de devenir structurels. Les jeunes sont ceux qui pâtissent le plus de la situation actuelle du marché de l'emploi, poursuit l' OIT

    Comment Monsieur le Ministre analyse-t-il les constats et recommandations de l'OIT ? Partage-t-il la lecture du rapport et les craintes avancées ?

    Quelles sont les mesures prises pour déjouer la spirale infernale dans laquelle pourrait s'engouffrer l'emploi ? Des mesures complémentaires devraient-elles être programmées ? Lesquelles ?

    Le Gouvernement wallon s'est-il saisi du débat ? Quand et quelles furent les conclusions ? Monsieur le Ministre a-t-il consulté les partenaires sociaux ? Quelle fut la réflexion ?

    Comment concilier les prévisions de l'OIT avec le débat sur l'allongement des carrières dont l'interruption pèse sur les finances publiques ?
  • Réponse du 29/05/2012
    • de ANTOINE André

    Si la Belgique et donc la Wallonie également ne peuvent se soustraire à l’évolution économique du G20, les chiffres qui me parviennent du Forem me permettent de rester confiant dans la capacité de la Région wallonne à maintenir un taux de demande d’emploi relativement stable, voire dans l’ensemble plus bas que les années précédentes.

    Ainsi, en décembre 2011, l’indicateur de demande d’emploi était de 13,8% alors qu’il était de 14,2% en décembre 2010 et de 14,8% en décembre 2009. Et malgré le ralentissement économique actuel, ce taux était de 14,1% en février 2012, soit une légère augmentation de 0,3% par rapport à décembre 2012, mais à nouveau en baisse par rapport aux 14,3% de janvier 2012. Quant au volume de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans, il était encore en diminution de 3,7% en décembre 2011 par rapport à novembre 2011 et de 2,4% par rapport à décembre 2010. Et si leur volume avait augmenté de 3,9% en janvier 2011, il était à nouveau en baisse de 2% en février 2012.

    Par rapport à la création d’emplois, j’aimerais m’en référer aussi à la gestion des offres d’emploi par le Forem. Ainsi, en 2011, le Forem a géré plus de 150 000 offres, soit une hausse de 18,5 % par rapport à l’année 2010 (+ de 41 000 offres supplémentaires). En outre, durant l’année écoulée, plus de 114 000 offres reçues d’un autre service public de l’emploi (VDAB ou Actiris) ont fait l’objet d’une diffusion via le site du Forem. En février 2012, le Forem a géré 12 457 offres, soit une hausse de 3,5 % par rapport à février 2011. Par ailleurs, durant le mois écoulé, 8 549 offres reçues du VDAB et 514 offres d’Actiris ont fait l’objet d’une diffusion via le site du Forem.

    Si globalement, ces éléments restent positifs, je ne veux toutefois pas nier que des difficultés économiques ne puissent apparaître pour autant. Toutefois, les forces de la Wallonie résident en sa population encore relativement jeune, à l’étendue de son territoire présentant des espaces encore inoccupés, à des spécialisations sectorielles dont certaines sont soutenues par le Plan Marshall 2.vert.

    Quant aux mesures à prendre pour éviter des pertes d’emploi trop importantes, nonobstant celles qui relèvent toujours du fédéral (ex : chômage économique), je souhaiterais aussi rappeler que, pour éviter des effets d’enlisement dans le chômage, il convient de soutenir durablement les demandeurs d’emploi dans la gestion de leur parcours professionnel, en les maintenant en capacité de répondre aux besoins – en constante évolution – du marché du travail. En particulier, je citerai le processus de l’accompagnement individualisé qui repose sur de nombreux axes d’actions, visant le rapprochement des demandeurs d’emploi du marché du travail. La formation en constitue un axe essentiel.

    Au sujet du débat relatif à l’allongement de carrière, la population wallonne, tout comme celle de la Belgique et des autres pays européens, est effectivement confrontée à un défi démographique important : le vieillissement de sa population. Augmenter le taux d’emploi des personnes âgées de 50 ans et plus est un défi que je compte également relever via l’accompagnement individualisé et d’autres dispositions, notamment liées au système APE. Des études ont d’ailleurs montré que, dans les pays scandinaves, de hauts taux d’emploi de « quinquas » étaient corrélés avec des taux d’emploi plus importants pour les jeunes (pays scandinaves).