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Le plan d'Electrabel et ses six nouvelles centrales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 70 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/10/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    « Le plan d'Electrabel : six nouvelles centrales », ainsi titrait « Le Soir » du mercredi 21 septembre 2011 en page 1.

    Monsieur le Ministre peut-il confirmer si des contacts ont bien été noués entre le Gouvernement wallon et Electrabel à ce propos ?

    Quelle est, finalement, dans ce plan d'Electrabel, la participation du Gouvernement wallon ?

    S'agit-il exclusivement d'une initiative privée ou le gouvernement est-il partenaire de l'opération ?

    Monsieur le Ministre a-t-il pu obtenir de la part d'Electrabel l'assurance que la Wallonie obtiendra sa quote-part dans les nouvelles centrales qu'Electrabel souhaite implanter en Wallonie, pour autant qu'Electrabel puisse avoir la garantie de réaliser son projet ou ses projets ?
  • Réponse du 04/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    La société Electrabel a récemment annoncé publiquement sa volonté d’investir dans six, voire huit centrales électriques à la biomasse d’une puissance de 200 MW chacune. Les implantations seraient réparties entre la Flandre et la Wallonie. Il s’agit d’une initiative exclusivement privée. Des membres de mon cabinet ont rencontré des représentants d’Electrabel à ce sujet le 7 septembre dernier.

    Je suis ouvert à la proposition d’Electrabel, mais souhaite rester prudent par rapport à un paramètre important du mécanisme de soutien de l’électricité verte, à savoir la limite de 20 MW (décidée sous la législature précédente) pour favoriser les installations décentralisées et de proximité, s’insérant dans le tissu socio-économique wallon. Electrabel n’est pas le seul investisseur présentant des projets de production à partir des sources d’énergies renouvelables. Il convient d’assurer un traitement équitable entre tous les opérateurs, dans le cadre d’un marché de l’électricité et de l’énergie qui fonctionne.

    Un des problèmes associé à de grosses centrales d’électricité à la biomasse est le faible rendement énergétique global. Pour un contenu énergétique entrant (énergie primaire) de 100, Electrabel propose une production d’électricité de 40. Or, il existe des projets de cogénération à la biomasse ou de chaudières avec réseaux de chaleur dont les rendements totaux sont beaucoup plus élevés (de 65 à 90%).

    De plus, il faut tenir compte des aspects liés à l’emploi. Il s’agit d’un point qui me tient à cœur. Les études réalisées jusqu’à présent, et notamment celle de CapGemini, montrent que les filières de biomasse décentralisée et d’autres filières d’électricité renouvelable mènent à de plus importantes créations d’emploi.

    Les grosses centrales électriques biomasses ont certes cet avantage de pouvoir s’insérer facilement dans le réseau électrique existant (proximité de postes de raccordement de capacité suffisante). La biomasse se stocke en outre relativement facilement. Dans l’optique d’un mix énergétique renouvelable visant 100% d’ER pour 2050, de grandes installations de production d’électricité à partir de biomasse pourraient jouer un rôle, par exemple dans l’équilibrage des flux d’électricité sur le réseau, dans le cadre d’un réseau devenu intelligent. Le cas échéant, il est évidemment essentiel, pour garantir la neutralité carbone, que la biomasse forestière provienne de forêts gérées durablement et n’implique pas d’effets secondaires en matière des changements directs et indirects d’utilisation du sol.

    Dans l’immédiat, pour tendre à 20% d’énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie en 2020, il convient de viser un mix énergétique équilibré entre filières d’électricité et filières de chaleur renouvelable, tenant compte des paramètres évoqués dans cette réponse. Les objectifs 2020 peuvent être atteints avec d’autres projets que les grandes centrales électriques. L’expertise menée par CapGemini a, par exemple, montré tout l’intérêt des utilisations ‘chaleur’ ou ‘cogénération’ de la biomasse. La biomasse doit en outre également servir d’autres usages que l’usage énergétique. Il convient donc de rester prudent en la matière.