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La modification des horaires du Thalys Namur-Charleroi-Mons-Paris

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 113 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/10/2011
    • de DESGAIN Xavier
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Je suis alerté par plusieurs navetteurs faisant le trajet Paris-Charleroi. La société Thalys a décidé de modifier l’horaire de sa navette carolorégienne à partir du 12 décembre prochain. Les modifications matinales ne sont pas dérangeantes : le train démarrera avec 3 minutes d’avance (7h53 au lieu de 7h56) et arrivera avec un gain de 5 minutes : 9h44 en lieu et place de 9h49.

    Le problème se situe au niveau de l’horaire vespéral puisque le Thalys quittera Paris à 20h25 au lieu de 19h43, soit 42 minutes plus tard pour arriver en gare de Charleroi à 22h15 au lieu de 21h43. Cette modification d’horaire ne semble pas convenir aux navetteurs puisqu’elle oblige tous ceux qui exercent une activité professionnelle à Paris d’attendre 20h25 afin de rentrer chez eux, soit pour la majorité d’entre eux, une coupure de près de 2h30 après la fin des heures de travail. Un mini sondage auprès de ces navetteurs devrait démontrer que ceux-ci préféreraient un train démarrant plus tôt vers les 19 heures!

    A partir de la mi-décembre, les navetteurs carolos arriveront donc à 22h15 à Charleroi dans une gare ayant portes closes à 22 heures ! Idem 28 minutes plus tard à Namur.

    Cette modification aura pour conséquence un transfert important de la clientèle « professionnelle » du Thalys dorsale wallonne vers le Thalys Paris-Bruxelles, ou vers le train Paris-Maubeuge avec tous les problèmes engendrés par les correspondances et les difficultés de réservation. Ce transfert et cette perte de clientèle mettront en difficulté la liaison Thalys Paris-Mons-Charleroi-Namur-Liège et la fin de ce lien important entre la Wallonie et la première ville française. Il faut donc réagir !

    A ce propos, Monsieur le Ministre peut-il me faire savoir s’il a été contacté par la société Thalys sur cette modification d’horaire ?

    Que pense-t-il de cette modification ?

    Estime-t-il que l’horaire actuel est attractif ?

    Ne serait-il pas opportun de négocier un départ plus tôt le matin, permettant une arrivée plus matinale à Paris et un retour, soit plus tôt, pour les navetteurs quotidiens, soit plus tard, pour le tourisme ?

    Ne faut-il pas craindre qu’à terme, un horaire mal ajusté par rapport aux besoins, n’entraîne une baisse de fréquentation qui conduirait à la suppression de ce service ?

    Par ailleurs, il faut toujours déplorer le fait que le passage de la frontière française en train entraîne des surcoûts inutiles qui découragent les liaisons transfrontalières. Ainsi, par exemple, le voyage Charleroi-Paris via Erquelinnes Jeumont, alors que ce parcours est régulièrement plus rapide que le trajet Paris Bruxelles en TGV, puis Bruxelles Paris. Monsieur le Ministre a-t-il déjà entrepris des démarches pour qu’il soit mis fin à cette "sur tarification" inacceptable et contradictoire avec la suppression des frontières intervenue dans l’Union européenne depuis de très nombreuses années ?
  • Réponse du 14/12/2011
    • de HENRY Philippe

    Selon les informations provenant directement de Thalys, le nouvel horaire d'hiver 2011/2012 du Thalys via la Dorsale Wallonne (Liège-Namur-Charleroi-Mons) proposera une arrivée plus tôt le matin à Paris (09h04 au lieu de 09h44) ce qui correspond aux souhaits de la clientèle aussi bien Affaires que Loisirs.

    Les horaires de retour le soir de Paris seront identiques pour la semaine et le weekend (19h43). Il n’y aura donc pas de changement pour la desserte vespérale.

    En ce qui concerne la tarification transfrontalière, il n’y a actuellement plus de liaison Charleroi Paris via Erquelinnes/Jeumont. Les voyageurs de Charleroi ont toutefois la possibilité d’aller en train jusque Jeumont et au départ de cette gare d’emprunter les lignes SNCF.

    Le prix actuel d'un trajet transfrontalier est formé de la somme de 2 tarifications internationales et peut en effet être perçu comme "cher" par la clientèle. Une tarification basée sur la combinaison des tarifs intérieurs - qui sont moins élevés - des pays concernés nécessiterait d'une part, l'accord des sociétés ferroviaires tierces concernées (en l'occurrence ici la SNCF), d'autre part, une compensation par l'Etat des pertes afférentes pour la SNCB.

    Pour ma part, je considère que les surtaxes pour le franchissement des points frontières constituent une aberration et n’ont plus de raison d’exister dans un contexte de suppression des frontières au sein de l’Union Européenne.

    La conséquence du maintien de cette tarification transfrontalière est que les entreprises ferroviaires en charge des missions de service public découragent la fréquentation des dessertes ferroviaires dans ces zones.

    J’ai la ferme intention de défendre cette position lors de mes prochains contacts avec les instances fédérales.