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"DNAVision : le génome humain à 7.500 euros"

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 101 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 26/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Sources : Newsletter du Biopark Charleroi Brussels South. Site : www.biopark.be et www.dnavision.com

    « Le séquençage complet du génome humain est dès présent proposé aux acteurs du monde pharmaceutique et de la recherche médicale à des prix démocratiques. Le leader européen de cette technique est la société wallonne DNAVision située dans le Biopark de Charleroi. C’est aux Etats-Unis que le premier être humain a été entièrement séquencé. Depuis, des nombreuses recherches sont en cours, la Belgique et DNAVision en particulier ne sont pas en reste. En 2008, huit personnes au monde avaient été séquencées. En 2009, on atteignait le chiffre de cent. En 2010, DNAVision a investi moyens et ressources pour réussir ce que certains considèrent comme la prochaine révolution scientifique à la mesure de celle d’internet. Et le nombre de personnes séquencées dans le monde est passé à 2500. Le choix de DNAVision s’est porté sur les plates-formes « Illumina Hiseq 2000 » et « Life Technologies Solid 5500XL » comme celles des grands centres américains et chinois ; du matériel coûteux, mais dont l’acquisition permettra au laboratoire de rester leader européen de cette technique.

    200 gigabytes par patient : Ce matériel permet déjà une capacité de séquençage de huit génomes humains complets par semaine et cette capacité s’élèvera sous peu à vingt par semaine. Un chiffre impressionnant vu les milliards d’informations traitées ; on considère que DNAVision est la société qui produit le plus de données dans le Hainaut ! Il s’agit d’environ deux térabytes de données par patient à stocker pendant 20 ans puisqu’il s’agit de données médicales. L’équipe de DNAvision s’est bien-sûr élargie et dix informaticiens et bio-informaticiens sont venus intégrer l’équipe existante. Un autre signe ne trompe pas sur l’enjeu en cours. Laurent Alexandre, figure emblématique de l’internet médical, a décidé d’investir avec DNAVision, dans ce qu’il considère comme une avancée primordiale dans la recherche européenne. Dès à présent, DNAVision propose le séquençage du génome humain à 7500 euros. Il s’agit actuellement de l’offre la moins chère du marché d’autant que la société la propose à partit d’un seul séquençage : pas besoin d’être un grand laboratoire et de commander en quantité. Quand on sait que le prix de ce type d’analyse s’élevait encore à 3 milliards de dollars en 2003, on a des raisons de penser que la pratique va se démocratiser. Cela pourrait un jour coûter le prix d’une analyse de sang. Et on se surprend à rêver que tous les nouveau-nés pourraient un jour être séquencés dès la naissance, voire avant, afin d’évaluer leurs facteurs de risques. ».

    Vu l’importance que va occuper à l’avenir la biologie et en particulier la médecine, et vu l’intérêt stratégique que nous avons sur le plan de l’économie d’appuyer les entreprises actives dans ce domaine, la question s’impose de savoir si le Gouvernement wallon, compétent en matière de R&D, va se contenter du rôle d’observateur ou s'il va prendre part aux activités à développer, et ce, évidemment dans le but de développer des activités économiques et de créer des emplois. La Région wallonne a-t-elle été approchée par les responsables du projet ? S’agit-il, aux yeux du Gouvernement wallon, d’un créneau prometteur en termes d’innovation et d’emploi ?
  • Réponse du 18/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    La Wallonie est très bien positionnée en ce qui concerne le secteur de la médecine et des sciences de la santé humaine. De nombreuses entreprises renommées telles que Baxter, UCB Pharma, GSK, IBA, Eurogentec, Euroscreen, EAT, Uteron Pharma, IDS, Diasource Immunoassays, pour n’en citer que quelques-unes, sont présentes sur notre territoire. Plus d’une centaine d’entreprises ayant un siège d’exploitation en Wallonie sont actives dans le secteur des sciences de la santé et emploient près de 10 000 personnes, souvent à très haut niveau de qualification. Nos universités ne sont pas en reste au niveau de l’excellence scientifique dans les matières biomédicales. C’est d’ailleurs sur la base de ce potentiel considérable que le pôle de compétitivité BIOWIN a été créé, pôle qui fédère les acteurs wallons investis dans le domaine des biotechnologies et de la santé. La Région wallonne soutient activement les acteurs du secteur des sciences de la santé humaine ; ceux-ci bénéficient notamment très largement des aides de la Région wallonne consacrées au soutien de la recherche, du développement et de l’innovation, que ce soit dans le cadre du budget ordinaire ou du budget du Plan Marshall 2.vert.

    L’entreprise DNAVision, spin-off de l’Université libre de Bruxelles, a été créée en 2004. Outre les aides financières dont mon collègue Marcourt est en charge, DNAVision a bénéficié de plusieurs aides à la recherche depuis 2006 pour un montant cumulé d’aide financière directe de plus de 2 millions d’euros. Un projet de recherche utilisant la technologie d’ultraséquençage à haut débit à laquelle vous faites référence est notamment en cours et subventionné par mon administration.

    En ce qui concerne cette technologie d’ultraséquençage à haut débit du génome humain et ses perspectives wallonnes, vous me permettrez d’apporter les éléments suivants. L’ultraséquençage à haut débit et à faible coût en est à ses débuts. Il est quasiment certain que la technologie sera acquise par d’autres acteurs industriels et académiques qui investiront dans de futures utilisations nouvelles en recherche, diagnostic et suivi médical, entraînant par là le développement d’autres appareils encore plus performants et plus sophistiqués autorisant à leur tour des applications nouvelles. Toute cette émulation technologique, scientifique et médicale est porteuse d’innovations de services, d’emplois et d’activités nouvelles en Wallonie. Le GIGA maîtrise notamment cette technologie et a acquis un ultraséquenceur pour ses projets de recherche médicale sur le cancer.

    L'honorable membre l'aura compris, le Gouvernement wallon, et moi-même en tant que Ministre de la Recherche, restons très attentifs au secteur des sciences de la santé humaine. De nombreux mécanismes de soutien existent et continueront à exister pour y soutenir la R&D.