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La notion de densité thermique

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 109 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 26/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    En aménagement de territoire, nous connaissons le concept de densité d’habitat.

    La notion de densité de demande thermique n’existe pas encore dans notre cadre réglementaire. Et pourtant, il n’est pas sans intérêt de développer cette notion puisqu’elle peut être à la base de développements intéressants.

    C’est au départ de cette notion qu’on appréciera si un approvisionnement par réseau de chaleur est intéressant ou pas.

    Seule une densité suffisante (actuelle et future) permet d’assurer un fonctionnement économique rentable et énergétiquement efficace d’un réseau de chaleur.

    Des études menées par exemple en Allemagne ont identifié une valeur seuil de 150 MWh/hectares/an.

    En dessous de cette valeur, on considérera que des solutions individuelles (par bâtiment) sont plus adaptées.

    Une fois ce seuil atteint, des réseaux de chaleur sont a priori envisageables.

    N’est-il pas utile d’intégrer cette notion dans le CWATUPE ? Et ainsi d’identifier les zones, où les réseaux de chaleur doivent ou devraient être développés ?
  • Réponse du 17/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je me réjouis de cette question qui évoque le développement des réseaux de chaleur en Wallonie. S’agissant d’une priorité à mes yeux, j’avais sollicité l’avis de mon administration, à la suite de quoi plusieurs études évoquées à travers la DPR ont pu être lancées.

    Une étude a été menée par la Conférence Permanente du Développement Territorial (CPDT), relative à l’identification de zones prioritaires pour les réseaux de chaleur. Cette étude a été clôturée le 23 septembre 2010, et le rapport est publié sur le site de la CPDT. A partir d’une estimation des besoins de chaleur par quartier sur l’ensemble de la Wallonie, l’équipe de la CPDT a croisé d’autres informations géographiques telles que la disponibilité de ressources (géothermie, biomasse, biométhanisation, etc.) ou encore la prévision des opérations de rénovation urbaine. Un véritable système d’information géographique a été développé et pourra s’avérer particulièrement utile dans la définition d’une stratégie relative aux réseaux de chaleur.

    L’année dernière, à la même époque, s’est tenu à Liège un colloque sur le thème de la dimension territoriale des politiques énergétiques et de réduction des gaz à effets de serre, où la question des réseaux de chaleur a été abordée. L’équipe de la CPDT y a souligné une série de critères techniques à prendre en compte pour la mise en place d’un réseau de chaleur : le climat, les densités de besoins en chauffage (plus les besoins sont concentrés, plus le réseau de chaleur sera rentable), le coefficient de foisonnement (tout le monde n’a pas besoin de chaleur au même moment), le prix de la matière première (très variable selon le marché, la source et sa localisation) et le rendement global moyen. La densité thermique figure donc parmi les critères évoqués.

    La promotion et le développement des sources de chaleur à base d’énergie verte, véhiculées notamment par le biais de réseaux de chaleur, constituent l’une de mes priorités et de l’administration également. Elle est d’ailleurs reprise dans la Déclaration de politique régionale.

    Il est prématuré de solliciter à ce stade une modification du CWATUPe. J’entends d’abord mener à bien deux processus que j’ai entrepris en parallèle. D’une part, l’élaboration d’un mécanisme de soutien à la chaleur verte et aux réseaux de chaleur. D’autre part, l’aboutissement de projets qui sont sur la table à travers les mécanismes de soutien actuels. Les résultats de ces projets-pilotes pourront être ensuite utilisés pour déterminer l’étendue et les limites des réseaux de chaleur appliqués à la Wallonie.