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Le secteur chimique belge et l'emploi

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 70 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 27/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le secteur chimique belge sort de la crise : c’est ce qu’on a pu lire il y a deux à trois mois. En effet, le secteur chimique s’est rapidement remis de la crise de l’année écoulée. La production a augmenté de 18 %, ce qui a permis au secteur de la chimie de retrouver son niveau d’avant-crise. Le secteur chimique arrive en tête en matière d’exportation, atteignant 107 milliards d'euros en 2010.

    La reprise est donc assez importante. Cependant, l’emploi n’a pas encore pu profiter de la reprise en 2010. Il a baissé de 1% dans le secteur, soit de 1.000 emplois. « Mais l’emploi est resté plus ou moins constant au cours des 20 dernières années avec 90.000 emplois. ».

    S’agit-il donc d’une reprise sans embauches supplémentaires ? N’est-ce pas interpellant ? Ne faut-il pas se poser la question de savoir si notre politique en matière d’emploi ne vise pas à côté de l’objectif ? Comment traduire le reprise économique en embauches supplémentaires si ce n’est pas en coopération avec les secteurs qui vont mieux, qui augmentent leurs activités, qui exportent ?
  • Réponse du 11/01/2012
    • de ANTOINE André

    L’industrie chimique et pharmaceutique est bien un secteur clé de l’industrie en Wallonie, représentant la 2e activité industrielle de Wallonie, soit près de 25 % du chiffre d’affaires de l’industrie wallonne. Le secteur est le leader régional tant au niveau des importations que des exportations : en 2009, il représentait 23 % de l’ensemble des importations et 31 % du total des exportations wallonnes. Ce secteur est, par ailleurs, une spécialisation wallonne, dans la mesure où le poids du travail salarié y est proportionnellement plus important que dans le reste du pays. C’est surtout vrai pour le secteur pharmaceutique dont l’indice de spécialisation est l’un des plus élevé de Wallonie.

    En termes d’évolution, sur la période 2007-2009, si le secteur pharmaceutique ne semble pas avoir réellement été frappé par la crise (+ 4,3 %), celui de la chimie a, par contre connu, une évolution négative (- 5,1 %). Au niveau des établissements, la tendance est la même, si le secteur de l’industrie chimique a connu une baisse (- 9,6 %) sur la période 2007-2009, le secteur pharmaceutique lui a connu une augmentation de près de 3 % du nombre d’établissements (+ 2,8 %).

    La compétence (dont le niveau d’études relativement plus élevé dans ce type de secteurs) et l’expérience sont – ici peut-être encore plus qu’ailleurs – des ressources importantes qui peuvent expliquer pourquoi la reprise économique ne se traduit pas directement en recrutements et en augmentation des postes.

    A cet égard, l’offre de formation pour les métiers spécifiques au secteur de l’industrie chimique et pharmaceutique se partage dans les différentes filières de l’enseignement. Au niveau de l’enseignement secondaire, on trouve, au niveau de l’enseignement qualifiant de plein exercice, les filières de chimie et biochimie, d’assistant pharmaceutico-technique ou encore de technicien chimiste. L’enseignement en alternance propose des formations d’opérateur de production au niveau agro-alimentaire.

    A côté de ces voies, l’enseignement supérieur, qu’il soit universitaire ou non, offre aussi une large gamme de programmes liés au secteur. En effet, les métiers à haute technicité font le plus souvent l’objet d’une formation supérieure d’au moins 3 ans. Ainsi, on retrouve des bacs professionnalisant de technologues de laboratoire médical ou de chimistes. L’enseignement de promotion sociale permet d’accéder au titre de bachelier en chimie ou à celui de maître en sciences de l’ingénieur industriel dans le domaine de la chimie.

    Mais si le secteur de l’industrie chimique et pharmaceutique ne regroupe que 2,1 % des postes de travail salarié wallon, il n’en constitue pas moins un secteur d’avenir, principalement à cause de la spécialisation en biotechnologies et de la multiplicité des applications qui en découlent. A cet égard, il s’inscrit d’ailleurs dans la politique des pôles de compétitivité via BioWin.

    De plus, on note aussi une réelle évolution au niveau des contenus des métiers du secteur. En effet, les développements technologiques modifient sensiblement les profils requis, les compétences recherchées et valorisées. L’offre de formation s’adapte afin de répondre plus adéquatement aux besoins du secteur. C’est dans ce sens qu’œuvre, entre autres, le centre de formation dédié aux métiers de production de l'Industrie chimique et pharmaceutique, CEFOCHIM, labellisé Centre de compétence depuis 2006.

    Outre CEFOCHIM, il existe aussi le centre de formation Forem-GIGA et Nivelles Laboratoires qui organisent des formations dans le secteur des biotechnologies. Enfin, le Forem, dans le cadre de ces formations, coopère directement avec les entreprises du secteur, le Fonds de formation, BioWin, les partenaires sociaux et Fedichem.

    Ces collaborations existent d’ailleurs également avec d’autres secteurs. A cet égard, faut-il rappeler que de nombreuses conventions sectorielles sont mises en place entre le Forem et les secteurs pour articuler au mieux les politiques d’emploi et de formation avec les besoins du marché ?