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Le fait que l'économie belge progressait fortement au second semestre 2011

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 38 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 27/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La croissance économique belge s’est renforcée au premier trimestre de l’année 2011, selon la Banque nationale de Belgique (BNB), dans une première estimation publiée conjointement avec l’Institut des comptes nationaux (ICCN). En volume, le Produit intérieur brut (PIB) corrigé des variations saisonnières et des effets de calendrier a progressé de 1% par rapport au trimestre précédent.

    Sur un an, le taux de croissance se confirme : le PIB augmente de 3% après respectivement 2% et 2,1% constaté au troisième, puis au quatrième trimestre 2010.

    En effet, le redressement de l’activité économique s’était déjà fait sentir au quatrième trimestre l’an dernier. En volume, le PIB, corrigé des variations saisonnières et des effets de calendrier, s’était accru de 0,5% par rapport au trimestre précédent, soit 2,1% sur un an.

    Ce qui s’annonce comme une bonne nouvelle au premier semestre est en train de se volatiliser au second semestre. En effet, les pronostics conjoncturels changent depuis l’optimisme qui a régné pendant 6 mois vers un sentiment d’inquiétudes et d’interrogations pendant le second semestre.

    Les incertitudes liées aux turbulences qui accompagnent actuellement la monnaie européenne contribuent également à ce que certaines importations deviennent chères tandis que l’Euro perd sa position comme monnaie directeur au niveau mondial. Ce sont des ingrédients qui contribuent à renforcer le pessimisme économique européen.

    Pourtant, la Belgique, malgré la crise politique qu’elle traverse, se maintient relativement bien comparé à d’autres économies européennes. Et c’est particulièrement dû aux exportations à l’intérieur de la zone Euro (et dans une moindre mesure en dehors de cette zone).

    Le PM 2.Vert favorise, dans la continuité du premier Plan Marshall, le développement des pôles de compétitivité. Objectif qui vise à mieux positionner la Wallonie sur le plan international. On peut donc espérer que le PM 2.Vert contribue à amortir les chocs conjoncturels dans la mesure où nous réussissons à accomplir les attentes liés auxdits pôles.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous communiquer son analyse concernant les aspects qui expliquent les accélérations et les ralentissements conjoncturels wallons ? Et d’en faire le lien avec la compétitivité des entreprises wallonnes dans un contexte d’une économie très orientée vers l’exportation ? Quels sont les secteurs particulièrement prometteurs et particulièrement vulnérables ?
  • Réponse du 31/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    La Belgique est un pays crédible aux yeux du monde d’un point de vue financier et économique.

    Au niveau du secteur public, la maîtrise des déficits qui a permis une réduction importante de la dette lors de la période d’avant-crise, fait de la Belgique une entité responsable de ses engagements et digne de confiance.

    La bonne santé financière des particuliers permet, à la fois de s’assurer que la marge fiscale de l’Etat reste importante, que la souscription de bons d’Etat par ses nationaux est une solution alternative au marchés frileux et, que l’économie belge, au contraire de certaines économies méditerranéennes, ne repose pas sur un endettement privé excessif étant à l’origine, la plupart du temps, de bulles immobilières.

    Le taux important d’investissement, le système éducatif de niveau élevé ainsi que la bonne qualité des infrastructures confèrent aux travailleurs belges une haute productivité permettant à la Belgique de rester compétitive dans de nombreux secteurs.

    La Belgique est un pays fortement ouvert sur l’extérieur. Le commerce avec le reste du monde est une source indispensable de croissance pour le pays. C’est principalement pour cette raison, plus qu’au climat économique européen et mondial actuel, que la Belgique ne devrait pas voir son économie croître au 3ème trimestre 2011 selon l’UWE.

    Dès lors, un des aspects, expliquant les accélérations et les ralentissements conjoncturels wallons, est la dépendance de notre économie au commerce extérieur. Ainsi, la conjoncture, européenne et mondiale, a directement un impact sur la croissance wallonne.

    Cependant, le taux d’ouverture wallon (calculé en faisant le rapport de la moyenne des exportations et des importations sur le PIB) peut encore être développé. L’impact d’une dégradation ou d’une croissance du commerce international est dès lors moins important pour la Wallonie que pour la Flandre par exemple qui bénéficie d’un taux d’ouverture élevé.

    Cette situation reflète qu’un écart de production de richesses par rapport à nos voisins du Nord existe et il appartient au Gouvernement de mettre en œuvre les mesures permettant de rattraper le retard.

    Rattraper ce retard passe par une augmentation des parts de marché de la Wallonie à l’extérieur. Même si la demande extérieure hors pays émergents semble stagner, il faut continuer à inciter nos entreprises à s’implanter dans les marchés étrangers.

    En effet, malgré les progrès récents en termes d’exportations – la part wallonne dans les exportations belges est passée de 18,5% à 20,4% de 2005 à 2009 -, des efforts doivent encore être réalisés.

    Il est dès lors important d’augmenter notre productivité, de développer l’innovation sous toutes ses formes, d’encourager l’internationalisation des entreprises ou encore de favoriser l’émergence de nouvelles entités économiques afin de conquérir ou de créer des nouveaux marchés.

    L’innovation, telle que promue par Creative Wallonia ou encouragée par les aides au développement expérimental ou à l’innovation non technologique, contribue à distinguer les entreprises wallonnes de la concurrence extérieure.

    La politique des pôles joue, quant à elle, un rôle primordial dans le cadre de l’internationalisation de nos entreprises. En effet, la politique des pôles permet de faire émerger des projets d’envergure internationale dans des secteurs au sein desquels la Wallonie a des atouts historiques, géographiques, humains ou encore technologiques.

    Il ne faut pas non plus négliger les mesures telles que la promotion de l’entreprenariat, l’accompagnement à l’établissement de nouvelles sociétés commerciales ou industrielles et la facilitation de l’accès au crédit qui, toutes ensembles, contribuent à la création et au développement d’entreprises.

    Certains secteurs semblent, de manière irréversible, aux mains des pays émergents ou en voie de développement. Cette situation résulte des caractéristiques du secteur en question qui exige une main d’œuvre abondante et des investissements relativement légers et ce, dus, à des perspectives de gains de productivité qui semblent faibles ou réalisables à des coûts prohibitifs.

    En dehors de ces domaines qui semblent hors de portée, les secteurs prometteurs pour la Wallonie sont généralement ceux pour lesquels elle bénéficie d’une certaine compétence et d’autres atouts qui peuvent être technologiques ou géographiques. Le secteur des pôles en est un parfait exemple : l’aéronautique, l’agro-alimentaire, la biotechnologique, la chimie et les matériaux durables, la logistique et le génie-mécanique.

    Cependant, l’économie wallonne ne se résume pas à ces secteurs. Exercer dans un domaine d’activité prometteur n’est pas une garantie de réussite - le contraire est également vrai.

    Dès lors, investir de manière régulière, avoir recours à la recherche ou au développement expérimental, établir une stratégie de développement à long terme ou encore promouvoir l’innovation sous toutes ses formes, sont des éléments qui contribuent à assurer à toute entreprise - peu importe le secteur - un avenir durable. C’est pour cette raison que chaque pôle jouit d’un champ d’intervention large et que les autres mécanismes d’aides ne sont que très peu restrictifs au niveau des domaines d’activités concernés.