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Les défis que sont les familles monoparentales

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 38 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Le Collectif « Femmes debout » a vu le jour en octobre 1999 en vue de préparer la Marche mondiale 2000. Il est composé dès le départ de toutes les Associations féminines de l’arrondissement de Verviers. Pour raisons de reconnaissance, le collectif est devenu une commission du Conseil des femmes francophones de Belgique de l’arrondissement de Verviers.

    Ce collectif s’inscrit dans une série de débats sociétaux prioritaires, dont celui de la pauvreté dans la famille monoparentale. La question ne se résume pas à l’aspect revenus (précarité financière) mais englobe d’autres aspects comme le mal être affectif, l’absence d’autorité paternelle, la structuration du réseau familial et sociétal, l’organisation des loisirs, l’isolement des mamans, la compatibilité entre travail et famille, l’accès au logement, aspects de santé liés aux stress, mobilité mise à mal ....

    L’apparition plus nombreuse de familles monoparentales nous met devant une série de défis jusqu’alors peu étudiés. Et nous devrons, sur le plan des différentes politiques wallonnes, dégager des réponses qui aident lesdites familles. Seulement, il faudra qu’un ministre en charge des questions sociales coordonne l’action du Gouvernement wallon, faute de quoi on ne pourra qu’improviser.

    Le thème de la famille monoparentale se trouve-t-il au centre des préoccupations du Gouvernement wallon ? Est-ce qu’il est au centre de « l’énergie partagée pour une société durable, humaine et solidaire », tel est le titre de la DPR dans lequel je n’ai pas découvert un chapitre spécifique consacré aux familles monoparentales ?
  • Réponse du 30/11/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    En 2010, dans le cadre de l’année européenne de lutte contre la pauvreté, la fédération des CPAS a publié une étude dont l’intitulé est parlant : « l'homme le plus pauvre de Wallonie est une femme belge de 34 ans, chômeuse, vivant seule avec ses deux enfants dans un logement en mauvais état, son niveau de santé est mauvais, sa formation scolaire laisse à désirer, elle n'a pas ou peu de relation sociale et son espérance de vie est limitée ».

    Cette phrase résume et aborde les différentes dimensions de la précarité à laquelle sont confrontées ces familles : l’accueil des enfants, le revenu, la mobilité, l’emploi, le logement, la santé, l’enseignement, le retissage du lien social, etc.

    Lister ces différents domaines d’action, c’est mettre en évidence la transversalité de la lutte contre la précarité. Tous les départements ministériels sont concernés, qu’ils soient régionaux ou fédéraux.

    En Wallonie, seuls les plans de cohésion sociale tiennent compte des statistiques relatives au nombre de familles monoparentales. L’indice synthétique de cohésion sociale d’une commune sera affecté par la présence plus ou moins importante de familles monoparentales sur son territoire.

    Les politiques mises en œuvre par mon département ne sont pas spécifiquement dédiées aux familles monoparentales mais les concernent directement dans la mesure où ces familles cumulent les facteurs d’exclusion.

    Les Maisons d’accueil jouent un rôle important dans l’accueil des femmes et de leurs enfants, qui se retrouvent sans logement suite à un accident de la vie : violences intrafamiliales, séparation, etc. Sur près de 8 000 personnes accueillies au sein de ces Institutions chaque année, 30% sont des enfants, 30 % sont des femmes et 40% sont des hommes. Dans ces Institutions qui accueillent les femmes et leurs enfants, la prise en charge se veut globale, respectueuse, individualisée. En mobilisant les compétences de leurs travailleurs psychosociaux et en s’inscrivant dans un actif travail de réseau, elles proposent des prises en charge adaptées à chacun.

    Ainsi, certaines maisons d’accueil sont aujourd’hui agréées comme APL et peuvent proposer des logements après la période de prise en charge au sein de l’Institution. D’autres organisent des crèches et ainsi, en offrant un service à l’environnement dans lequel elles s’inscrivent, disposent d’un réel outil de socialisation pour les enfants hébergés. D’autres encore sont agréées comme EFT-OISP pour favoriser l’insertion professionnelle et l’autonomie des femmes hébergées.

    La plupart de ces Institutions travaillent avec les relais sociaux, là où ils existent, et ainsi, s’appuient sur un réseau de services accessibles aux personnes accompagnées.

    En matière de reconstruction du lien social et de remobilisation, les services d'insertion sociale accompagnent individuellement les personnes dans la construction d’un projet personnel et jouent ainsi un rôle fondamental en amont d’un parcours d’insertion socioprofessionnel. Ces services sont majoritairement fréquentés par des femmes seules avec enfants et la dimension de l’accueil des enfants non scolarisés est prise en compte dans l’organisation des activités.

    En matière d’accessibilité aux soins de santé, je soulignerai l’excellent travail des maisons médicales, autrement appelées associations de santé intégrée et financées par mon département. La combinaison du statut OMNIO et du système de remboursement au forfait permet à beaucoup de femmes et leurs enfants de bénéficier de soins de santé à prix modéré. A cet égard, je tiens à souligner que l’accessibilité aux soins de santé ne se limite pas à la médecine générale ou soins de kinésithérapie. Il faut aussi garantir l’accès aux médicaments et aux spécialistes et tout mettre en œuvre pour que l’hôpital reste à la portée de tous. A ce sujet, je me plais à souligner les initiatives prises par quelques CPAS et connues sous le nom de « Carte santé ». J’ai dernièrement réuni les mutualités, le RWLP et la Fédération des CPAS au sein de mon Cabinet pour évaluer ces différents dispositifs et, éventuellement, en promouvoir la généralisation.

    Les services de médiation de dettes sont également amenés à accueillir nombre de familles monoparentales confrontées de plus en plus à la difficulté de faire face aux dépenses courantes.

    La loi sur les baux à loyer, les politiques salariales, le fonds des créances alimentaires, le droit à l’intégration sociale, le fonds énergie, le partage des revenus… relèvent du fédéral. J'invite l'honorable membre à s'adresser aux différents ministres compétents pour compléter ma réponse.