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L'éclosion prématurée des champignons

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 116 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/10/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le temps pluvieux du mois de juillet a pour effet que les champignons éclosent beaucoup plus tôt et beaucoup plus nombreux alors que le pic pour ces végétaux a lieu en général en septembre.

    Un tel phénomène avait déjà été constaté lors des étés 2002 et 2007 particulièrement humides eux aussi, a expliqué un membre de l’association de protection de l’environnement Natuurpunt.

    S’agissant d’un constat qui est fait en Flandre, puis-je demander à Monsieur le Ministre si ses services ont fait le même constat ? Est-ce le même constat pour toutes les sous-régions ?

    Y a-t-il eu un impact lié à la prolifération des champignons sur les autres espèces ? Ou sur les habitats qui servent de refuge à certaines espèces ?

    Ou s’agit-il d’un constat qui ne doit point nous alarmer parce que régulièrement rencontré et sans aucune impact sur la nature ?
  • Réponse du 16/11/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Selon leurs exigences écologiques, beaucoup d’espèces montrent ainsi clairement des appartenances à des zones biogéographiques (espèces de Famenne, d’Ardenne, de Gaume…) avec leurs caractéristiques : de sols calcaires ou siliceux, secs ou humides, de fraîcheur ou de thermophilie, de vallée ou d’altitude... A cela s’ajoutent les conditions climatiques qui, au delà des valeurs considérées comme normales, peuvent parfois s’écarter plus ou moins fortement des standards, et ainsi expliquer certains décalages saisonniers ou certaines fructifications, plus ou moins marqués.

    Tout ceci induit une réelle complexité dans les phénomènes constatés annuellement. Certaines espèces estivales ou automnales seront ainsi plus ou moins favorisées par un été froid, chaud, sec ou pluvieux. Il est manifeste que les poussées fongiques peuvent être influencées par les aléas climatiques tels que des sécheresses accentuées empêchant un développement normal du mycélium ou des températures trop froides ou trop élevées pendant des temps anormalement longs. Les effets du réchauffement climatique déjà observés dans certains groupes d’espèces animales comme les papillons, les libellules ou autres invertébrés se marquent aussi chez les champignons. Ainsi, des espèces réputées méridionales comme l’amanite des césars, sont aujourd’hui plus fréquentes dans nos contrées, et l’on peut craindre à l’inverse que des espèces appréciant la fraîcheur de nos plateaux subissent une régression plus ou moins marquée. Mais cela résulte d’un très long processus.

    Globalement, le mois de juillet 2011 a été très pluvieux, ce qui a induit une certaine précocité globale dans les fructifications. Mais une situation plus normale pourrait parfaitement être observée en 2012 et les années qui suivent.

    Si des études scientifiques ont déjà montré les liens qui existent entre la santé des champignons et le bon état de nos forêts, aucune situation alarmante n’est à craindre dans l’immédiat. Une prolifération des espèces mycorhiziques ne peut être que bénéfique pour les espèces ligneuses. Par ailleurs, il n’y a aujourd’hui aucune raison de penser que l’abondance de champignons puissent induire le développement d’espèces animales mycophagiques que l’on pourrait considérer comme nuisibles.