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Le fait que les forêts absorbent un tiers du CO2

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 127 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 03/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    « Le parc forestier mondial absorbe un tiers du CO2 émis par les combustibles fossiles dans l’atmosphère, selon une étude internationale qui alerte, en parallèle, sur les conséquences dramatiques de la déforestation dans le contexte du réchauffement climatique. « Si demain on arrêtait la déforestation, les forêts existantes et celles au stade de la reconstitution absorberaient alors la moitié des émissions des combustibles fossiles », a souligné Pep Canadell, coauteur de l’étude publiée par la revue américaine « Science ». La déforestation, elle, est responsable de l’émission de 2,9 milliards de tonnes par an, soit environ 26% du total des émissions. ».

    Voilà ce dont la presse francophone nous informe. Mais je refuse de considérer que l’effort sera toujours à faire chez d’autres et jamais chez nous. De ce fait, je me permets d'interroger Monsieur le Ministre afin de savoir si et comment nous pouvons contribuer par une augmentation de la production forestière (en ce compris le stockage de CO2) couvert par une révision et/ou extension des zones forestières inscrites dans les différents plans de secteurs ?

    Une question similaire se pose en ce qui concerne les plantations de cultures énergétiques. Afin d’éviter une concurrence néfaste entre la production alimentaire et la production d’énergie, n’est-il pas imaginable de marquer les zones agricoles à l’intérieur desquelles les cultures énergétiques peuvent être autorisées par une surimpression spécifique comme cela se fait à l’intérieur de certaines ZAEI ?
  • Réponse du 23/11/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Les chiffres cités dans l’étude sont des ordres de grandeurs réalistes de la séquestration du carbone par les forêts, et de l’impact de la déforestation. Les discussions en cours dans le processus de la Convention Cadre des Nations- Unies sur le changement climatique mettent d’ailleurs l’accent sur l’importance de la lutte contre la déforestation.

    Pour la Wallonie, le groupe d’experts que j’ai constitué en 2007 estimait que le stock de carbone en forêt wallonne correspond à près de huit fois nos émissions annuelles en gaz à effet de serre. L’accroissement biologique permet de séquestrer 16% des émissions, mais après l’exploitation du bois, le stock de carbone en forêt s’accroît à raison de 3% des émissions.

    Comment accroître cet effet de puits ?

    Le potentiel d’extension des zones forestières est limité, dans une région à densité élevée de population telle que la nôtre.
    Par contre, au sein même des zones forestières, les choix sylvicoles peuvent augmenter cet effet de puits. Pour ne citer qu’un exemple, la substitution de l’épicéa par le douglas dans les stations qui lui conviennent permet d’améliorer la production de 20%, et donc d’augmenter d’autant la séquestration du carbone.

    Mais ce qu’il est important également de souligner, c’est l’intérêt d’une sylviculture visant la qualité, permettant l’utilisation du bois dans des usages à long terme, plutôt que dans la production d’énergie : le même groupe d’experts estimait en effet que, en cas d’utilisation pour la production d’énergie, on évite l’émission de carbone fossile à raison d’une tonne de CO2 par m³ brûlé, tandis qu’en cas d’utilisation du bois à long terme, le stockage de CO2 dans le matériau et l’effet de substitution de matériaux plus énergivores, correspondent à plus de deux tonnes par m³ utilisé.

    Au niveau des terres arables, seuls les sols participent au stockage du CO2 à concurrence de +/- 40 t/ha. Le couvert cultural exploité, qu’il soit énergétique ou alimentaire est en général émetteur de CO2 dans l’ordre de grandeur d'1 t/ha/an. Ces valeurs sont donc négligeables en comparaison des quantités de carbone stockées par la biomasse forestière.