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L'électromobilité

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 156 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 09/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Dans une publication récente, la FEB étudiait la mobilité des travailleurs. Selon elle, il serait temps :
    - que les autorités aient une vision claire et mobilisatrice en matière d'électromobilité ;
    - que des stratégies soient établies ;
    - que des mesures concrètes voient le jour.

    La fixation d'objectifs, la définition d'un modèle pour les points de rechargement, le renforcement de la déductibilité fiscale pour les véhicules électriques ainsi que l'adoption de mesures non financières sont, selon la FEB, autant de questions à résoudre.

    En janvier 2010, lors d'un colloque consacré aux véhicules électriques, la charte « EVolution to Electrical Vehicles » (EV to EV) a été lancée par la FEB. En adhérant à cette charte, les entreprises déclarent avoir l'intention d'acquérir un (des) véhicule(s) électrique(s) dans les 2 à 3 ans. Vu cette démarche intéressante, ne serait-il pas opportun de négocier avec les patrons un dispositif permettant d'encourager les entreprises à s’inscrire dans la logique de cette charte ?

    En effet, si nous sommes déjà plus avancés dans certains chapitres de la politique de réduction des émissions de GES, le transport reste un point noir.

    Je pense qu'il y a une opportunité à saisir. En effet, à l'instar de ce qui se fait dans le Poitou en France, la Wallonie pourrait participer à un projet industriel en la matière.

    Dans les pays BRIC (Brésil — Russie — Inde — Chine), les émissions exprimées en chiffres absolus dépasseront en 2030, les rejets totaux de l'ensemble des pays de l'OCDE. Ce sont donc des marchés que nous pourrions tenter de conquérir. A condition d’avoir réagi en temps utile pour préparer notre industrie à se lancer dans cette aventure.
  • Réponse du 01/12/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    S’il est bien exact que le transport est un des secteurs où des avancées en matière de réduction des GES sont possibles et surtout souhaitables, la question de l’utilisation de véhicules électriques comme moyen d’y arriver n’est pas aussi évidente que l’on semble parfois le dire. Les gains en GES dépendent en effet de divers facteurs. Entre autres, ils dépendent grandement du poids du véhicule et du mix de production de l’électricité.

    En matière d’émission de GES, les véhicules électriques individuels à favoriser en premier sont donc très certainement les véhicules plus légers : vélos, scooters ou autres véhicules légers à trois ou quatre roues.

    Il est à noter également que ces véhicules plus légers, à la différence des voitures électriques, ne requièrent pas d’investissements publics lourds en matière de réseau de bornes de rechargement, qu’ils favorisent plus fortement la multi-modalité, tout en induisant sensiblement moins de multi-motorisation et qu’ils réduisent très sensiblement les problèmes de congestion et de sécurité routière.

    On constate, de fait, que les choix du consommateur suivent assez bien cette logique. Aux Pays-Bas, 100.000 vélos à assistance électrique sont vendus annuellement. En Belgique, les statistiques disponibles ne semblent pas permettre d’identifier les vélos à assistance électrique au milieu des plus de 7 millions de vélos en circulation. Même si, d’évidence, nous n’en vendons pas autant qu’aux Pays-Bas, il est clair qu’il se vend aujourd’hui en Belgique beaucoup plus de vélos à assistance électrique que de voitures électriques.

    Faire aujourd’hui la promotion des « voitures » électriques sur la base du fait qu’elles seraient « zéro C02 » ne pourrait être exact que pour autant que l’électricité utilisée soit bien « zéro CO2 ». Bien évidemment, c’est loin d’être le cas de manière générale. Ainsi, selon l’Institut français des Relations Internationales, rouler en voiture électrique en Allemagne, par exemple, reviendrait à produire plus de CO2 par kilomètre que de rouler dans un véhicule à motorisation thermique récent (130 gr/km). Ceci peut être une motivation à soutenir les efforts de la Wallonie pour augmenter fortement la part de renouvelable dans le mix électrique.

    Pour ce qui est de l’augmentation, très réelle, des émissions de GES dans les pays BRIC, il faut d’emblée dire qu’elle est fortement liée à la délocalisation vers ces pays de la production de notre propre consommation. Dans ce contexte, il me semble à tout le moins peu probable de penser que nous allons pouvoir relocaliser, en Europe, la production de véhicules électriques à destination des BRIC. Et ce d’autant que des pays comme la Chine sont en pointe dans ces secteurs, significativement en matière de batterie.

    Cela n’empêche bien évidemment pas le développement de compétences, de recherche et d’expertise de pointe en ces matières en Wallonie, démarche qui fait partie intégrante des axes de travail du Plan Marshall 2.vert.