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La préservation de l'ADN d'arbres et de plantes menacés par le réchauffement climatique

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 133 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 10/11/2011
    • de BAYET Hugues
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    L'Agence France Presse annonçait dernièrement que la France envisageait  d'anticiper le réchauffement climatique en plantant en Islande des espèces d'arbres menacés comme le hêtre, ce qui permettrait de préserver leur ADN.
     
    Un groupe de travail inter-universitaire et pluridisciplinaire a remis à Monsieur le Ministre en 2009 un certain nombre de recommandations visant à prémunir les forêts wallonnes contre l'impact du réchauffement.

    En fonction de ces recommandations ou éventuellement d'autres rapports en sa possession, Monsieur le Ministre pense-t-il qu'il soit nécessaire d'envisager ce type de solution pour des espèces d'arbres ou de plantes présentes sur notre territoire ?
  • Réponse du 01/12/2011
    • de LUTGEN Benoît

    L’examen plus détaillé du communiqué de l’Agence France Presse montre clairement que cette idée relève de l’effet d’annonce. Un responsable du service forestier islandais avance qu’avec l’évolution du climat, le hêtre pourrait être en station en Islande dans 50 ans ! Y installer le hêtre, ou plus exactement des provenances de montagne du hêtre, serait illusoire actuellement ou demanderait des moyens démesurés par rapport à l’intérêt réel de cette opération et par rapport à d’autres travaux en cours.

    Il faut en effet signaler que dans le cadre d’ « Euforgen » (ressources génétiques forestières européennes), des recherches sont en cours pour mieux connaître la diversité génétique des principales espèces forestières et permettre à terme d’utiliser des provenances mieux adaptées aux conditions futures.

    Plus concrètement, j’ai demandé à un groupe d’experts de me faire un rapport sur l’adaptation des forêts au changement climatique. Ce groupe de travail a émis plusieurs recommandations.

    Pour les aspects relatifs à la diversité génétique, les experts recommandent, par exemple, de favoriser la diversité biologique à tous les niveaux :
    - la diversité des écosystèmes,
    - la diversité des essences (un mélange résistera mieux qu’un peuplement monospécifique à un aléa climatique ou biotique),
    - et enfin la diversité intra-spécifique, par l’utilisation en plantation de provenances variées ou composites. Par exemple pour le hêtre, le Catalogue wallon des provenances recommandables comprend une quarantaine de peuplements à graines, y compris de régions voisines en France et en Allemagne. S’y ajoutent des mélanges de provenances d’une même région forestière. Ces mélanges possèdent des avantages en terme d’amélioration de la diversité génétique et donc d’une meilleure faculté d’adaptation face aux changements futurs.

    Ce principe est d’ailleurs repris comme objectif dans le nouveau Code forestier adopté par le Parlement wallon le 15 juillet 2008.