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Les Wallons et l'alcoolisme

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 49 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 10/11/2011
    • de CASSART-MAILLEUX Caroline
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La presse a récemment fait écho de chiffres quelque peu interpellants. Il semblerait en effet que la moyenne wallonne de dépendance à l’alcool soit de 10,7% et que le Luxembourg culminerait à 11,8%. Ces chiffres ont été communiqués via le tableau de bord de la santé de la province de Luxembourg.

    Certains expliquent cela du fait que le Luxembourg est souvent quelque peu oublié des autorités fédérales et régionales en termes de moyens.

    Madame la Ministre confirme-t-elle ces chiffres ? La définition de l’alcoolisme comprend-elle systématiquement la notion de dépendance journalière ou est-elle plus générale ?

    Qu’en est-il exactement des campagnes de prévention ? Sont-elles organisées de la même manière et avec des budgets équivalents dans chaque province ? La Région wallonne veille-t-elle à une répartition équitable des campagnes de prévention ?

    Quelle justification Madame la Ministre peut-elle apporter à ce constat relatif à la province de Luxembourg ?

    Une campagne globale de prévention est-elle prévue prochainement sur le territoire de la Wallonie ? Dans l’affirmative, Madame la Ministre peut-elle en dégager les grands axes et nous préciser si toutes les provinces seront concernées de manière équivalente, que ce soit en termes de budget, présence sur le terrain ou autre, … ?
  • Réponse du 22/11/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Les chiffres que l'honorable membre avance proviennent de l’enquête nationale de santé par interview.

    Il faut, d’une part, tenir compte de la taille de l’échantillonnage.
    Le nombre de personnes interrogées dans la Province de Luxembourg est restreint, ce qui peut expliquer certaines variations. D’autre part, la façon dont on déclare sa consommation d’alcool dans une enquête est culturellement fort affectée et ce d’autant plus qu’on utilise le questionnaire cage qui comporte des questions sur le ressenti par rapport à sa propre consommation.

    Sensible à la réalité de terrain de cette province wallonne, comme des autres, je suis extrêmement attentive aux besoins liés aux assuétudes.

    Actuellement, il existe un service spécialisé en assuétudes, « Actolux », qui se situe à Arlon. Celui-ci bénéficie d’un agrément de la Wallonie. Le réseau spécialisé en assuétudes et agréé par la Wallonie, le « CLA » (Coordination Luxembourg Assuétudes), est, quant à lui, en pleine expansion.

    Ces deux opérateurs ont déjà reçu les services de l’inspection de l’administration et leur procédure d’agrément à durée indéterminée est en cours.

    Par ailleurs, nous soutenons financièrement divers opérateurs par le biais des subventions facultatives. Je pense notamment au Centre d’Action Laïque du Luxembourg, qui développe très fortement ses actions sur l’ensemble de la Province.

    Plusieurs autres services se concentrent sur la question des assuétudes et donc sur la consommation problématique d’alcool ; notamment SODA (Marche-en-Famenne) et La Ferme de Thioux (Porcheresse).

    Je suis fortement interpellée par le fait qu’une forte proportion de personnes soient touchées par la problématique de l’alcool (1 sur 10).

    Le concept d’alcoolisme est plutôt général et recouvre divers types de consommations et de publics. Il convient de soutenir un accompagnement adapté à la personne concernée.

    Gardons par ailleurs à l’esprit que les compétences de la Wallonie concernent le traitement des assuétudes. Les actions de prévention et de promotion de la santé relèvent, quant à elles, de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Néanmoins, comme l'honorable membre le sait, nous travaillons au renforcement d’une politique globale et intégrée.

    Les aspects les plus importants ne sont pas uniquement les structures spécialisées dans la prise en charge de l’alcoolisme mais toutes les mesures qui contribuent à lutter contre l’exclusion.

    Le phénomène est complexe et nécessite une action de terrain qui soit cohérente et intégrée. Je suis consciente de la difficulté des professionnels d’intervenir de manière optimale et ce, notamment en raison du clivage des compétences en matière de santé. C’est pour cette raison qu’avec mes homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Cocof, nous avons décidé de mettre en œuvre une « cellule politique francophone  santé-assuétudes », afin de tendre vers une harmonisation des politiques en la matière.