Le solaire thermique
- Session : 2011-2012
- Année : 2011
- N° : 174 (2011-2012) 1
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Question écrite du 14/11/2011
- de STOFFELS Edmund
- à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique
Le solaire thermique (eau chaude sanitaire) a connu un franc succès dans le sillage du programme Soltherm. Le PMDE prévoyait l’installation de 200 000 m2 de panneaux solaires à l’horizon 2010. En 2008, la superficie totale subsidiée atteignait 88.000 m2 (contre moins de 10.000 m2 en 2004) « si la tendance actuelle se poursuit jusqu’en 2010, l’objectif fixé pourrait être atteint », tel est le pronostic des auteurs du PMDE actualisé.
Il me semble que nous ferions mieux de témoigner de temps en temps d’une certaine modestie politique. Pour ma part, je pense qu’en 2008, avec 88.000 m² on est encore loin de l’objectif qui – lui-même – n’a pas été trop ambitieux. Quoi qu’il en soit, où en sommes-nous actuellement ? Quel est le nombre actuel de m² de Soltherm en fonction ? Et quel est l’économie en termes de CO2 ainsi que le degré d’indépendance énergétique qu’on aura obtenu grâce à cette technologie ?
Réponse du 05/12/2011
- de NOLLET Jean-Marc
Lorsque le programme Soltherm a été lancé, au-delà de l’objectif concret d’installation de solaire thermique, la technologie avait été sélectionnée car c’était la seule qui, à l’époque, était directement accessible aux particuliers. Elle offrait surtout une porte d’entrée pour sensibiliser le grand public à la problématique énergétique dans son ensemble, soutenir et renforcer les mesures prises parallèlement afin d’améliorer l’efficience énergétique.
Depuis le lancement du programme Soltherm en 2001, le nombre d’installations ayant bénéficié d’une prime n’a cessé d’augmenter. Les données disponibles correspondent aux années 2001 à 2010. Pour l’année 2011, les données ne sont encore que partielles. En effet, les citoyens disposant de trois mois pour rentrer leur dossier de prime, et, étant donné le délai de traitement par l’administration, l'année 2011 ne sera clôturée que courant 2012.
Quoi qu’il en soit, depuis 2001 et jusque fin 2010, la surface cumulée de capteurs installés grâce au soutien du programme Soltherm est de 135.365 m².
Le PMDE de 2003 prévoyait l’installation de 200.000 m² de panneaux solaires à l’horizon 2010. Dès lors, outre la superficie des panneaux soutenus par le programme Soltherm, il faut ajouter celle des panneaux qui ont bénéficié du soutien du programme UREBA, des aides à l’investissement ou des panneaux installés sans aide des pouvoirs publics. D’après le bilan énergétique 2009 de l’ICEDD, qui est le dernier bilan définitif en ma possession, 174.600 m² de panneaux étaient installés fin 2009. En y ajoutant la superficie des panneaux ayant bénéficié d’une prime Soltherm ou d’une autre forme de soutien, on peut estimer que l’objectif initialement fixé par mon prédécesseur José Daras pour fin 2010 est quasi atteint.
En se basant sur les hypothèses de l’équipe ‘bilan énergétique’ de l’ICEDD, à savoir une production spécifique moyenne de 390 kWh/m² pour un ensoleillement normal annuel de 1.555 heures et une insolation normale de 980 kWh/m², l’énergie produite par l’ensemble des installations solaires en Wallonie s’élèvait à 70,3 GWh sur l’année 2009. Il s’agit là de l’énergie nette produite quasi exclusivement pour le chauffage de l’eau sanitaire.
La quantité d’énergie primaire économisée doit être estimée en tenant compte du rendement saisonnier des différents systèmes. Le « rendement moyen » de la production de chaleur « eau chaude sanitaire » peut s’estimer à environ 60 %. Cela nous amène au chiffre de 117 GWh d’énergie primaire économisée annuellement. Ramenée en équivalent mazout, cela correspond à environ 11,5 millions de litres de mazout économisés en 2009, et davantage en 2010 (dans l’attente des chiffres définitifs du bilan énergie 2010).
Sur la base du paragraphe précédent et d’un taux émission de CO2 du mazout correspondant à 264 gr/kWh, la réduction de CO2 correspond à 30.930 tonnes de CO2 par an.