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La Wallonie au travers de la crise

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 53 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Différents observateurs sont unanimes pour dire que l’impact du recul de l’activité économique sur l’emploi a été relativement limité en Belgique. Ils l’expliquent par le fait que les employeurs ont eu recours à des régimes de chômage temporaire. Ce qui a été possible par un travail politique ciblé au niveau fédéral.

    La crise économique a été ressentie en Wallonie dans les secteurs de l’industrie :
    - métallurgie et travail de métaux (19,8 % de diminution de la valeur ajoutée à prix courants et -1.811 emplois);
    - fabrications de machines et équipements (25,3% de diminution de la valeur ajoutée à prix courants et – 1.255 emplois);
    - le secteur de la construction a relativement bien résisté, malgré un recul significatif de la valeur ajoutée en 2009 ; le secteur a pu profiter des 4.2 % des investissements en matière de construction;
    - avec un peu plus de 75 % de la valeur ajoutée totale générée par le secteur tertiaire, (secteur qui englobe 935.000 emplois soit 78% du total des emplois) il réalise 75% du total des investissements de Wallonie.

    Dire que si la Région wallonne a mieux résisté à la crise précédente (et toujours pas terminée) que la Flandre (12.000 emplois perdus dans la métallurgie, les fabrications de machines, de fabrication de matériel de transport et de l’industrie du textile et de l’habillement) elle ne va en rien améliorer nos perspectives, notamment à la veille d’un nouveau ralentissement conjoncturel.

    La fermeture des hauts fourneaux crée, actuellement, un climat de stress économique au sein de la Région wallonne. Les discussions qui n’arrêtent pas sur l’avenir de l’Euro contribuent également à provoquer un sentiment de morosité. Les efforts des autorités publiques de tout niveau en matière de ré-équilibrage des budgets risquent d’avoir un impact sur les cahiers de commande. C’est évidemment de nature à entraîner d’autres dans une spirale critique. De ce fait, il est particulièrement nécessaire d’être hyper vigilant par rapport à la manière, avec laquelle les secteurs, qui ont ressenti la crise de 2009, se préparent au ralentissement conjoncturel du second semestre 2011.

    Faut-il maintenant réagir par une stratégie anticyclique d’investissement public ? Dans quelle mesure la Région wallonne s’inscrit-elle dans une politique keynésienne pour faire face au ralentissement conjoncturel ?




  • Réponse du 26/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les événements récents, que ce soit au niveau régional avec Arcelor Mittal, au niveau fédéral avec la reprise de Dexia ou au niveau européen avec la crise de la dette, ne sont effectivement pas des plus rassurants quant à notre avenir économique.

    La réduction des déficits au niveau belge est une nécessité dans le contexte actuel. Néanmoins, il est indispensable que cette réduction du déficit soit conçue de manière à minimiser le plus possible son impact sur la production wallonne des richesses.

    C’est ainsi qu’il faut à la fois prévoir, au niveau des recettes, une augmentation de la perception de fonds qui sont potentiellement les moins susceptibles d’être réinjectés dans le circuit économique et, au niveau des dépenses, une diminution des dépenses qui n’affecte pas des fonds qui sont dédiés au développement et à la création d’activités économiques tout en maintenant à un niveau adéquat les revenus de substitutions qui, tout en permettant aux personnes concernées de garder leur dignité, sont directement reversés dans le circuit économique.

    Le Gouvernement wallon s’est inscrit dans cette logique. En effet, en épargnant les mesures du Plan Marshall 2.vert – programme de redéploiement économique wallon – et en ciblant les mesures d’économies à réaliser, le Gouvernement wallon permet à son économie de ne pas subir un choc découlant d’une diminution drastique de la demande à la fois publique et privée et de bénéficier toujours de mesures de soutien et de stimulation tout en réduisant, selon une trajectoire prédéfinie, son déficit.

    Le Gouvernement ne change dès lors pas de stratégie économique comme le démontre le maintien dans les mêmes conditions de son plan de relance économique. Ainsi, l’investissement public tout comme les incitations à l’investissement pour le privé restent constants malgré l’environnement économique qui se dégrade.

    Le Gouvernement est d’avis que les pouvoirs publics ont un rôle économique primordial. Ils ont la possibilité de mettre à disposition des infrastructures performantes mais également de permettre, par des mesures incitatives et de soutien aux acteurs économiques mais également par la stabilité et la cohérence de leurs politiques, l’établissement des conditions favorisant la création et le développement d’activités.

    Cette opinion est renforcée dans le contexte conjoncturel actuel. Il ne faut dès lors pas anticiper une réduction ou une réorganisation du rôle des pouvoirs publics dans notre économie.

    A l’avenir, tout comme aujourd’hui, le Gouvernement veillera, dans le cadre de la mise en œuvre de ces politiques, à faire preuve d’efficacité mais également d’efficience afin d’atteindre au coût le plus faible possible des objectifs de politique économique ambitieux.