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La hiérarchisation des projets d'investissement selon une méthodologie assurant une équité territoriale

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 176 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    " Depuis le plan IC-IR de 1984, les investissements de la SNCB sont concentrés sur les grandes lignes ou les centres urbains. Les petites lignes régionales ou les zones périphériques sont ainsi oubliées, alors qu'elles jouent un rôle essentiel de maillage du réseau et de développement territorial. Pire : à long terme, cette politique compromet l'existence même de ce réseau régional, largement sous-investi et, en conséquence, abandonné progressivement par le citoyen au profit de la voiture. Des régions entières, déjà précarisées, risquent ainsi de s'isoler des possibilités offertes par le rail. Afin d'éviter la réalisation d'un rail à deux vitesses, il importe de veiller à assurer une présence de ces lignes régionales et de ces zones périphériques dans les priorités d'investissement. Une méthode, proposée par le chercheur suisse Marcus Rieder, consisterait ainsi à distribuer les investissements de manière à mieux les répartir entre, d'une part, les grandes lignes et régions urbaines et, d'autre part, les lignes locales et centres régionaux. « Ainsi, on renforce ou établit la cohérence et l'équilibre d'un territoire (équilibre entre les différentes régions) et on rompt avec la logique de priorisation selon la rentabilité immédiate », affirme cet expert ferroviaire. Les critères permettant de hiérarchiser les projets à soutenir devront être discutés afin d'assurer cette équité d'échelle d'action et de territoire. ". (IEW)

    Les constats d’IEW ne manquent pas d’intérêt. En effet, les régions moins peuplées sont abandonnées par le rail depuis des années. Les lacunes ainsi créés ne sont pas ou pas toujours comblées par les TEC. Il s’ensuit que les habitants des régions rurales sont bel et bien « obligés » de rouler en voiture pour se déplacer – sauf qu’elles ne sont pas non plus toujours servies par un réseau routier structurant en bonne qualité.

    La Région wallonne fera bien de réclamer la desserte des régions rurales par le rail, mais sera-t-elle entendue si elle n’apporte pas des moyens régionaux pour maintenir les lignes, pour investir dans le matériel, pour maintenir les services dans les gares, pour éviter des pertes d’emplois ? En effet, sans argent, les rêves en matière de mobilité risquent de rester au stade de rêves. Et d’après ce que nous percevons de l’autorité fédérale – notamment depuis la décision du CA de la SNCB de supprimer une série de lignes – le moment n’est pas propice à maintenir les services trop peu rentables. Cela fait tout un temps qu’on a abandonné la notion de service public au profit d’une logique de rentabilité.

    Monsieur le Ministre voit-il la possibilité de créer - à côté des divisions organiques budgétaires classiques « routes et autoroutes » ainsi que « voies hydrauliques » - une nouvelle DO consacrée au rail ? Faute de quoi, toute proposition régionale en la matière risque de rester un vœux pieux ou d’être de la poudre aux yeux du citoyen. Quelles sont donc les chances réalistes que la Région wallonne pourra, au-delà de ce qu’elle demande, s’engager concrètement dans la réalisation de ce qu’elle demande ?
  • Réponse du 30/11/2011
    • de HENRY Philippe

    Pour répondre à la question, je pense que le projet de plan de développement de la desserte ferroviaire, dont l'honorable membre a reçu copie lors de la séance de Commission de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité du 15 novembre dernier, permet de voir plus clair dans les enjeux et les défis qu’il faudra relever pour assurer un avenir au transport ferroviaire.

    Il est clair qu’un effort budgétaire spécifique de la Région pour soutenir de nouveaux projets ferroviaire en Wallonie serait une bonne chose. Cependant, la priorité doit être mise sur l’achèvement des projets en cours qui n’ont pas pu être finalisés dans le cadre du précédent plan.

    Il n’est pas possible à ce stade de répondre de manière plus précise à cette question dans la mesure où le projet de plan pluriannuel d’investissement de la SNCB ne m’a pas encore été communiqué.