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Le retour du tram à Liège

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 184 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    «  La mobilité apparaît comme un enjeu majeur en étant décliné par le biais du «PUM», Plan urbain de mobilité de l'arrondissement de Liège. Au quotidien, plus de 400.000 véhicules entrent ou traversent Liège. Pour éviter une circulation synonyme d'embouteillages, des solutions alternatives doivent être mises en place. Celles-ci pouvant avoir un effet positif sur le développement économique de la région. Pour redéfinir la mobilité, le retour en terres liégeoises du tram a été l'un des thèmes de prédilection de plusieurs communes (Liège, Herstal, Seraing, Saint-Nicolas, Flémalle et Grâce­-Hollogne) aux côtés de la province. Le Gouvernement wallon est venu appuyer cette réflexion en décidant, en mars 2010, la réalisation du tram en Cité ardente. Avec un budget de 500 millions d'euros (au travers d'un partenariat public-privé), il s'agira du plus gros chantier de mobilité jamais réalisé en Wallonie, les travaux s'étalant entre juin 2014 et décembre 2016. C'est en juin 2017 que les premiers voyageurs devraient embarquer à bord des premières rames. Il s'agit d'une date hautement symbolique puisque la ville de Liège est candidate pour l'organisation d'une exposition internationale en 2017, sur le site de Coronmeuse. » (APW-newsletter).

    «Le tram, épine dorsale d'un réseau de mobilité multimodale bien plus vaste, et s'organisant à l'échelle de la province de Liège, est en fait la pierre angulaire d'une construction plus large constate André Gilles. Cela représente l'opportunité de tout repenser en matière d'aménagement du territoire afin de répondre aux exigences auxquelles sera confrontée notre société dans les cinquante prochaines années. Nous existons, nous avons une vision de ce que nous voulons voir sur notre territoire que ce soit pour Liège, Huy-Waremme ou Verviers. ».

    Pour l’instant, le projet du tram à Liège s’apparente toujours à de la politique-fiction. Les travaux sont annoncés pour 2014 à 2016 avec – comme cerise sur le gâteau – le transport du premier voyageur par tram en 2017. Je souhaite évidemment que le projet puisse voir le jour et que le timing soit respecté. Ce qui m’intéresse pour l’instant, est de savoir si le projet se limite – au stade actuel des réflexions – aux communes citées dans le texte de l’APW-newsletter ? Ou s’il va intégrer aussi d’autres communes dans la réflexion ? A l’heure à laquelle la SNCB est en train de fermer des lignes « peu rentables » - selon le groupe - la question se pose concernant les alternatives, notamment pour les courtes distances. Est-il pensable que la Région wallonne négocie avec la SNCB afin que ce groupe participe au financement du tram – quasi en compensation aux abandons de lignes et de gares ?
  • Réponse du 17/11/2011
    • de HENRY Philippe

    L’axe 1 du tram s’intègre dans une vision globale de la mobilité dans l’agglomération liégeoise. Je rappelle qu’il s’agit là d’un investissement considérable. Le tram est un mode de transport qui requiert des investissements plus élevés que le bus (entre 20 et 30 millions d’euros pour la construction d’un km de voies doubles et 3 millions d’euros par rame de tram, contre 310 000 euros pour un autobus articulé qui, il est vrai, présente une moindre capacité de transport et a une durée de vie moins longue qu’un tram).

    S’il a été décidé de réaliser ce premier axe sur la rive gauche de l’axe de fond de vallée, c’est parce que c’est sur les tronçons les plus chargés de cet axe que le système de transport par bus atteint ses limites : passés 3 500 voyages/h/sens à l’heure de pointe la plus chargée, il convient d’utiliser un mode de transport à plus grande capacité que le bus, à savoir le tram.

    Sur les autres axes majeurs du réseau urbain liégeois des TEC, en général perpendiculaires à cet axe de fond de vallée, le volume de clientèle ne justifie pas encore des investissements aussi lourds. Néanmoins, une amélioration de l’efficience du système de bus est nécessaire sur certains de ces axes. C’est le sens de la décision du Gouvernement du 24 mars 2010, qui outre l’axe 1 du tram, a décidé d’étudier comment améliorer la qualité de l’offre bus par des axes structurants complémentaires.

    Quant à la zone géographique concernée, il est bon de rappeler que sur les 137 millions de voyages effectués en 2010 en province de Liège sur le réseau TEC, 2/3, soit environ 90 millions, le sont dans l’agglomération de Liège ; c’est donc bien dans cette zone que doivent être les efforts les plus importants pour améliorer les capacités de transport du TEC tout en veillant bien entendu à la qualité du service et à la meilleure utilisation possible des deniers publics. Dans le reste de la province, l’autobus reste le mode de transport en commun le plus approprié.

    J’attire l’attention de l’honorable membre sur le fait que la SNCB ne procède pas à la fermeture de lignes (ce que lui interdit son contrat de gestion), mais à la suppression de certains trains. Imaginer, dans un contexte où la SNCB supprime des trains, obtenir de ce transporteur une contribution au financement d’un projet dont elle n’est pas en charge me paraît pour le moins aventureux. En effet, la SNCB rechigne déjà à s’acquitter de certaines de ses obligations comme, par exemple, celle d’étudier dans les 4 grandes villes du pays (Gand, Anvers, Liège et Charleroi) les possibilités de mettre en place une offre ferroviaire d’agglomération.