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La demande de ne pas nourrir les sangliers wallons

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 140 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le sujet a fait l’objet de débats au Parlement wallon depuis une petite dizaine d’années. A l’époque, les Conseils cynégétiques (en tout cas certains) évoquent la prolifération du sanglier dans les forêts wallonnes comme fléau à combattre par un nombre de jours d’ouverture de chasse plus important, souhaitant réserver voir monopoliser l’accès aux forêts aux seuls chasseurs en dépit des autres groupes tels que les promeneurs ... Depuis l'arrivée de Monsieur le Ministre, le nombre de jours de chasse a été augmenté. Le sujet a disparu de la polémique entre Conseils cynégétiques et Région wallonne. On aurait pu avoir l’impression que les sangliers se sont tous transformés en courant d’air.

    Et pourtant, ils existent. Et ils prolifèrent ! Dans Le Soir du 4 octobre 2011 nous lisons qu’avec l'ouverture de la chasse, le bilan négatif du nourrissage des ongulés est à nouveau mis en lumière. Etait-ce donc un problème de jours d’ouverture de la chasse. Evidemment que non, puisque depuis 2004, les chasseurs ne sont pas parvenus à « réduire » par une pression cynégétique adéquate les populations de sangliers. C’est – comme Le Soir l’écrit – d’abord une question d’élevage de sangliers par le nourrissage intensif.

    « Des tonnes de nourriture sont déversées chaque année en forêt pour nourrir et favoriser la multiplication de nos grands ongulés [sangliers, cerfs et chevreuils] », accuse Natagora. La pratique date du milieu des années 90, lorsque les autorités wallonnes ont introduit le nourrissage afin de favoriser la diversité biologique dans les forêts wallonnes et afin de dissuader les animaux potentiellement destructeurs de s'en prendre aux exploitations agricoles. Depuis lors, le nombre d'ongulés a explosé. «En 25 ans, les populations de sangliers ont été multipliées par trois. Celles de chevreuils par 2,5. Celles de cerfs par 2. » (ULG).

    Monsieur le Ministre a-t-il l’impression que l’interdiction de nourrir les sangliers est suivie par l’ensemble des Conseils cynégétiques ? Au vu des dégâts provoqués par les surpopulations de sangliers, est-ce que le nourrissage (qui se fait malgré l’interdiction) ne doit pas être considéré comme une infraction grave, suivie d’amendes administratives et assimilable – en termes de couverture par l’assurance – au comportement du conducteur qui, lorsque l’accident se produit, ne prend pas ses responsabilités ?
  • Réponse du 01/12/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Le nourrissage n’explique pas à lui seul les surpopulations de sangliers que l’on observe tant en Wallonie qu’un peu partout en Europe aujourd’hui.

    Les conditions climatiques clémentes des dernières décennies, l’évolution de l’agriculture, avec en particulier le développement de la culture du maïs, des glandées et faînées très abondantes, telles celles de cette année, ainsi que le fait que les chasseurs n’ont pas fondamentalement changé leur manière de chasser pour faire face au développement des populations de grand gibier, expliquent aussi la prolifération du sanglier.

    Le nourrissage du sanglier est interdit dans les forêts domaniales et dans une partie significative des forêts communales, 55 communes ayant décidé de prendre cette orientation.

    Les infractions en matière de nourrissage du grand gibier sont verbalisées par le Département de la Nature et des Forêts et font l’objet d’amendes administratives lorsque les parquets n’engagent pas de poursuites.

    Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’avoir un consensus entre tous les acteurs sur les mesures à prendre dans ce dossier. A l’instar de ce que j’ai réalisé pour le Code forestier et pour Natura 2000, j’ai mis en place, un groupe de travail au sein d’un forum qui réunit les représentants des associations de chasseurs, de la Fédération wallonne de l’agriculture, de Nature-Terre-Forêt, d’Inter environnement Wallonie et de l’Union des Villes et Communes de Wallonie.

    Je les ai chargés de me faire des propositions sur 5 grandes réformes dont le nourrissage.

    En date du 7 octobre 2011, je leur ai demandé de me transmettre un rapport écrit sur les résultats de leur concertation relative aux Conseils cynégétiques et au plan de tir au cerf et de me faire part des orientations de travail qui auront été dégagées collégialement par le forum sur les thèmes du « nourrissage », des « clôtures » et de l’ « indemnisation des dégâts de grand gibier ».