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La rénovation massive des gares de proximité

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 141 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Le patrimoine ferroviaire de la Wallonie est avant tout constitué de petites lignes et de gares de proximité. Parfois, il s’agit d’un patrimoine qui mérite toute notre attention – notamment lorsqu’il s’agit d’éviter toute détérioration de ce patrimoine suite à l’abandon de celui-ci par la SNCB. Assez souvent, l’histoire d’une localité est étroitement liée à l’histoire de sa gare. D’où l’intérêt de s’y intéresser non pas seulement en termes de mobilité mais aussi en termes de sauvegarde d’un patrimoine qui en vaut la peine.

    C’est d’autant plus vrai que l'aménagement des quartiers de gares a permis jadis une urbanisation en faveur du lien aux centres urbains ou villageois. Les liaisons ferroviaires de jadis avaient les mêmes fonctions que les routes actuelles. Elles structuraient le territoire et favorisaient l’urbanisation autour des gares. Leur entretien contribue donc à activer la mémoire d’une société développée par nos prédécesseurs.

    Investir – selon IEW - dans la rénovation des gares de proximité, c'est favoriser un renouveau urbanistique et social de ces quartiers, destinés à (re)devenir des noeuds de développement immobilier et économiques. Cette politique s'inscrit en droite ligne des orientations prises dans le cadre de la révision du SDER, visant à organiser la politique d'aménagement du territoire autour de noyaux d'habitat densifiés.

    Investir, c’est aussi sauvegarder un patrimoine tout en l’affectant à des fonctions actualisées.

    Il s'agira donc de prévoir – toujours selon IEW - une enveloppe globale de rénovation des gares locales et régionales et des multiples couloirs sous voies, souvent insécurisants. En parallèle, une valorisation du patrimoine architectural des gares wallonnes (seulement 8 gares classées en Wallonie contre 42 en Flandre!) devra être enclenchée, au risque de voir disparaître des bâtiments historiques auxquels la population reste très attachée. Je ne peux que partager l’analyse d’IEW.

    Ne faut-il pas agir avant qu’il ne soit trop tard - un peu à l’instar de la Flandre - et classer de façon plus volontariste des œuvres architecturales qui en valent la peine, ne fut-ce que pour freiner leur détérioration et leur ouvrir de nouvelles perspectives d’entretien et de mise en valeur ?
  • Réponse du 01/12/2011
    • de LUTGEN Benoît

    La question de l'honorable membre appelle une distinction entre la proposition d’une dotation globale de rénovation des gares locales et régionales, d’une part, qui dépend entièrement de la SNCB, et le sort réservé aux gares classées, d’autre part, qui peuvent faire l’objet de subventions en restauration par le patrimoine.

    Actuellement, huit gares sont classées en Wallonie : Binche, Braine-le-Comte, Cerfontaine, Chaudfontaine, Godinne, Pepinster, Peruwelz et Saint-Ghislain.

    A ce jour, il n'existe pas d'inventaire des gares wallonnes réalisé dans un but patrimonial. Mais l'étude d’Hugo De Bot (Architecture de gares en Belgique, Brepols, 2002-2003) visant à évaluer la qualité architecturale et l'importance patrimoniale des gares en Wallonie permet de constater que le classement comme monument protège déjà les gares les plus anciennes de Wallonie (Braine-le-Comte et Chaudfontaine datant des années 1840). Plusieurs des gares monumentales de style éclectique et néo-Renaissance flamande sont déjà protégées (Saint-Ghislain, Péruwelz et Pepinster).