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La productivité du travail

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 54 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 14/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    La rémunération des salariés est un des facteurs clés de la compétitivité des entreprises. La zone Euro étant le principal client des entreprises exportatrices wallonnes, celles-ci ne peuvent pas compter sur une évolution favorable des taux de changes pour y gagner des parts de marchés. Le contrôle des coûts de production et donc de la productivité est donc un facteur essentiel pour la compétitivité. Là où la productivité industrielle a considérablement augmenté au cours des 30 dernières années (l’indice était à 280 en 2008 contre 100 en 1980), la productivité a crû très faiblement dans les services marchands (l’indice était de 122 en 2008 contre 100 en 1980).

    « Les gains de productivité ont donc augmenté bien plus rapidement dans l’industrie. À titre d’exemple, en 2000, un emploi industriel générait 76.130 euros de valeur ajoutée contre 60.095 euros pour un emploi dans les services marchands. Chaque emploi industriel créé a dès lors généré considérablement plus de valeur ajoutée qu’un emploi créé dans le secteur des services marchands. De plus, les emplois industriels génèrent en moyenne beaucoup plus d’activité indirecte que les emplois de services. ».

    Pendant de nombreuses années, on a tenu le discours qu’il faudrait encourager l’activité économique de service. Et faire booster une économie de service créatrice d’activités tandis que l’activité industrielle constituait le parent pauvre des perspectives d’avenir. Est-ce qu’à la lumière de l’actualité, les prophètes économiques de l’époque doivent être corrigés ? Ne devons-nous pas privilégier davantage une politique qui vise la production industrielle ?
  • Réponse du 31/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Vouloir faire de la Wallonie une économie reposant entièrement sur les services sans que l’industrie n’ait un rôle à jouer semble relever de l’illusion. Les services vivent énormément de leurs clients/entreprises et pas seulement de leurs clients/particuliers.

    Une spécialisation d’une économie dans les services rend immanquablement cette dernière dépendante des industries des autres pays. Une répartition entre pays ou régions des spécialisations économiques industrie/service est envisageable au sein de l’Union européenne mais cela nécessiterait une convergence importante en termes de politiques économiques ainsi qu’un fonctionnement plus performant du marché intérieur européen. Au niveau mondial, une telle répartition industrie/service entre les grandes régions économiques du monde n’est pas viable, notamment, en raison de la distance géographique qui séparerait les fournisseurs de services et ceux qui en bénéficient ainsi qu’au manque d’expérience industrielle qui risque de caractériser ces fournisseurs devenant incapables d’anticiper et d’intégrer les évolutions du monde de l’industrie.

    La Wallonie n’a pas fait le choix du « tout aux services ». Le Plan Marshall en est d’ailleurs un parfait exemple.

    Des politiques au sein du 1er Plan Marshall et du Plan Marshall 2.Vert ont été mises en œuvre afin de pallier les faiblesses identifiées en 2005 et qui comptaient, notamment, une faible création d’activités, une capacité d’innovation peu développée et une pauvre interaction entre le monde industriel et le monde de la recherche.

    Des mesures comme la promotion de l’esprit d’entreprendre, la politique des pôles de compétitivité ou encore la création d’un environnement propice à l’émergence de spin-off ont été mises en œuvre pour pallier ces faiblesses. La politique des pôles permet de favoriser les synergies entre différents acteurs économiques dans le cadre d’un projet relatif à un certain domaine industriel.

    L’innovation, de son côté, fait l’objet d’un soutien que ce soit dans ses aspects technologiques avec les aides à la recherche ou au développement expérimental ou dans ses aspects non technologiques avec les futures aides à l’innovation d’organisation et de procédé. Au vu des domaines éligibles à ces aides, l’industrie semble quasiment seulement concernée. Quant au programme Creative Wallonia, il cherche à insuffler un dynamisme lié à l’innovation dans toutes les couches de notre société.

    Il ne faut pas non plus oublier les primes à l’investissement permettant d’améliorer la productivité de nos entreprises et les primes environnementales conduisant à une réduction des coûts énergétiques de nos sociétés.

    Ainsi, le Gouvernement n’a pas favorisé les services au détriment de l’industrie. En effet, depuis plusieurs années, il met en œuvre une politique industrielle ambitieuse et qui semble cohérente au vu des objectifs qu’elle poursuit et qui sont:
    - amélioration de notre productivité ;
    - soutien à l’innovation ;
    - soutien à des secteurs prometteurs ;
    - promotion des synergies entre les différents acteurs wallons ;
    - création d’une dynamique positive.