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L'innovation

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 57 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/11/2011
    • de STOFFELS Edmund
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Aucune donnée récente n’est disponible concernant les efforts accomplis en matière de R&D sur le plan de l’UE. La dernière enquête « Community Innovation Survey-CSI » (2006-2008) a été réalisée par les Etats membres. Cette enquête porte sur les entreprises de 10 salariés et plus et les interroge sur leurs activités d’innovation, technologique et non technologique. Les Innovations de produits et de procédés. Les Innovations organisationnelles et les innovations de marketing.

    Pour ce qui concerne la Région wallonne, au cours de la période 2006-2008 :

    1° 52% des entreprises wallonnes ont développé des activités d’innovation, technologique et non technologique, contre 58,1% pour l’ensemble du pays.

    2° Le pourcentage d’entreprises innovantes croit avec la taille de l’entreprise. Parmi les entreprises de plus de 250 salariés, 91,6% se lancent dans l’innovation.

    3° On observe un recul du pourcentage des entreprises développant des innovations de produits et de procédés. Surtout pour les petites entreprises du secteur manufacturier et pour les entreprises moyennes des services.

    4° Les innovations technologiques consistent principalement dans de la formation (69,9% des répondants), dans l’acquisition de machines, équipements et logiciels (68,7%) et de la recherche en interne (60,6%).

    5° L’innovation est surtout imputable aux entreprises du secteur des services et aux entreprises moyennes du secteur manufacturier. Les grandes entreprises de l’industrie manufacturière ont fortement réduit la part de la R&D dans leurs dépenses d’innovation (de 70,5% à 35,2%). L’acquisition de machines, équipement et logiciels connaît une augmentation spectaculaire en 2006-2008 par rapport à la période précédente (45,4% contre 18,9%).

    6° Les entreprises consacrent une faible part de leurs dépenses d’innovation à l’acquisition de connaissances extérieures. Il est frappant de constater que les entreprises font peu appel aux sources scientifiques, qu’il s’agisse des publications (6,4%), des institutions publiques de recherche (0,8%) ou des universités et hautes écoles (2,5%). Ces chiffres traduisent des lacunes au niveau du transfert de connaissances entre la recherche de base et la recherche industrielle.

    7° Le soutien public est nettement plus élevé en Wallonie (41,3%) que dans le reste du pays (22,3%). Cet apport provient surtout des autorités locales et régionales. En 2006-2008, les entreprises de plus de 250 travailleurs sont plus nombreuses à déclarer des aides publiques que les entreprises plus petites, alors que l’inverse était vrai entre 2004 et 2006. En effet, 57,3% des entreprises de services de plus de 250 travailleurs ont reçu un soutien public essentiellement régional et dans une moindre mesure fédéral.

    8° En 2008, la part des branches manufacturières High Tech (HT) et Medium High Tech (MTH) dans la valeur ajoutée totale en Wallonie (7%) est supérieure à la moyenne belge (6,3%) et légèrement inférieure à celle de l’UE-15 (7,2%) et de l’UE-27 (7,3%).

    9° En effet, 5,03% des travailleurs wallons étaient occupés dans des branches manufacturières HT et MTH en 2008, contre 6,25% dans l’ensemble du pays et 6,69% dans l’Europe des 27 (année 2007). L'explication réside soit dans les faibles débouchés pour les travailleurs wallons, soit dans le fait que ceux-ci trouvent moins facilement de l’emploi dans ce type d’activités.

    10° Dans le domaine des services à haut contenu technologique, la Wallonie occupe une position médiane. La part des services HT dans l’emploi en Wallonie présente également des fluctuations. Elle s’élève à 3,43% en 2008 ce qui est inférieur à la moyenne belge (3,75%) et supérieur à celle de l’UE-27 (3,29% - année 2007).

    11° Un élément frappant est que la part de la population de 15 à 74 ans disposant d’un diplôme de l’enseignement supérieur occupée dans des fonctions scientifiques et techniques est plus élevée en Wallonie (49,5% en 2008 et 50,3% en 2009) que dans l’ensemble du pays (47,3% en 2008 et 46,9% en 2009) alors que la proportion de travailleurs wallons employés dans des branches HT er MHT est inférieure. Une première explication est la proportion moindre de la population wallonne diplômée de l’enseignement supérieur. Ces fonctions sont relativement plus développées dans les branches à contenu technologique plus faible.

    Ce sont les observations faites en Région wallonne pour la période 2006-2008 ! Nous approchons de la fin de l’année 2011. Selon mes informations, aucune actualisation du relevé 2006-2008 n’a été fait, ou n’a été publié (s’il a été fait) – alors que l’innovation constitue un axe majeur dans la reconversion de l’industrie wallonne et dans le Plan Marshall 2.Vert.

    Ce qui me m’inquiète, c’est que les efforts des entreprises en matière d’innovation ne suffisent pas pour garantir une compétitivité de notre économie à long terme dans un contexte d’économie globalisée.

    Faut-il en déduire que la Région wallonne doit renforcer ses outils pour stimuler davantage l’innovation – que ce soient les activités d’innovation, technologique et non technologique, les innovations de produits et de procédés ou encore les innovations organisationnelles (en ce compris la formation des travailleurs) et les innovations de marketing, quitte à réduire les aides en faveur des investissements classiques ?

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre de la situation ? Est-ce qu’à ses yeux, l’économie wallonne est suffisamment innovante, comparée à celle de nos principaux voisins avec lesquels nous entretenons des relations commerciales ?
  • Réponse du 26/01/2012
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L’innovation est soutenue en Wallonie. Ainsi, dans le cadre de l’innovation technologique, la Wallonie encourage via l’octroi de moyens financiers les entreprises à mettre en œuvre des projets de développement expérimental ainsi que des projets de recherche industrielle.

    La démarche de dépôts de brevets est également soutenue.

    Il faut également mentionner la politique des pôles qui promeut la collaboration entre acteurs issus du monde de la recherche et du monde économique en vue de produire des projets innovants.

    Les entreprises ne sont pas les seules à être directement soutenues par le Gouvernement. Les centres de recherche dans leurs relations avec les entreprises et les universités et hautes écoles dans leurs activités de transferts technologiques sont également visés par des mécanismes d’aide.

    Cherchant à garantir une utilisation optimale des moyens humains et matériels à disposition, l’innovation non technologique, à partir de 2012, fera l’objet d’un programme de subventionnement.

    Tant le champ de couverture que les moyens budgétaires sont importants quant au soutien public à l’innovation.

    En outre, il ne faut pas oublier que les pouvoirs publics n’ont pas dans la capacité de se substituer entièrement aux acteurs économiques privés. Ainsi, ne pouvant anticiper toutes les nouvelles formes d’innovations possibles, le Gouvernement a mis en œuvre le programme « Creative Wallonia » afin notamment de promouvoir l’échange de bonnes pratiques et d’expériences et de faire prendre conscience aux résidents wallons, via une campagne de communication, de la nécessité du recours à l’innovation et du fait que l’innovation soit accessible à tous.

    Les contraintes budgétaires se faisant de plus en plus pressantes et la simplification de la vie de l’entreprise lorsqu’elle est en relation avec l’administration étant une politique transversale du Gouvernement, il serait plus opportun de rechercher une plus grande efficacité des outils et mécanismes de soutien à l’innovation existants plutôt que d’envisager de créer de nouvelles structures publiques qui pourraient ne pas être pertinentes.

    Si l’innovation non technologique fait l’objet d’une nouvelle mesure gouvernementale, c’est parce que celle-ci représente un pan important de l’économie qui était jusqu’ici exclu des mesures de soutien de la Wallonie, et qu’il s’agit de mettre en œuvre des possibilités déjà offertes par les textes en vigueur.

    C’est dans le contexte de recherche d’une plus grande efficacité des actions existantes qu’une réflexion visant à établir une approche de soutien proactive et ciblée sur les entreprise à potentiel de croissance important a été lancée.

    Cette approche plus individuelle permettra à la fois de rendre les outils de soutien à l’innovation plus efficaces mais également de confronter certaines entreprises à la concurrence internationale ce qui pourrait s’avérer être un incitant à l’innovation.

    Il n’est dès lors pas nécessaire que la Wallonie envisage de renforcer davantage ses outils ou de créer de nouvelles structures publiques de soutien, permettant ainsi de ne pas réduire les montants budgétaires affectés aux politiques d’aide à l’investissement.

    Quant à la question de savoir si l’économie wallonne est suffisamment innovante, il faut noter que, en 2007 qui est la dernière année pour laquelle les chiffres définitifs sont connus, la Wallonie, dans son ensemble, avait investi pour 2,1% de son Produit Intérieur Brut dans la recherche et le développement. Parmi ces 2,1 points de pourcentage, 1,6 point de pourcentage provient des entreprises.

    La Wallonie, grâce à ces investissements, fait partie des 3 régions européennes de tradition industrielle les plus performantes dans ce secteur, que ce soit au niveau des investissements pris globalement ou au niveau des investissements réalisés par les seules entreprises.

    Des progrès sont bien sûr encore à réaliser comme d’ailleurs le démontre les chiffres mentionnés dans la question. Cependant, certaines mesures ont été récemment prises et d’autres n’ont pu encore donner tous leurs fruits. Ainsi, il est important de superviser la mise en œuvre de l’ensemble des mesures favorisant l’innovation et d’être attentif aux avantages et inconvénients de chaque mesure pour l’avenir.

    Le Gouvernement est toutefois convaincu que ces mesures permettront de se rapprocher de l’objectif qui est de développer l’économie de la Wallonie.