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La délégation Wallonie-Bruxelles International à Paris

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 40 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/11/2011
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    Wallonie-Bruxelles International est une administration publique chargée des relations internationales. Elle est l’instrument de la politique internationale menée par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Wallonie et la CoCoF.

    Cette administration existe depuis 1996 et se compose notamment de 17 délégations à l’étranger.

    De quand date la création de la délégation WBI à Paris?

    Monsieur le Ministre-Président peut-il me donner des précisions quant aux axes stratégiques qui ont été développés par cette délégation depuis sa création ?

    Quels budgets de fonctionnement ont été alloués annuellement à cette délégation ?

    De combien de personnes se compose-t-elle ?

    Monsieur le Ministre-Président peut-il me communiquer les informations relatives aux missions et projets concrets auxquels la délégation WBI à Paris a contribué ou a mis en place ainsi que ses projets et priorités pour l’année 2012 ?
  • Réponse du 05/12/2011
    • de DEMOTTE Rudy

    Avant de répondre en détail à l’honorable membre, il me semble utile de signaler que Wallonie-Bruxelles International n’existe pas «depuis 1996», mais que cette Agence, qui fonctionne sous ce nom depuis le 1er janvier 2009, résulte de la fusion du CGRI (Commissariat général aux relations internationales de la Communauté française), créé par décret en 1982, et de la DRI (Division des relations internationales de l’ancien ministère de la Région wallonne). Un accord de coopération du 20.3.2008, approuvé par décrets des trois Parlements, a mis WBI au service des trois entités fédérées francophones.

    D’autre part, le réseau actuel de Wallonie-Bruxelles à l’étranger compte 16 délégations et non 17.

    La Délégation Wallonie – Bruxelles à Paris a été ouverte en 1985. Elle est actuellement composée de deux diplomates et de 6 personnes recrutées localement. En 2010, son budget de fonctionnement s’élevait à 418.634 euros, les frais de personnel local s’élevant à 415.905 euros.

    La délégation générale Wallonie-Bruxelles à Paris est la représentation officielle de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de la Wallonie et de la Commission communautaire française (Cocof) de la Région de Bruxelles-capitale. A ce titre, la nature prioritaire de ses missions est de nature diplomatique auprès des autorités françaises (notamment le Ministère français des affaires étrangères mais pas exclusivement) ou régionales, comme auprès des organisations multilatérales ayant leur siège à Paris : Francophonie, Unesco, OCDE (voir ci-après). Il s’agit de créer un climat de notoriété et de sympathie au service de la réalisation de projets ultérieurs.

    Sans être exhaustif, le volet de ce travail dans le cadre bilatéral consiste à participer à la mise en œuvre avec les autorités françaises et au niveau adéquat de son architecture institutionnelle, des priorités de coopération dans les secteurs retenus de commun accord. Pour mémoire, l’Accord–cadre conclu en 1996 par la Communauté Française élargi à la Wallonie en 2004 couvre les secteurs prioritaires suivants :
    - la coopération culturelle et linguistique (résidences d’artistes, mobilité internationale, partenariats divers dans tous les secteurs …) ;
    - la coopération scientifique et technologique (Programme Hubert Currien, missions d’opérateurs scientifiques dans les régions françaises, coopération triangulaire Etats, Régions, entreprise en pays tiers, soutiens aux relations entre pôles de compétitivité…) ;
    - la coopération pédagogique tant dans l’enseignement obligatoire (échanges de bonnes pratiques) que dans l’enseignement supérieur (masters conjoints et partenariats dans l’enseignement supérieur artistique) mais aussi les questions liées à l’accès de nos ressortissants dans les lycées français et celles en lien avec l’équivalence et l’afflux d’étudiants français dans certaines des filières de l’enseignement supérieur ;
    - la coopération en matière de jeunesse via le bureau international de jeunesse, éducation permanente et sports (échanges d’expertise).

    Elle œuvre ainsi à l’identification de potentialités et des bons interlocuteurs au niveau de projets. La Délégation générale s’assure à ce titre de la visibilité de la coopération bilatérale et examine la possibilité de programmation d’événements conjoints tels une semaine multisectorielle.

    Elle est un partenaire important dans la résolution de problématiques particulières (ex : équivalences des diplômes, négociation sur l’abolition de la tabelle, accueil des résidents français handicapés dans les structures wallonnes…) dans le relais des positions défendues par ses autorités politiques (ex : évolution des enjeux européens de la coopération transfrontalière, aménagement des infrastructures de communication, canal seine-Nord …). Elle favorise aussi l’émergence de partenariats dans des secteurs importants comme l’enseignement supérieur, la coopération culturelle, la recherche et l’innovation.

    En matière culturelle, la Délégation générale contribue par des contacts réguliers avec les administrations culturelles françaises nationale voire régionales et par son action auprès des opérateurs de terrain à la conception et réalisation d’actions conjointes en France comme en pays tiers. Elle suscite la création de nouveaux partenariats et promeut la consolidation des existants mais elle collabore à l’échange de calendriers des grands événements afin de promouvoir la présence ou la visibilité des artistes.

    A ce travail de fond s’ajoute un certain nombre d’initiatives de relations publiques visant à donner une visibilité à Wallonie-Bruxelles (Fête du 27 septembre, participation aux journées de la francophonie, newsletter, distinctions honorifiques belges, séminaires et autres manifestations culturelles de prestige notamment).

    La Délégation générale organise en ses locaux un cycle de conférences-débats visant à informer le public français sur les réalités de Wallonie-Bruxelles. Comme les autres délégations, elle publie une Lettre d’informations.

    Elle effectue également toutes les démarches utiles auprès des ministères concernés pour négocier, en sollicitant en cas de besoin l’ambassadeur de Belgique, le statut juridique, fiscal et pécuniaire de sa représentation.

    En matière de coopération bilatérale, l’équipe actuelle dont la structure remonte à septembre 2008 a essentiellement orienté son action dans le champ culturel outre quelques manifestations de visibilité de nos auteurs. Pour 2012, citons dans ce domaine quelques opérations qui seront menées dans la France entière dans les secteurs du cinéma (Festival Travelling à Rennes), des arts circassiens ( opération de promotion internationale des arts circassiens en collaboration avec la Région Midi-Pyrénées) et de la littérature (40 auteurs et représentants de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Festival Etonnants voyageurs à St Malo) mais aussi l’opération « Paris fait chanter Bruxelles «  ou encore le soutien à l’émergence de projets qui se déclineront dans le cadre du dialogue de 2 villes européennes futures de la culture : Marseille ( 2013) et Mons ( 2015).

    Pour le détail des activités de la Délégation depuis sa création, je renvoie l’honorable membre aux rapports annuels d’activités du CGRI, de la DRI et, depuis 2009, de WBI.

    Au plan multilatéral, la Délégation générale à Paris suit les activités de l’Organisation internationale de la Francophonie et aussi, au-travers là-bas des deux Délégations permanentes belges, à l’UNESCO et à l’O.C.D.E.

    A l’UNESCO, la Délégation générale fait valoir les positions de la Fédération Wallonie-Bruxelles via la Délégation permanente belge, sous les présidences semestrielles de l’Union européenne (belge au second semestre 2010), avec de nombreuses réunions de coordinations européennes, notamment dans le cadre des Conseils exécutifs (deux chaque année), dont la Belgique est membre depuis 2010 et des Conférences générales (une tous les deux ans).

    L’UNESCO avait donné en 2010 un double éclairage : année de la biodiversité et année du dialogue interculturel.

    Le drame d’Haïti, en janvier 2010 a entraîné un vaste mouvement de solidarité et plusieurs réunions sur ce thème ont été tenues ; à noter la concrétisation d’un accord de partenariat entre la C.F.B. et l’Institut International pour la Programmation de l’Education de l’UNESCO, en vue de la reconstruction du système d’éducation en Haïti (versement de 50.000 Euros par la C.F.B. dans ce cadre).

    L’on soulignera aussi l’intervention à concurrence du même montant au profit d’une école de gestion des ressources forestières en R.D.C. (ERAIFT) dont le directeur est belge.

    Chaque année, à l’occasion de la Fête de la Francophonie, organisée par le Groupe francophone de l’UNESCO, notre Délégation générale apporte sa contribution.

    Plusieurs assemblées générales (Patrimoine immatériel) ou Comités (Retour des Biens culturels, Patrimoine immatériel, COMEST – principes éthiques et changements climatiques) ou encore Diversité des expressions culturelles (importante Convention rapidement ratifiée par la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais non encore ratifiée par la Belgique, en conséquence de quoi la Fédération est intervenue en contribuant au Fonds de protection et de promotion de la diversité culturelle : 2 x 50.000,-) ou Comité pour la protection des Biens culturels en cas de conflit armé) permettent une participation active de la C.F.B.

    A l’O.C.D.E., notre action s’exerce par le biais de la Délégation fédérale belge forte de plusieurs diplomates souvent spécialisés (Banque nationale, Ministère des finances, Coopération au développement notamment).

    En février 2010, une visite de travail de notre Administrateur général et de membres du cabinet du Ministre-Président DEMOTTE ont abordés, avec les hauts responsables de l’O.C.D.E., différents thèmes : taxation et croissante vertes, innovation, développement territorial, commerce et industrie.

    La délégation a aussi été associée à la visite officielle à l’Organisation du Ministre-président germanophone K.H.LAMBERTZ.

    Diverses Conférences, Assemblées générales et Comités se tiennent régulièrement, avec collaboration étroite de la Délégation (en avril 2010 : développement urbain – villes et croissance verte -, en juin 2010 : tourisme et développement durable, mais aussi dans divers domaines : santé, éducation etc.). Les administrations fédérées suivent les activités d’un nombre important de comités utiles pour la Belgique et ses composantes. La Délégation Wallonie Bruxelles assure la mobilisation des expertises régionales et communautaires vers les Groupes de travail de l’OCDE en jouant le rôle de vecteur d’information de l’OCDE vers la Région wallonne, la Fédération Wallonie Bruxelles et la COCOF, ainsi que de l’Ambassadeur belge auprès de l’OCDE vers les entités fédérées. La Délégation Wallonie Bruxelles à Paris apporte également aux entités fédérées un point de vue analytique, attirant de temps à autre leur attention sur l’importance de certains débats et leurs enjeux et donc la pertinence à assurer une participation active dans certains groupes de travail.

    Au niveau de la Francophonie, la Délégation Wallonie-Bruxelles de Paris représente activement la Fédération Wallonie-Bruxelles en participant à toutes les commissions (Politique, Coopération et Programmation, Adhésions, Administrative et Financière) comme aux groupes de travail instaurés par le secrétaire général Abdou Diouf (Règles d’appartenance, Place du français dans le monde). Elle y tient également un rôle de premier plan aux réunions de CPF (Comité permanent) et CMF (Commission ministérielle). L’OIF ne manque pas de faire appel à l’Administrateur général Philippe Suinen, doté là-bas d’une réputation de modérateur très appréciée,  pour présider des groupes de travail ponctuels chargés d’élucider des questions délicates.

    Enfin, comme les autres Délégations Wallonie-Bruxelles, la Délégation générale de Paris joue un rôle d’appui à la candidature de Liège 2017, mais son rôle prend un relief particulier en raison de la localisation à Paris du Bureau international des Expositions.