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L'évolution de la biométhanisation en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 200 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/11/2011
    • de SENESAEL Daniel
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La Wallonie peut se montrer pionnière dans bien des domaines et notamment dans les technologies vertes. En matière de biométhanisation, une spin-off de l’UCL a développé une technologie unique promise à un bel avenir. La spin-off devenue société a déjà prouvé avec ses premières réalisations que la technologie verte développée pouvait être rentable et efficace.

    L’enjeu est important. Outre le développement de l’activité économique et la création d’emploi, c’est le potentiel environnemental qui est remarquable. La création d’énergie verte à partir de déchets végétaux naturels offre un potentiel énorme. Ainsi, à l’échelle française, en ciblant la chaîne de transformation des fruits et légumes du champ à la grande distribution, on peut estimer que cela représente un marché de près de 9.000 installations. Soit l’équivalent d’une centrale nucléaire !

    J’aimerais faire le point sur l’évolution de la biométhanisation en Wallonie. Comment la soutenons-nous ? Quelles sont les réalisations existant déjà ? Quelles sont celles en projet ? Quelles perspectives cette technologie propose-t-elle à notre Région ? Quels sont les moyens budgétaires affectés?
  • Réponse du 08/12/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    La filière biométhanisation, si elle est bien encadrée, apparaît comme une filière intéressante tant en termes agronomiques, environnementaux, agricoles, économiques qu’énergétiques. Elle est appelée à jouer un rôle important pour atteindre les objectifs de production d’électricité verte de la Wallonie.

    La Wallonie comptait, au début de l’année 2011, 17 unités de biométhanisation, dont 12 unités de type agricole. Depuis janvier de cette année, une nouvelle unité de biométhanisation a vu le jour : il s’agit du projet de Cinergie à Fleurus, d’une capacité de 1,2 MW électrique, reposant presqu’exclusivement sur des intrants agricoles et comprenant :
    - un réseau de chaleur de 1.200 m ;
    - une chaudière à plaquettes de 500 kWth ;
    - un séchoir à céréales, à plaquettes de bois.

    D’autres unités sont en cours de réalisation plus ou moins avancées:
    - l’unité du Haut Geer de 1,2 MW électrique, associée à une chaudière et un séchoir à plaquettes de bois. Ce projet est en cours de construction ;
    - l’unité de Biospace de 1,3 MW électrique à Gesves, associée à un séchoir à digestat et un séchoir à luzerne, également en cours de construction ;
    - une petite unité à Paliseul chez Devos de 10 kWél (moteur Stirling) : ce projet est en demande de permis ;
    - enfin, environ 5 grosses unités et 10 petites unités sont en projet.

    La filière bénéficie de divers soutiens financiers :
    - l’octroi de certificats verts durant une période de 15 ans;
    - l’éligibilité à l’octroi de certificats verts du séchage en « bon père de famille » de digestats, de céréales, de plaquettes de bois, de fourrages ou de sciures ;
    - une aide à l’investissement « UDE » à laquelle il y a lieu d’ajouter les déductions fiscales et de précompte immobilier ;
    - un soutien important des administrations wallonnes dans la gestion des différents dossiers.

    Il reste toutefois des points cruciaux à résoudre pour permettre un essor plus important de cette filière, qui soit davantage en phase avec son potentiel de développement. Citons en particulier les éléments suivants remontant des acteurs de terrain :
    - des conditions claires et objectives d’implantation en zone agricole ;
    - des conditions économiques adaptées au développement des petites puissances agricoles ;
    - un cadre législatif spécifique à la filière ;
    - une réflexion transversale quant à l’utilisation de plantes énergétiques en biométhanisation en tenant compte des aspects éthiques, environnementaux, agricoles et énergétiques.

    Enfin, je conclurai en évoquant le récent aboutissement d’un Livre Vert des acteurs économiques qui sont structurés à travers une plate-forme biométhanisation animée par Edora. Ce Livre vert identifie les problèmes, les difficultés ou obstacles et dégage des pistes pour y remédier.