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Les projets géothermiques en Wallonie

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 202 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 18/11/2011
    • de TROTTA Graziana
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Avec le bourgmestre de Mons et le président de l'Intercommunale de développement économique et d'aménagement du territoire de la région Mons-Borinage-Centre, Monsieur le Ministre a récemment présenté un projet pilote de géothermie profonde sur le site des Grands Prés à Mons.

    Par rapport à ce projet pilote, Monsieur le Ministre peut-il me dire avec précision quels bâtiments alimenteront ce puits géothermique ? Quelle sera la quantité d'énergie produite par celui-ci ? Quelle quantité de pétrole sera ainsi épargnée et quelle sera l'empreinte écologique de ce projet ? Sachant que les forages se dérouleront à partir de 2012, dans quel délai est-il prévu que le puits soit opérationnel ?

    Au total, la Wallonie entend développer à l'horizon 2020 huit projets géothermiques. Quels sont ces projets et leur calendrier respectif ? Les sites sont-ils précisément connus et si oui, quels sont-ils ? Quels sont les objectifs énergétiques de ces différents projets ?

    Selon les informations parues dans la presse, la Région compte réaliser une cartographie précise du potentiel géothermique wallon dans le courant de l'année 2012. Cela étant, une étude menée par l'ULG et le service géologique de Belgique a déjà permis de souligner l'existence d'un potentiel sur une zone correspondant à la dorsale wallonne, avec deux sites principaux, l'un dans le bassin de Mons et l'autre dans le bassin liégeois. Monsieur le Ministre a indiqué que vu le profil plus découpé du sol liégeois, les efforts se concentreraient dans un premier temps sur le Hainaut. Peut-il me dire ce que l'on sait pour l'heure du potentiel géothermique du bassin carolo ?

    Enfin, pour permettre un développement efficace et maîtrisé de la géothermie, la Wallonie doit se doter d'un cadre législatif clair en la matière. Que fait ou compte faire Monsieur le Ministre à cet égard ?
  • Réponse du 30/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme l'honorable membre le sait, dans le projet de la nouvelle Gare de Mons, certains chantiers sont déjà entrés dans une phase concrète alors que d’autres sont encore à l’étude.

    Dans le dossier remis au Gouvernement wallon, l’intercommunale Idea évoque comme scénario le plus probable, l’alimentation des bâtiments suivants : la Gare de Mons, le Centre de Congrès, l’hôtel se trouvant dans la zone, Mons-Lotto-Expo et Ikea. A ceux-ci viendront s’adjoindre, soit la Cité Administrative, soit des bureaux et logements du Master Plan.

    Une étude est également en cours chez Idea pour valoriser le potentiel du puits en été dans le cadre d’un système de refroidissement additionnel.

    Au vu des éléments à encore affiner, Idea planifie la mise en exploitation de son projet sur une durée totale de trois ans.

    En matière d’impact sur l’environnement, en se basant sur les données du puits de Saint-Ghislain et sur la connaissance actuelle de la géologie de la région, le puits de Mons pourrrait produire 200 m³/h à une température de 70°C soit une puissance de chauffage de 6 MW.

    En considérant qu’il est possible d’utiliser toute cette énergie toute l’année, sauf période d’entretien, on obtient un ordre de grandeur de 5 millions de litres de mazout épargnés par an.

    L’empreinte écologique telle qu’elle est définie par le WWF n’est pas réellement adaptée à un projet industriel et elle n’a donc pas été calculée pour le projet de Mons. Une visite au site de Saint Ghislain permet cependant d’appréhender le faible impact visuel, sonore et environnemental d’un tel projet.

    Comme l'honorable membre le sait, l’étude cartographique menée conjointement par le SGB et l’ULg arrive peu à peu à son terme. J’ai effectivement reçu, lors de comités d’accompagnement, des résultats provisoires plus concrets sur des régions mieux connues géologiquement au départ. Hélas, je n’ai cependant pas encore de données à vous transmettre sur la région de Charleroi ni d’autre carte que celle présentée à Mons.

    Le gouvernement a approuvé, à ce jour, le lancement de trois projets pilotes qui permettront, entre autres, de mieux connaître notre sous-sol. En termes de production d’électricité de source géothermique, le gouvernement a une hypothèse de contribution d’ici 2020 de 200 GWh. Ce potentiel n’est néanmoins pas traduit à cette date en projets identifiés, à l’exception du deuxième projet pilote qui sera dédié à la production d’électricité.

    En outre, ainsi que l'honorable membre le souligne, des projets de géothermie profonde peuvent parfaitement être encadrés par la législation telle qu’elle existe actuellement dans notre région. Il n’est cependant pas aisé pour un porteur de projet de s’y retrouver vu la diversité des aspects qui doivent être traités et qui ne se retrouvent pas sous une dénomination facilement indentifiable « géothermie » mais sont bien séparés en forage, pompage, rejet, …

    C’est pour cette raison que le gouvernement a approuvé la création d’un groupe de travail qui se basera sur les résultats et les premières recommandations de l’étude des obstacles quant à l’amélioration du cadre légal et à l’articulation entre la législation environnementale et la législation minière. Ici aussi, les projets pilotes auront un rôle à jouer.

    Comme l'honorable membre le constate, je compte établir, en tenant compte des réalités particulières de la géologie profonde et en me basant, entre autres, sur l’expérience acquise grâce aux trois projets pilotes, un cadre qui soit parfaitement adapté à l’exploitation du potentiel géothermique profond.